Page 447 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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— Festins des sacrifices. Toute l'antiquité païenne a connu l'usage d'offrir, à l'issue de certains sacrifices,
un festin composé des viandes qui n'avaient point été consumées sur l'autel. Cette coutume, fondée sur la
nature même de quelques-uns de ces sacrifices destinés à célébrer la joie et la reconnaissance, était
favorisée ou facilitée par les nombreux restes des victimes: et peut-être que Moïse, en consacrant et en
réglant cette coutume, a été dirigé, comme pour tant d'autres détails de la constitution hébraïque, par le
double désir d'associer l'idée de joie à l'idée d'obéissance, et de faire participer les pauvres aux libéralités
du riche; Deutéronome 12:6; cf. 1 Samuel 9:19; 16:3,8; 2 Samuel 6:19 (Tobie 1:12). Chez les Hébreux, ce
n'étaient que les sacrifices individuels qui pouvaient être suivis de festins religieux, parce qu'alors, sauf la
poitrine et l'épaule droite qui revenaient de droit au prêtre officiant, toute la viande de la victime était
rendue à celui qui l'avait offerte, Deutéronome 27:7; mais il fallait qu'elle fût entièrement consommée le
jour même et le jour suivant, Lévitique 7:17; de là aussi l'obligation d'inviter, surtout s'il s'agissait d'une
grosse pièce de bétail, tous les membres de la famille, et souvent encore quelques convives de plus; les
lévites sont particulièrement recommandés, Deutéronome 12:12, ainsi que les étrangers, les veuves, et les
orphelins, Deutéronome 16:11. Les domestiques, comme faisant partie intégrante de la famille ancienne,
ne sont pas mentionnés à part.
Des repas avaient encore lieu à l'époque de certaines fêtes publiques, Deutéronome 16:11; sq., et
notamment le festin des dîmes, q.v.
Chez les païens, c'était tantôt dans les temples, tantôt dans des maisons particulières, que se célébraient
les festins des sacrifices, 1 Corinthiens 8:10. Nous en trouvons un exemple, Nombres 25:2. Y participer
était regardé de la part des Israélites comme une participation à l'idolâtrie, Psaumes 106:28 (Tobie 1:12); 1
Corinthiens 10:20; Apocalypse 2:14, et les apôtres les avaient sévèrement interdits aux chrétiens, Actes
15:29; 21:25; 1 Corinthiens 8:1. Cependant ils n'y attachaient pas l'idée d'une souillure se communiquant
d'une manière sacramentelle, ex opere operato; ce n'étaient pas les viandes qui souillaient, mais la
sympathie ou l'adhésion tacite à des cérémonies païennes: aussi, lorsque des victimes avaient été offertes
aux idoles, il arrivait souvent que les pauvres (et les avares, Théophr. Caract 10) en revendaient une
partie au boucher pour s'indemniser de leurs frais, ou diminuer la grandeur de leur sacrifice. Dans ce cas,
ces viandes rentraient en quelque sorte dans le droit commun, et saint Paul permet aux chrétiens d'en
acheter et d'en manger, sans s'en inquiéter pour la conscience, 1 Corinthiens 10:25. Ce n'était plus de la
viande des sacrifices, c'était de la viande de boucherie.
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FESTUS,
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(Festus Porcius, le porc infesté)
, affranchi, douzième procurateur de la Judée, succéda à Félix, Actes 24:27,
dans la première année de Néron (61 ou 62 avant J.-C.). Comme son prédécesseur, il voulut plaire aux
Juifs, et ne sut rien faire mieux que de persécuter l'Évangile en laissant Paul en prison. Trois jours après
son arrivée à Césarée, cet affranchi monta à Jérusalem, et donna audience au souverain sacrificateur et
aux premiers d'entre les Juifs, qui lui demandèrent de laisser venir Paul à Jérusalem, car ils se proposaient
de le faire assassiner en chemin. Festus refusa de pousser la condescendance jusque-là, et de retour chez
lui, il se fit présenter l'apôtre pour l'interroger, mais sans résultat. Quelques jours après, Agrippa II et
Bérénice sa sœur et concubine, étant venus le voir, il profita de l'occasion pour interroger Paul une
seconde fois et le faire voir et entendre à ses augustes visiteurs. L'apôtre se défendit lui-même et témoigna
plus de déférence au roi qu'au procurateur, qui l'interrompit avec toute la froideur d'un homme d'État en
lui disant: «Ton grand savoir te met hors de sens», parce qu'il avait parlé des glorieuses souffrances de
Christ et de sa résurrection. La séance fut bientôt levée, et Paul eût apparemment été relâché s'il n'en eût
appelé à l'empereur. Festus eut, comme son prédécesseur, à lutter contre les voleurs et les brigands, et
contre un certain magicien qui attirait le peuple dans le désert. II mourut bientôt après, laissant une
réputation d'injustice et de nullité, et fut remplacé par Albinus, l'an 62 ou 63.
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