Comparaison entre courants protestants

Ce tableau résume les différences de conceptions du salut entre le calvinisme et deux autres courants protestants.

 

Sujet

Luthéranisme

Calvinisme et

Hyper-Calvinisme

Arminianisme (Éclectisme)

Libre arbitre

Corruption totale sans libre arbitre

Corruption totale sans libre arbitre

La corruption n'exclut pas le libre arbitre

Élection

Élection inconditionnelle au salut seulement

 

Élection inconditionnelle au salut et à la damnation

 

Élection conditionnelle sur la base de la prédiction de la foi ou la prédiction de l'incroyance

Justification

Justification pour tous, accomplie à la mort du Christ

Justification limitée à ceux qui sont élus au salut, accomplie à la mort du Christ

Justification possible pour tous mais seulement accomplie lorsque l'individu choisit la foi.

Conversion

À travers les moyens de grâce, résistible

 

Sans moyens, par la puissance de Dieu et irrésistible

Implique le libre arbitre, résistible

 

Préservation et apostasie

S'éloigner est possible mais Dieu donne l'assurance de la préservation.

Persévérance des saints et assurance du salut garantie

 

 

Préservation à la condition de persévérer dans la foi, possibilité d'une apostasie totale et définitive.

 

CHAPITRE 7

LES DOCTRINES DE LA GRÂCE

TABLEAU DE COMPARAISON

Voici un tableau très utile pour vous aider à comprendre les différences entre

l’Arminianisme (Éclectisme) et l'Hyper-Calvinisme (Souverainisme):

 

Les 6 points de l'Arminianisme

ÉCLECTISME ÉVANGÉLIQUE

Les 6 points du Souverainisme

HYPER-CALVINISME

1. le Libre arbitre ou capacité de l'homme

1. La ténacité de la dépravation totale ou incapacité totale

Quoique la nature humaine ait été sérieusement affectée par la chute, l’homme n’a pas été laissé dans un état de faiblesse spirituelle totale. Dieu dans sa miséricorde rend chaque pécheur capable de se repentir et de croire, mais il le fait de manière à ne pas s’interposer dans la liberté de l’homme. Chaque pécheur possède une volonté libre et sa destinée éternelle dépens de l’usage qu’il en fait. La liberté de l’homme consiste dans sa capacité de choisir le bien au lieu du mal dans les choses spirituelles; sa volonté n’est pas asservie à sa nature pécheresse. Le pécheur a le pouvoir soit de coopérer avec l’Esprit de Dieu et être régénéré, soit de résister à la grâce de Dieu et périr. Le pécheur a besoin de l’assistance de l’Esprit, mais n’a pas besoin d’être régénéré par l’Esprit avant de pouvoir croire, car la foi est un acte de l’homme et elle précède la nouvelle naissance. La foi est le don du pécheur à Dieu; c’est la contribution de l’homme au salut.

Par suite de la chute et de la ténacité du péché, l’homme par lui-même est incapable de croire à l’évangile pour son salut. Le pécheur est mort, aveugle et sourd aux choses de Dieu; son cœur est tortueux et méchant. Sa volonté n’est pas libre, elle est asservie à sa nature pécheresse de sorte qu’il ne va pas (il ne peut même pas) choisir le bien au lieu du mal dans le domaine spirituel. En conséquence, ce n'est pas l’assistance de l’Esprit qui amene un pécheur à Christ, c'est la régénération par laquelle l’Esprit donne la vie au pécheur et lui donne une nouvelle nature. La foi n’est pas la contribution de l’homme à son salut mais, est elle-même une partie du don de Dieu pour le salut; elle est le don de Dieu au pécheur, et non le don du pécheur à Dieu.

La régénération ou nouvelle naissance précède donc la foi et non l’inverse: il faut être régénéré pour croire et non croire pour être régénéré. De ce fait nous voyons aussi qu'il faut croire pour comprendre et non comprendre pour croire. De par cette déclaration, nous rejetons la justification par le choix des Arminiens qui renversent l'Évangile de Christ à leur perte, et nous affirmons la justification par la foi seule en Christ.

2. L'Élection conditionnelle

2. Unicité de l’Élection inconditionnelle

Dieu a choisi certains individus avant la fondation du monde pour qu’ils soient sauvés. Ce choix était motivé par le fait que Dieu voyait à l’avance que ces individus répondraient à son appel. Dieu savait qui seraient ceux qui librement allaient croire à l’évangile; ce sont ceux-là qu’il a choisis. L’élection fut donc déterminée ou conditionnée par ce que l’homme ferait. La foi que Dieu voyait à l’avance et qui motivait son choix n’était pas son don (elle n’était pas créée par la puissance régénératrice du Saint-Esprit), mais résultait uniquement de la volonté libre de l’homme. Il appartenait entièrement à l’homme de déterminer s’il est élu pour le salut. Dieu connaissait, et a choisi ceux qui, de leur propre volonté libre, allaient choisir Christ. Ainsi, c’est le choix de Christ de la part du pécheur, et non le choix du pécheur de la part de Dieu, qui est la cause ultérieure du salut.

Le caractère unique ou l’unicité de l’élection inconditionnelle est que Dieu a choisi certains individus avant la fondation du monde pour qu’ils soient sauvés. Ce choix était uniquement motivé par sa propre volonté souveraine, selon son bon plaisir, sans condition préalable de la part du pécheur. Il n’a pas choisi certains pécheurs parce qu’il prévoyait une réponse ou une obéissance de leur part, comme la foi, la repentance, etc. Au contraire, Dieu accorde la foi et la repentance à chaque individu qu’il a choisi dans les mérites du sacrifice de Christ qui leur sont attribué gratuitement. Ces actes sont le résultat et non la cause du choix de Dieu. L’élection ne fut donc pas conditionnées par quelque qualité vertueuse ou quelque action prévue dans l’homme. Ceux que Dieu a élus souverainement, il les amène par la puissance de l’Esprit à une réception de Christ comme Sauveur et Seigneur, cette réception étant une abdication ou une démission de la raison, entraîne une soumission entière à l’Évangile de la Souveraineté de Dieu qui s’oppose au libre-choix et à l’indépendance de celui qui reçoit l’appel irrésistible de la grâce. L'homme est spirituellement mort et un mort n'a pas la capacité de choisir. Ainsi, c’est le choix du pécheur de la part de Dieu, et non le choix de Christ de la part du pécheur, qui est la cause ultime du salut.

Sous-entendue que la reconnaissance de la divinité de Christ comme Dieu manifesté dans la chair est une partie essentielle du salut.

Des deux distinctions de la Prédestination: l’élection au salut et la réprobation à la perdition; nous voyons que notre Dieu, le Seigneur Jésus-Christ, seule et unique Personne divine et éternelle en Dieu, a non seulement choisi les élus au salut avant la fondation du monde pour manifester sa gloire, mais aussi les réprouvés aux peines éternelles pour manifester sa justice. La chute et la délivrance furent ainsi prédéterminé avant la fondation du monde selon le bon plaisir de notre Dieu, et dont le but est la formation d'une nouvelle race éternelle lors de son deuxième avènement.

3. La Rédemption universelle ou expiatoire générale.

3. Logique du Rachat Limité ou la Rédemption particulière qui est aussi l’Expiation Limitée.

L’œuvre rédemptrice de Christ a rendu le salut possible à chacun, mais n’a véritablement assuré le salut de personne. Quoique Christ soit mort pour tous les hommes, il n’y a que ceux qui croient en lui qui soient sauvés. Sa mort rendit Dieu capable de pardonner aux pécheurs à la condition qu’ils croient, mais, elle n’a véritablement enlevé le péché de personne. La rédemption ne devient effective que si l’homme choisit de l’accepter, ce qui fait que l'homme et non Christ est le maître de son salut.

Le processus logique de l’œuvre rédemptrice du sacrifice non renouvelable de Christ était destiné à sauver les élus seulement, et il leur a véritablement assuré le salut; ce qui se nomme aussi le Rachat Limité. Il ne peut en être autrement car tous les hommes de tous les âges seraient sauvés. Sa mort expiatoire et vicariale consistait à souffrir la peine du péché à la place de certains pécheurs élus déterminés (substitution). En plus d’enlever le péché des élus, leur culpabilité et leur condamnation, la rédemption particulière de Christ a assuré tout ce qui était nécessaire à leur salut, incluant la foi qui les unit à lui. Le don de la foi est infailliblement attribué à tous ceux pour lesquels Christ est mort, garantissant ainsi leur salut.

Ce point fondamental nous indique que Dieu a un seul peuple de disposés, non un peuple national, mais celui des élus ou enfants de la promesse choisis d’entre tous genres d’hommes, un peuple spirituel libre comme le vent de l'Esprit pour qui Christ a donné sa vie en sacrifice.

4. Le pécheur peut vraiment résister au Saint-Esprit

4. L’Importance de la Grâce Irrésistible ou l'appel efficace de l'Esprit

L’Esprit appelle intérieurement tous ceux qui sont extérieurement appelés au moyen de la prédication de l’évangile. Il fait tout ce qu’il peut pour amener chaque pécheur au salut, mais vu que l’homme est libre, ce dernier peut arriver à résister à l’appel de l’Esprit. L’Esprit ne peut régénérer un pécheur tant que celui-ci n’a pas cru. La foi (qui est la contribution de l’homme) précède et rend possible la nouvelle naissance. Ainsi, le libre arbitre de l’homme limite l’Esprit dans l’application de l’œuvre du salut de Christ. Le Saint-Esprit ne peut attirer à Christ que ceux qui le laissent agir en eux. Tant que le pécheur n’a pas répondu, l’Esprit ne peut donner la vie. La grâce de Dieu n’est donc pas invincible; elle peut-être opposée et contrecarrée par l’homme.

Rien n’est plus crucial que la Grâce Irrésistible ou l’Appel Efficace de l’Esprit. En plus de l’appel général extérieur qui est fait à tous ceux qui entendent l’évangile, le Saint-Esprit lance aux élus seuls un appel intérieur spécial qui les amène inévitablement au salut. L’appel extérieur (lancé à tous sans exception) peut-être (et souvent est) rejeté. Mais l’appel intérieur (qui lui n’est fait qu’aux élus) ne peut être rejeté; il amène toujours à une conversion. Par cet appel spécial, l’Esprit attire irrésistiblement les pécheurs à Christ. Il n’est pas limité par la volonté de l’homme dans son oeuvre d’application du salut, pas plus qu’il ne dépend de la coopération de l’homme pour atteindre son but. L’Esprit amène miséricordieusement le pécheur élu à croire, à se repentir, et l'attire efficacement à se soumettre à Christ. La grâce de Dieu est donc invincible; elle ne faillit jamais dans l’atteinte de son but, i.e. le salut de ceux à qui elle s’étend.

La conversion, fruit de l’élection, est l’évidence extérieure de notre intégration au corps de Christ, ce que l’Écriture nomme Baptême de l’Esprit et Baptême en la mort de Christ, seul Baptême valide. Les dons miraculeux de l’Esprit, désignés pour l’enfance de l’Église, cessèrent avec la mort des apôtres et l’achèvement des écrits du Nouveau Testament qui est l’accomplissement de la parfaite révélation de l’amour de Dieu.

5. Déchoir de la grâce

5. La Persévérance des Saints ou l’Assurance du Salut

Ceux qui croient et qui sont véritablement sauvés peuvent perdre leur salut en échéant à conserver leur foi, etc. (Les arminiens ne s’entendent pas tous sur ce point). Quelques-uns ont soutenu la sécurité éternelle des croyants en Christ, i.e. une fois qu’il est régénéré le pécheur ne peut jamais être perdu. Néanmoins la majorité des Arminiens (Évangéliques, Pentecôtistes, Charismatiques) ne reconnaissent pas l'assurance du salut, ils affirment plutôt qu'il peut être perdu.

L’assurance du salut implique que tous ceux qui furent choisis par Dieu, rachetés par Christ et auxquels l’Esprit a donné la foi sont sauvés éternellement. Ils sont gardés dans la foi par la puissance du Dieu tout-puissant et, par conséquent, persévèrent jusqu’à la fin. Leur salut est donc assuré et ne peut se perdre puisqu'il dépend de la Souveraineté de Dieu et non d'une faculté humaine.

Dieu, Souverain de notre salut et de notre sanctification, garde ses élus comme il garde sa Parole. De cela nous voyons que la doctrine de la Persévérance est reliée intrinsèquement à l’Inspiration Perpétuelle et à la Préservation Providentielle des Saintes Écritures. De là est issue la Bible des Réformateurs basée sur le Texte Reçu Grec et traduit en langue française qui est la pure Parole de Dieu dans toute son intégralité.

6. L’évangile de la souveraineté de l’homme

6. L’Évangile de la Souveraineté de Dieu

La Bonne Nouvelle ou message de l’évangile est que l’homme pécheur a la capacité de choisir par lui-même de croire en Christ, et de l’accepter comme son Sauveur personnel. Le salut est conditionnel à la foi que le pécheur exerce librement selon sa propre volonté. Le pécheur est justifié par son choix, et son obéissance est essentielle à son salut. La justification par le choix engendre ainsi la justification par la foi (renversant ainsi l'Évangile de la grâce). Le légalisme (obéissance à la loi; plaire à Dieu par ses oeuvres, ou par des rituels ou ordonnances) devient ainsi la marque déterminante de la capacité de choisir qui est esclave de la chair et du péché et le motif vital des ennemis de la croix.

Le message de la puissance de la grâce souveraine est une Bonne Nouvelle pour les élus et une méchante nouvelle pour les réprouvés. Les élus n’acceptent point Christ d’une manière active, mais reçoivent Christ d’une manière passive. L’Évangile est une épée à deux tranchants, un qui donne la vie éternelle et l’autre qui donne la mort éternelle. Dieu est Souverain dans la présentation et l’effet du message, et non point l’homme pécheur. Le salut est inconditionnel à la foi car il provient de la prédestination avant la fondation du monde. La foi n’est que le moyen déterminé par Dieu et donné de Lui pour amener les élus à Christ. Le pécheur élu est justifié par la foi qui lui a été donné d’avoir par la Parole de Dieu, et cela de par son élection. Son obéissance n’est pas essentielle à son salut, mais il marche continuellement dans la soumission et l’application de sa foi en Christ dans une confiance certaine engendré par le Saint-Esprit. Celle-ci provient de l’œuvre que Dieu a commencé en ses élus et qu’il rendra parfaite. La justification par la foi annule complètement la justification par le choix. La liberté (libre comme le vent de l'Esprit) devient ainsi la marque déterminante de la grâce et de l'amour de Dieu dans notre délivrance, et le motif vital des élus dans leur séparation d'avec leurs contraires.