Page 19 - CORRUPTION DE LA NATURE HUMAINE

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que les autres. Si l’autre est meilleur, nous ne savons
pas être content pour lui, nous préférons la jalousie.
L’autre nous permet de nous situer, et c’est un
paradoxe, nous avons besoin de l’autre, mais nous le
voulons moins fort, moins riche, moins heureux. Nous
nous focalisons sur notre bien-être et notre bonheur, en
faisant total abstraction de ce que peut ressentir l’autre.
Sa souffrance n’a pas de réalité particulière, seul compte
notre douleur, nos frustrations qu’il faut absolument
faire disparaître.
A l’inverse, si nous verrions les autres comme des
semblables, des autres « nous », nos comportements
deviendraient plus altruistes, nous prendrions
conscience naturellement de la souffrance de l’autre, car
il y a de fortes chances que la souffrance de l’autre soit
la même que la notre. A partir de là, nous ne serions
plus en compétition, mais en collaboration, l’autre ne
serait plus notre rival mais notre partenaire, nous ne
chercherions plus à obtenir le meilleur pour nous-mêmes
mais le meilleur pour le plus grand nombre. En prenant
conscience de l’autre, l’homme deviendrait un être
bienséant et bienfaisant agréable à tous. Mais il ne faut
pas se faire d'illusions, nous ne vivons pas dans
dans lequel
«il n'y a
aucun ciel ni aucun enfer, aucune nation ni aucune
religion»
. Un tel monde est pour les rêveurs, les