CHAPITRE IX
CALVIN
Rien n'est plus beau, rien n'est plus net que la doctrine que Calvin formule sur l'autorité de la Parole de Dieu et sur les preuves de cette autorité. C'est dans l'Institution, dans le texte latin de 1539 et dans la traduction française de 1541 (car le chapitre de l'Écriture sainte est absent du premier jet de l'an 1536) que nous chercherons la pensée du Réformateur de Genève. Demandons-nous avec Calvin et avec tout le siècle de la Réforme, « dont et comment nous serons persuadez que l'Escriture est procédée de Dieu, si nous n'avons refuge au décret de l'Église 1» ?
« C'est autant, dit Calvin, comme si aucun s'enqueroit dont nous apprendrons à discerner la clarté des ténèbres, le blanc du noir, le doux de l'amer. Car l'Escriture a de quoy se faire cognoistre, voire d'un sentiment aussi notoire et, infalible comme ont les choses blanches et noires de monstrer leur couleur et les choses douces et amères de monstrer leur saveur. »
« Or 2 si nous voulons bien pourveoir aux consciences, à ce qu'elles ne soyent point tracassées sans cesse de doutes et legèretez, qu'elles ne chancellent point et n'hesitent point à tous scrupules, il est requis que la persuasion que nous avons dite soit prinse plus haut que de raisons humaines, ou jugemens, ou conjectures: asçavoir du tesmoignage secret du sainct Esprit. » « Il y a 3 de bonnes gens, lesquels voyans les incredules et ennemis de Dieu gergonner contre la Parolle, sont faschez qu'ils n'ayent bonne preuve en main sur le champ pour leur clorre la bouche: mais ils errent en ne considerant point expressement que l'Esprit est nommé sceau et arre pour confermer nostre foy, d'autant que nos esprits ne font que flotter en doutes et scrupules jusqu'à ce qu'ils soyent illuminez. »
« Que nous lisions 1 Demosthene ou Ciceron, Platon ou Aristote, ou quelques autres de leur bande: je confesse bien qu'ils attireront merveilleusement, et delecteront et esmouveront jusques à ravir mesme l'esprit: mais si de là nous nous transportons à la lecture des sainctes Escritures, vueillons ou non elles nous poindront si vivement, elles perceront tellement nostre cœur, elles se ficheront tellement au dedans des moelles, que toute la force qu'ont les Rhetoriciens ou Philosophes, au prix de l'efficace d'un tel sentiment ne sera que fumée. Dont il est aisé d'appercevoir que les sainctes Escritures ont quelque propriété divine à inspirer les hommes, veu que de si loing elles surmontent toutes les graces de l'industrie humaine... » « Mais sur tous 2 Sainct Jean, comme tonnant du ciel, doit bien assujettir tous esprits en l'obéissance de foi: ou bien s'ils demeurent revesches, il est suffisant plus que toutes les foudres du monde, pour abatre tant et plus leur obstination... Mais ayant leu l'Évangile saint-Jean, maugré qu'ils en ayent, ils trouveront là mille sentences... mesme qui imprimeront chacune un horrible cautère en leurs consciences, pour rabattre leurs risées... » « Il y a 3 plusieurs autres raisons, et icelles bien apparentes, par lesquelles la majesté et dignité de l'Escriture non seulement peut estre acertenée aux cœurs des fideles, mais aussi puissamment maintenue contre la malice des calomniateurs.
Lesquelles raisons neantmoins ne sont poinet de soy suffisantes pour fonder droitement sa certitude, jusques à ce que le Pere celeste, faisant là reluire sa divinité, l'exempte de toute doute et question, luy donnant ferme reverence... Or cela ne se cognoist que par foy 1.»
Il n'y a pas, dans toute l'Institution chrétienne, un seul mot pour définir l'autorité (bien moins encore l'infaillibilité) de la Parole de Dieu. Nous entendons Calvin au contraire, dans ses Commentaires, s'exprimer avec une grande liberté: « Or nous sçavons 2 que les Apostres n'ont point esté si scrupuleux en cet endroit 3... Et n'y a point de danger en cela, moyennant que les lecteurs soyent tousjours ramenez à la pure et nayfve lecture de l'Escriture. » En effet, l'Écriture est, pour Calvin, « la reigle unique de vraye et parfaite sagesse 4 » ; tout son livre, comme toute sa doctrine, repose sur l'autorité de la parole de Dieu, et la raison même pour laquelle il n'en fait pas un article de foi, et n'en parle même pas dans sa première édition, c'est qu'elle est son point de départ et sa base. Aussi le voyons-nous dans ses Commentaires mépriser le genre extérieur et peu franc des preuves par le texte littéral auquel la théologie nous a accoutumés depuis le temps des Pères, ces passages élastiques détournés de leur sens pour servir à la démonstrations 5.
Il est temps de citer les jugements critiques de Calvin sur les livres du Nouveau Testament. Nous allons en rapporter quelques-uns, en grande partie extraits des Arguments de ses Commentaires.
Épître aux Hébreux (1549). « Quant à moy, je la reçoy sans difficulté aucune entre les Epistres apostoliques 1, et ne doute point que cela ne soit advenu par une ruse de Satan, quand il s'est trouvé jadis des gens qui ont voulu retrancher ceste Epistre du nombre des livres authentiques. Car il n'y a pas livres en l'Escriture saincte, qui parle plus clairement et nayfvement de la sacrificature de Christ... Ne souffrons point donc que l'Église de Dieu soit privée d'un si grand bien, et nous avec elle: au contraire, retenons-la et la gardons songneusement. Au reste, de sçavoir qui l'a composée, il ne s'en faut pas soucier grandement... De ma part, je ne puis croire que sainct Paul en soit autheur 2. Car de dire ainsi que font aucuns, que de propos délibéré il a supprimé son nom, comme estant odieux entre les Juifs, il n'y a pas grande apparence... Au contraire, la manière d'enseigner, et le style aussi, rendent suffisant tesmoignage que c'est un autre que sainct Paul 3: et celuy qui l'a escrite, confesse au second chapitre qu'il est disciple des Apostres: ce qui est bien loin de la façon de parler de sainct Paul. D'avantage, ce qu'il touche de la manière et coustume de Catéchisme au sixiesme chapitres ne pourrait proprement convenir au temps de sainct Paul. Je sçay bien l'excuse qu'on a accoustumé d'amener touchant le style, asçavoir qu'on ne peut sur cela asseoir jugement, d'autant que sainct Luc ou quelque autre a translaté cette Epistre de la langue Hébraïque en la langue Grecque. Mais il est facile de refuter cette conjecture. »
1re Épître de saint Pierre 1. « Or, quant au lieu d'où il a escrit ceste Epistre, tous ne s'accordent pas. Et toutesfois je ne voy nulle cause pourquoy nous doutions qu'il ne fust alors en Babylone. Car il l'afferme clairement... Certes il est beaucoup plus vray-semblable que sainct Pierre (selon que requéroit son Apostolat) a suyvi les pays et régions esquelles il y habitoit plus de Juifs. Or, nous sçavons qu'il y en avait grand nombre en Babylone et en ces quartiers-là. »
Quant aux Petites Épîtres de saint Jean, Calvin n'exprime aucun jugement sur elles. Mais nous remarquons qu'il ne les cite jamais, et qu'il fait mention de la première en ces termes: « Ce que dit sainct Jean en sa canonique 2. » Ce mot exclut, dans la pensée de l'auteur, les deux autres Épîtres attribuées à cet Apôtre.
Épître de saint Jacques. « On peut facilement cognoistre par ce que disent sainct Hiérome et Eusèbe, qu'en plusieurs Églises anciennement ceste Épistre n'a pas été receuê sans débat et difficulté. Et encore, aujourd'huy il y en a aucuns qui n'estiment pas qu'on la doye tenir pour Escriture authentique. Toutesfois de ma part, pource que je ne voy cause qui soit suffisante pour la rejetter, je la receoy volontiers et sans en faire difficulté quelconque. Or quant à ce qu'il semble avis que le second chapitre renverse la doctrine de la justification gratuite, nous soudrons facilement ceste doute, quand ce viendra à l'exposition du passage.
Et quant à ce qu'on pourroit penser qu'il ne magnifie pas la grâce du Christ en telle sorte que doit faire un Apostre 1, certes la réponse est facile, asçavoir que nous ne devons pas requérir précisément que tous traittent un mesme argument ou poinct de doctrine... Parquoy, pour recevoir ceste Épistre, ce m'est assez qu'elle ne contient rien indigne d'un Apostre de Christ: mais au contraire elle est toute pleine de diverses et bonnes doctrines... Au reste, il y a un peu plus grande raison de douter de l'auteur d'icelle... J'inclineray plustost à une autre opinion, asçavoir que celuy duquel parle sainct Paul, estoit fils d'Alphée.... Or ce n'est pas à moy d'affermer lequel de ces deux Jaques est autheur de ceste Épistre. »
2e Épître de saint Pierre 2. « Ce que dit Eusèbe, qu'anciennement on a douté de ceste Épistre, ne nous doit point destourner de la lecture d'icelle. Car s'il est question de s'arrester à la simple authorité des hommes, puisqu'il ne nomme point ceux qui ont mis la chose en doute, il ne les faut non plus croire que gens incognus. D'Avantage il adjouste qu'après elle a esté communéement receuë sans contredit 3. Ce que sainct Hiérôme escrit me donne plus à penser, quand il dit qu'aucuns ont estimé que sainct Pierre n'estoit point autheur de ceste Épistre, pource qu'il y a diversité de style entre icelle et la première. Car combien qu'on puisse monstrer quelque affinité et approche de l'une à l'autre, toutesfois je confesse qu'il y a différence tout évidente, par laquelle on peut monstrer que ce sont divers autheurs.
Il y a aussi d'autres conjectures assez apparentes, desquelles on peut recueillir qu'elle est plustost d'un autre que de sainct Pierre 1. Cependant, c'est un poinct arresté entre tous, d'un commun accord, qua tant s'en faut qu'il y ait dans ceste Épistre chose indigna de sainct Pierre, que tout au contraire depuis un bout jusques à l'autre on y aperceoit la vertu, véhémence et grâce de l'Esprit duquel les Apostres ont esté douez. Or si nous la recevons pour canonique, il faut aussi nécessairement recognoistre que sainct Pierre en est l'autheur, veu que non-seulement elle est intitulée de son nom, mais aussi luy-mesme confesse qu'il a vescu et conversé avec Christ. Car de dire que l'autheur se soit desguisé, s'attribuant le nom et les qualitez d'un autre, ce seroit une façon de faire bien à condamner, et une simulation indigne d'un serviteur de Jésus-Christ. Mon avis est donc, puisqu'on tient ceste Épistre pour digne d'estre receue, qu'elle est venue de sainct Pierre: non pas qu'il l'ait escrite luy-mesme, mais pour ce que par son commandement quelqu'un des disciples a yci recueilli et comprins en brief ce que la nécessité des temps requéroit. Car il est vray-semblable qu'il estoit lors fort vieil, veu qu'il se dit estre prochain de la mort. Et il se peut bien faire que sur ses derniers jours, estant requis des fidèles, il a accordé qu'on ait icy mis par escrit et enregistré comme un mémorial de ce qu'il sentoit, afin qu'après sa mort cela servist aucunement, tant à confermer les bons qu'à réprimer l'audace des méchans.
Quoy qu'il en soit, puisqu'en toutes les parties de l'Epistre la majesté de l'Esprit de Christ se manifeste clairement, je feroye conscience de la rejetter entièrement, combien que je ne recognoisse point en icelle la vraye et naturelle phrase de sainct Pierre. Au reste, puisqu'il ne m'apparoist point au vray qui en est l'autheur, je prendray ceste liberté d'user indifféremment tantost du nom de Pierre, tantost du nom d'Apostre. »
Voici le jugement de Calvin sur les rapports des Evangiles (1555):
« Il n'y a nulle apparence à ce que dit sainct Hiérôme, que l'Évangile de sainct Marc est un Épitome, c'est-à-dire un abrégé de celui de sainct Matthieu: car il ne suit point en tout et partout l'ordre qu'a tenu sainct Matthieu: et dès le fin commencement il ha une autre façon de traiter les choses. Il récite aussi quelques choses que l'autre avoit omises: et mesmes aucunes fois en récitant une mesure chose, il est plus long. Certes, quant à moy, je crois plustost, et la chose le donne assez à entendre, qu'il n'avoit jamais leu le livre de sainct Matthieu quand il s'est mis à escrire le sien: tant s'en faut que de propos délibéré il en ait voulu faire un abrégé. Autant en voudroy-je dire de sainct Luc: car nous ne sçaurions pas dire que la diversité qui se voit entr'eux trois, soit une chose faite tout exprès. Mais ayans proposé de mettre par escrit fidèlement les choses desquelles ils estoyent bien certains et résolus, un chacun d'eux y a tenu la façon de procéder qui luy sembloit la meilleure. Or comme cela n'est point advenu par cas fortuit, mais selon que la providence de Dieu conduisoit le tout, ainsi le sainct Esprit en ceste diversité de procéder leur a néanmoins suggéré un bon accord, quant à la chose principale. Et cela seul suffiroit bien pour donner approbation à leurs livres, s'il n'y avoit d'autre part de plus grans moyens pour les authorizer. »
Le lecteur, qui a en mémoire les opinions des auteurs qui ont précédé Calvin sur les mêmes matières, ne remarquera pas seulement combien le Réformateur de Genève est plus modéré dans ses jugements que tous ceux qui ont écrit avant lui; il sera surtout frappé de voir combien moins ces questions lui tiennent à cœur, et combien il y apporte, et moins de conséquence, et moins d'intérêt personnel. On jugera de l'infériorité de Calvin comme critique en lisant ce qu'il dit (1554) du passage contesté, I Jean 5, 7, dit « des Trois Témoins »:
« Tout ceci a esté omis par aucuns: ce que sainct Hierôme pense avoir esté fait plus par malice que par ignorance ou mesgarde, et qu'il n'a esté fait que par les Latins. Mais d'autant que les livres grecs mesmes ne s'accordent pas l'un avec l'autre, à grand'peine en ose-je rien affermer. Toutesfois pourçe que le fil du texte coule très-bien si ce membre y est adjousté, et je voy qu'il se trouve ès meilleurs exemplaires et plus corrects, de ma part je le receoy volontiers. » De semblables assertions 1 dénotent une singulière rapidité apportée à l'étude des questions de critique; elles sont surtout remarquables en présence de l'attitude de Luther, qui n'admit jamais, malgré la palinodie d'Érasme, ce verset dans son Nouveau Testament 2. Remarquons toutefois que l'impartialité de Calvin, même en présence d'un procédé de critique insuffisant, reste entière, car le commentateur ne cherche nullement à tirer parti du passage en question pour le dogme orthodoxe.
« Cela ne se rapporte point, dit-il, à l'essence, mais plustost au consentement. » Ce détachement admirable de tout intérêt de discussion dans l'examen des questions critiques et dans l'interprétation des textes n'est pas le trait le moins remarquable du caractère de Calvin. Il explique avec une indépendance parfaite le verset: « Moi et le Père nous sommes un » (Jean 10, 30): « Les docteurs anciens ont grandement abusé de ce passage... » Nous le voyons, à propos de Matth. 16, 18 s., parler très-impartialement de la primauté de Pierre: « ...Car c'est autre chose de dignité que d'empire. » Les fameux passages dogmatiques employés comme preuves de la divinité de Jésus-Christ sont commentés par lui avec une entière liberté. Col. 2, 9 (corporellement): «...Je ne doute point, dit-il, qu'il ne soit mis improprement pour substanciellement. » Tite 2, 13: Calvin ne traduit point, comme les Pères ont fait par opposition à l'arianisme: « de Jésus-Christ grand Dieu et Sauveur ». « Toutesfois, ajoute-t-il, on peut bien repousser les Arriens en moins de paroles et plus certainement 1. » Nous retrouvons partout le grammairien de bonne école qu'aucune doctrine et aucun intérêt n'amènera à se détourner du « fil du texte » et du sens naturel des mots. Calvin ne veut pas que le texte soit «tiré par force 2 ». On s'étonne de ne pas trouver dans le célèbre Commentaire sur l'Épître aux Romains, daté du 18 octobre 1539, un seul mot de la doctrine de la prédestination que le Réformateur venait d'exposer avec éclat (car elle est absenta de l'édition de 1536) dans la deuxième édition de l'Institution, imprimée à Strasbourg en août 1539.
Le commentateur suit mot à mot le texte de saint Paul, et ne veut connaître que la pensée de son auteur; la doctrine qu'il tire de l'Épître est fort modérée et ne peut être rejetée que de ceux qui rejetteront la pensée de saint Paul. Il s'exprime même avec beaucoup de noblesse touchant les recherches « de curiosité », et au sujet de la prédestination, qui est « vrayement un labyrinthe ». « Observons donc ceci estroitement, de n'appéter point de savoir d'icelle sinon ce que l'Escriture en enseigne. Quand le Seigneur ferme sa bouche sacrée, fermons aussi le chemin à nos esprits, afin qu'ils ne passent plus outre 1. » S'il fallait écrire l'histoire de l'exégèse de Calvin 2, on aimerait à reproduire ici l'admirable Épître « à Simon Grinée, homme doué de grâces excellentes », que le Réformateur a mise en tête de son Commentaire sur les Romains 3, à montrer comment, mieux que Mélanchthon, Calvin a su serrer de près et rendre la pensée de l'auteur, et comment il a « fait l'ouvrage accompli » en suivant cette règle, « que la principale vertu d'un expositeur consiste en une briefveté facile, et qui n'emporte point d'obscurité 4 ».
Combien nous sommes loin, en cette année 1539, de l'exégèse qui florissait en tous lieux au commencement du siècle! Luther, l'enfant du peuple, le moine mendiant, a soutenu le combat contre le moyen âge; Calvin, ce fils de la Renaissance et cet esprit français, ce génie victorieux, est venu en triompher. « Par ce moien, dit-il en parlant de l'allégorie 1, plusieurs des anciens se sont donné congé de jouer de l'Escriture, comme d'une pelote; » et voici comme il juge encore l'allégorie, cette ennemie vaincue du sens naturel de l'Écriture 2: « Quant à moi, je confesse bien que l'Escriture est une fontaine de toute sapience, très-abondante, et qui ne se peut espuiser: mais je nie que la richesse et abondance d'icelle consiste en diversité de sens, lesquels il soit licite à chacun de forger à sa poste. Sçachons donc que le vray et naturel sens de l'Escriture, c'est celuy qui est simple et nayf. Recevons donc iceluy et nous y tenons ferme. Quant aux expositions controuvées, lesquelles nous destournent du sens literal, non-seulement laissons-les là comme douteuses, mais aussi les rejettons hardiment comme corruptions pernicieuses 3.»
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