Page 340 - LES DEUX BABYLONES

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évidemment placés par eux et par la voix unanime du paganisme qui
sympathisait avec eux, dans le siège vide que Balthazzar et ses prédécesseurs
avaient occupé. Ils étaient salués comme les représentants du dieu
Babylonien. Pausanias cite d'abord les paroles suivantes d'un oracle de la
prophétesse Phaënnis, à propos des Gaulois (liv. X,
Phocica
, ch. 15, p. 233) :
"Mais la divinité affligera plus sérieusement encore ceux qui habitent près
de la mer. Cependant, bientôt après, Jupiter leur enverra un défenseur, le
fils bien-aimé d'un taureau nourri par Jupiter qui apportera la destruction
sur toute la Gaule."
Puis il fait ce commentaire : Phaënnis, dans cet oracle,
veut dire que ce fils d'un taureau est Attale, roi de Pergarme, que l'oracle
d'Apollon appelait Tauro Keron, ou celui qui a des cornes de taureau (
ibid
.).
Ce titre prouve qu'Attale, dans les possessions duquel les mage savaient
leurs principaux sièges, avait été établi et reconnu sous le caractère même de
Bacchus, chef des Mages. Ainsi le siège vacant de Balthazzar fut occupé, et
la chaîne brisée de la succession chaldéenne renouée.
SMITH,
Diction, classique
, p. 542.
NIEBUHR, vol. III, p. 27.
DYMOCK,
sub voce
, Julius Caesai, p. 460, c. I.
La déification des empereurs qui se succédèrent depuis le Divus Julius ou le
Jules divinisé, ne peut s'expliquer autrement que parce qu'ils représentaient
Attalus aux cornes de taureau comme pontife et comme souverain.
La robe d'écarlate était la robe d'honneur, à l'époque de Balthazzar
.
Le lecteur verra en consultant TAYLOR,
Note sur l'Hymne Orphique à
Pluton
, où ce dieu est appelé le gardien des clefs, que la clef était un des
symboles employés dans les Mystères. Or, le pontife, ou Hiérophante, était
revêtu et orné des symboles du grand créateur du monde dont il était censé,
dans ces mystères, être le substitut (MAURICE,
Antiquités
, vol. III, p. 356).
Le dieu primitif ou créateur était mystiquement représenté comme
Androgyne, c'est-à-dire combinant dans sa personne les deux sexes (
ibid
.
vol. V, p. 933) ; il était donc à la fois Janus et Cybèle. Aussi était-il tout
naturel que, dévoilant les mystères de cette déesse mystérieuse, le pontife
portât les clefs de ces deux divinités. Janus lui-même, aussi bien que Pluton,
était néanmoins représenté bien souvent avec plus d'une clef.
L'autorité de Zosime a été déjà donnée pour ce passage. Le lecteur peut voir