Page 1031 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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d'arbre, servait à divers usages; on en faisait des voiles, des matelas, des souliers, des cordes, des cribles,
des mèches, et surtout du papier. Le nom de cette plante est berd, ou berdi, en arabe.
— Quant à la canne odoriférante, ou roseau aromatique, dont il est parlé Exode 30:23; Jérémie 6:20; Ésaïe
43:24; Ézéchiel 27:19; Cantique 4:14, c'est l'acorus calamus de Linnée, plante dont la racine surtout se
distingue par son odeur agréable et sa forte saveur, et qui croissait, selon Pline, en Arabie, en Syrie et aux
Indes; selon Théophraste, on trouvait aussi la canne dans les vallées du mont Liban: elle n'était peut-être
pas étrangère non plus aux contrées méridionales de l'Europe, mais la meilleure était celle des Indes et
celle de l'Arabie. C'était un des ingrédients dont on composait l'huile sacrée, et l'on en faisait des
encensements.
— Les roseaux de mer dont il est parlé Jonas 2:6, désignent une espèce d'algues marines (fucus natans de
Linnée) que l'on trouve en quantité près des rivages de la Méditerranée, de l'Hellespont, et de la mer
Rouge; cette dernière en a même tiré son nom de Yam Souph, ou mer des Algues. La tige en est noueuse,
rameuse et filamenteuse; les feuilles sont longues, pointues, et dentées en forme de scies. On en trouve
différentes espèces dans la mer Rouge; le latifolius est le plus commun.
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ROSÉE.
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Elle est si abondante en Orient pendant les chaudes nuits d'été, qu'elle fait l'effet d'une petite pluie, Daniel
4:15,23; Cantique 5:2. Elle tempère les violentes ardeurs du jour et rafraîchit les plantes qui, sans elle,
périraient de sécheresse; sans la rosée on ne peut attendre aucune végétation, aucune récolte, tout est
stérile, Genèse 27:28; Zacharie 8:12; Aggée 1:10; Job 29:19, et elle est toujours nommée à côté de la pluie
comme une des plus grandes bénédictions que Dieu accorde à la terre, Deutéronome 33:28. Elle a fourni
aux poètes de belles et gracieuses images, soit qu'ils décrivent le bonheur et la fertilité, soit qu'ils en
fassent le symbole de la rapidité avec laquelle disparaissent les jouissances de la vie, ou les bonnes
dispositions de ceux qui ne sont pas fondés en Christ, 2 Samuel 17:12; Psaumes 110:3; Proverbes 19:12;
Osée 6:4; 13:3; 14:5; Michée 5:7; Ésaïe 18:4; 26:19, etc.
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ROTIS.
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Cette manière d'apprêter les viandes, la plus ancienne peut-être, et dans tous les cas la plus ordinaire
encore dans l'Orient moderne, n'est mentionnée qu'en passant dans l'Écriture, 1 Samuel 2:15; Ésaïe 44:16;
Exode 12:8.
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ROUTES.
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Les grandes routes de la Palestine devaient être, d'après la nature du terrain, les unes montueuses et
rocheuses, les autres planes et sablonneuses; les premières étaient les plus difficiles, et dans les temps de
pluies, lorsque les eaux découlaient en abondance des montagnes, improvisaient des ruisseaux et
grossissaient des rivières, le passage de ces routes était dangereux, parfois même impraticable; elles
avaient d'un autre côté l'avantage d'être solides, fermes, dures, ce qui est considérable dans un pays où
l'on n'est pas, comme dans l'ancien Orient, bien avancé dans l'art des ponts et chaussées. Le passage
Deutéronome 19:3, relatif à l'entretien des routes conduisant aux villes de refuge, est tout à fait isolé dans
l'Écriture; et si Flavius Josèphe semble indiquer que les routes à l'entour de Jérusalem avaient été pavées
par Salomon, c'est le seul indice que nous en ayons. On voit au reste, par l'analogie de Ésaïe 40:3, que
lorsque les rois se mettaient en voyage on préparait la route devant eux, en rendant praticable et sans
danger le chemin qu'ils devaient suivre. Les Romains furent les premiers qui construisirent en Orient des
routes régulières, et en organisèrent un réseau dans les pays soumis à leurs armes; ils élevèrent aussi,
mais seulement sous les derniers empereurs, des pierres milliaires en Palestine.
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