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Appendice
Note L, p. 198
Identité du Scandinave Odin et du babylonien Adon
1° Nemrodou Adon, ou Adonis, de Babylone, était le grand dieu de la guerre ;
Odin, on le sait, l'était également.
2° Nemrod, sous le caractère de Bacchus, était le dieu du vin ; Odin nous
apparaît comme ne prenant aucune autre nourriture que le vin ; le vin lui tient
lieu de tout autre aliment, d'après ce qui nous est dit dans ces vers de l'Edda :
"Le père illustre des armées, engraisse lui-même ses deux loups ; mais le
victorieux Odin ne prend pas de nourriture, il se contente du vin qu'il absorbe
continuellement."
(MALLET, fab. 20, vol. II, p. 106).
3° Le nom d'un des fils d'Odin indique le sens du nom d'Odin lui-même. Balder,
dont la mort fut le sujet de tant de lamentations, paraît être la forme
chaldéenne de Baal-zer, la semence de Baal ; car l'hébreu z, comme on le sait
bien, devient fréquemment d dans le chaldéen récent. Or, Baal et Adon
signifient également l'un et l'autre le Seigneur ; ainsi donc, si l'on admet que
Balder est la semence ou le fils, cela revient à dire qu'il est le fils d'Adon ;
donc Adon et Odin doivent être le même. Cela met évidemment Odin à un
rang inférieur. Cela fait de son fils et non plus de lui-même l'objet des
lamentations ; mais c'était aussi le cas en Égypte. En effet, Horus, était parfois
représenté comme étant mis en pièces, ainsi qu'Osiris. Clément d'Alexandrie
nous dit (
Cohortatio
, vol. I, p. 30) :
"ils se lamentent sur un enfant mis en
pièces par les Titans"
. Les lamentations sur Balder sont très clairement la
contrepartie des lamentations sur Adonis, et si Balder était la forme favorite
du Messie Scandinave, il n'était autre qu'Adon, ou le seigneur, comme son
père.
4° Enfin, le nom de l'autre fils d'Odin, le puissant et belliqueux Thor, confirme
toutes les conclusions précédentes. Ninyas, fils de Ninus ou Nemrod, à la
mort de son père, quand l'idolâtrie reparut, fut tout naturellement, d'après la
nature du système mystique, proposé comme Adon le seigneur. Or, comme