Chapitre 5, versets 1 à
11
Ch. 5 v. 1-2 — Application de la justification au croyant dans sa vie
Tout est de Dieu : la paix faite, Sa faveur sur nous, et l’espérance future de
Sa gloire
L’apôtre avait posé les grands principes de la vérité à l’égard de la
justification et de la vie ; il en vient maintenant à leur application à l’homme,
c’est-à-dire à l’état de l’âme quant à ses propres sentiments. Paul nous
présente ici l’effet des vérités qu’il vient d’annoncer, lorsqu’elles seront
reçues par la foi, par la puissance de l’Esprit. [5:1] L’œuvre de la rédemption
est faite ; le croyant a part au bénéfice de cette œuvre, et il est justifié.
Ayant été justifiés, nous avons la paix avec Dieu, [5:2] nous sommes dans Sa
faveur et nous nous réjouissons dans l’espérance de Sa gloire. Nous croyons en
un Dieu qui est intervenu en puissance pour ressusciter Celui qui avait porté
nos offenses et qui, ressuscité, est le témoin éternel que nos péchés sont ôtés
et que le seul vrai Dieu est Celui qui nous a ainsi délivrés en amour. [5:1]
J’ai donc, comme croyant, la paix avec Lui : tous mes péchés sont abolis,
annulés par l’œuvre de Christ ; mon cœur déchargé, connaît le Dieu Sauveur ; je
n’ai plus aucune pensée qu’il y ait de la vengeance en Lui à mon égard ; [5:2]
Sa faveur précieuse repose sur moi, faveur qui est meilleure que la vie (Ps.
63:3). Par Christ entré dans Sa présence, je me trouve actuellement dans la
jouissance de sa faveur, dans une grâce présente. Tout ce qui se rattachait au
vieil homme est annulé par la mort de Christ ; il ne peut y avoir aucune
question entre moi et Dieu quant à mes péchés ; Dieu n’a rien à m’imputer ; cela
a été fait dans la mort et la résurrection de Christ ; pour le temps présent je
suis entré dans la présence de Dieu, dans la jouissance de sa faveur : la grâce
caractérise mes relations actuelles avec Lui. Puis, tous mes péchés ayant été
ôtés, selon les exigences de la gloire de Dieu, et Christ étant ressuscité
d’entre les morts, après avoir parfaitement répondu à toute cette gloire, je me
réjouis dans l’espérance de la gloire de Dieu. J’ai une espérance pleine et bien
fondée de m’y trouver, sans aucune crainte d’en être jamais privé. Tout se
rapporte à Dieu : [5:1] la paix est avec Dieu et selon ses perfections ; [5:2]
la faveur dont je jouis est celle de Dieu, et je me réjouis dans Sa gloire en
espérance. [5:1] Tout tient à Sa puissance, déployée en résurrection : la paix
avec Dieu comme une chose faite, [5:2] la faveur présente de Dieu, et
l’espérance de sa gloire.
Dieu, source de tout,
nous justifie et nous sauve, nous donnant les résultats de la grâce
[5:1] Remarquez ici que la justification est distincte de la paix : « Ayant été
justifiés, nous avons la paix » : la justification est notre état réel devant
Dieu en vertu de l’œuvre de Christ, en vertu de sa mort et de sa résurrection.
Or, la foi connaissant ainsi Dieu, est en paix avec Dieu ; mais cette paix est
une conséquence de la justification, [5:2] comme l’est aussi la jouissance
présente de la faveur dans laquelle nous sommes. [5:1] La foi croit au Dieu qui
a fait l’œuvre par laquelle nous sommes justifiés ; mais ce Dieu est un Dieu qui
nous a aimés et qui, exerçant sa puissance en amour et en justice, a ressuscité
celui qui portait nos péchés, l’introduisant dans sa présence comme celui qui a
entièrement aboli ces péchés, et qui a parfaitement glorifié Dieu lui-même en le
faisant [(4:24-25)]. [5:2] Par la même raison, nous sommes, de fait, par Jésus,
dans la pleine faveur de Dieu devant qui nous nous trouvons. Le Dieu devant qui
nous sommes est le Dieu d’amour qui, nous ayant aimés, nous a sauvés. Et quel en
est le résultat ? Nous serons introduits par Jésus là où lui-même est allé. Or
entrer là où il est, c’est entrer dans la gloire ; et déjà nous nous glorifions
dans l’espérance de la gloire de Dieu. Dieu lui-même est la source de tout,
Celui qui a tout opéré : la bonne nouvelle dans laquelle le salut qu’il a
accompli est annoncé, est l’Évangile de Dieu [(1:1)] ; la puissance qui agit
encore par l’Évangile est la puissance de Dieu en salut [(1:16)] ; la justice
qui est révélée est la justice de Dieu [(1:17)] ; la gloire dans laquelle nous
sommes introduits en espérance, est la gloire de Dieu [(5:2)]. Telle est, quant
à nous, l’efficace de cette grâce : c’est la paix, la faveur, la gloire.
Ch. 5 v. 3-11 —
Bénédictions supplémentaires à ces trois choses
Ch. 5 v. 3 — Nécessité de l’expérience pratique et des tribulations
L’esprit de l’homme dira peut-être qu’en possédant ces trois choses, on possède
tout, car Dieu a pourvu au passé, au présent et à l’avenir. Mais non, il reste
encore de nouvelles bénédictions. [5:3] D’abord, il y a l’expérience pratique.
Nous traversons de fait des tribulations parce qu’elles soumettent notre
volonté, l’activité naturelle de nos cœurs, parce qu’elles purifient nos cœurs
des choses qui obscurcissent notre espérance, des choses présentes qui les
remplissent. Les tribulations nous rendent ainsi capables de nous en remettre à
Dieu pour toutes choses ; et de fait, ces dernières sont entièrement dirigées
par Celui dont la fidèle grâce les a ordonnées pour nous.
Ch. 5 v. 3-5 —
Affermissement de l’espérance, selon l’amour reçu de Dieu en nous par l’Esprit
[5:3] Nous savons mieux ainsi que la scène dans laquelle nous nous mouvons,
passe et change, et qu’elle n’est qu’une scène d’exercice, et non pas la sphère
propre de la vie. [5:4] Ainsi l’espérance fondée sur l’œuvre de Christ devient
plus claire, plus dégagée du mélange de ce qui est de l’homme ici-bas ; nous
discernons plus clairement ce qui est invisible et éternel, et les liens de
l’âme avec les choses qui sont devant nous, sont plus complets et entiers.
L’expérience produit l’espérance parce que, à travers tout (car sans la
conscience de cet amour nous pourrions être découragés par les tribulations et
croire que Dieu est contre nous), [5:5] l’amour de Dieu qui nous a donné cette
espérance, est répandu dans nos cœurs. Cet amour est démontré non seulement par
l’œuvre et la résurrection de Christ, mais par la présence du Saint Esprit qui
le répand dans le cœur, du Saint Esprit qui est le Dieu d’amour en nous.
[5:5] Cependant, tout en donnant ce fondement intérieur de joie, l’Esprit est soigneux de le rapporter à Dieu et à ce qu’Il a fait en dehors de nous, quant à la preuve qui nous en est donnée, afin que notre âme puisse être fondée sur ce qui est en Lui, et non pas sur ce qui est en nous-mêmes.
Ch. 5 v. 6-8 — Preuve
de l’amour de Dieu, manifesté pour nous et en nous
[5:5] L’amour de Dieu est bien en nous, Dieu en soit béni, mais l’amour qui est
en nous par la présence du Saint Esprit, est l’amour de Dieu ; [5:6] et la
preuve que nous en possédons, c’est que, lorsque nous étions dépourvus de toute
force, Christ est mort au temps convenable pour des impies (v. 6). Le « temps
convenable » dont il est question ici, était le temps où l’homme avait été
démontré impie, et sans force pour sortir de cette condition, lors même que Dieu,
sous la loi, lui montrait le chemin. [5:7] L’homme peut se dévouer quand il a un
motif assez puissant ; [5:8] Dieu a montré son amour, l’amour qui lui est
propre1, en ce que, lorsqu’il n’y avait pour Lui aucun motif en nous, quand nous
n’étions que pécheurs, Christ est mort pour nous (v. 7, 8). La source de cet
amour est en Dieu lui-même, ou plutôt elle est Lui-même ! Quel bonheur de savoir
que c’est en Lui et de Lui que nous avons toutes ces choses !
1 Le mot « son » est emphatique dans l’original.
Ch. 5 v. 9-11 — Se
glorifier en Dieu, conséquence de la connaissance de Son amour pour nous
[5:10] Si Dieu nous a réconciliés avec lui-même, selon le mouvement de son
propre cœur, lorsque nous étions ennemis — à plus forte raison, nous ayant
réconciliés, il ira jusqu’au bout : [5:9] et nous serons sauvés de la colère par
la vie de Christ. [5:10] Il ajoute donc, en parlant du moyen de la bénédiction :
« Si nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils », par ce qui,
pour ainsi dire, était Sa faiblesse, « beaucoup plutôt serons-nous sauvés par Sa
vie », par la puissante énergie de celui qui vit éternellement. Ainsi l’amour de
Dieu fait la paix à l’égard de ce que nous étions et nous assure à l’égard de
notre avenir, nous rendant heureux dans le présent. C’est ce que Dieu est qui
rend sûres pour nous toutes ces grâces. Dieu est amour, il est plein de
considération pour nous, plein de sagesse. [5:11] Ici vient un second : « Non
seulement cela » (cf. 5:3), après que notre état : la paix, la faveur et la
gloire (un salut qui semblait complet et l’est en effet) a été établi. [5:3] Non
seulement nous nous glorifions dans les tribulations, [5:11] mais nous nous
réjouissons en Dieu, nous nous glorifions en Dieu lui-même. C’est la seconde
partie de la précieuse expérience produite chez le chrétien par la connaissance
de l’amour de Dieu en Christ et de notre réconciliation avec Lui. [5:3] La
première partie était que nous nous glorifions dans les tribulations à cause de
leur résultat, l’amour divin étant connu ; [5:11] la seconde est l’amour de Dieu
lui-même dans l’homme. Cela étant connu, nous nous glorifions [5:2] non
seulement de notre propre salut, [5:3] et même dans les tribulations, [5:11]
mais connaissant un tel Dieu Sauveur (un Dieu qui a ressuscité Jésus [(4:24)] et
qui nous a sauvés dans Son amour [(5:8-9)]) nous nous glorifions en Lui. C’est
la plus haute jouissance qu’on puisse avoir.
Contenu de la première
partie de l’épître
Œuvre de Dieu seul en grâce et en amour, nous donnant la paix, la faveur et la
gloire
Ici se termine la première partie de l’épître dans laquelle, en vertu de la
propitiation faite par Christ [(3:25)], l’abolition de nos péchés a été
pleinement accomplie [(4:24-25)], et l’amour de Dieu pleinement révélé [(5:8)].
[5:1] Nous avons la paix, [5:2] la possession actuelle de la faveur, et la
gloire en espérance — [5:8] et tout cela, par la pure grâce de Dieu et par son
amour, connu dans la mort de Christ pour des pécheurs. C’est exclusivement
l’œuvre de Dieu ; elle est ainsi divinement parfaite. Quelle que soit la joie
qui en découle, ce n’est pas une affaire d’expérience ; c’est l’œuvre de Dieu,
agissant de par Lui-même et se révélant ainsi dans Sa propre nature.
Changement de sujet, de
la culpabilité quant aux péchés à l’état de péché de l’homme
Jusqu’ici l’apôtre a traité la question des péchés et de la culpabilité
personnelle ; il va passer maintenant à la question du péché et à l’état de la
race d’Adam.
Exposé de toute la
faveur de Dieu pour nous en amour
Ces premiers chapitres sont une exposition merveilleuse de la pure faveur de
Dieu envers nous, se manifestant quand nous étions des pécheurs [(5:6)], et nous
amenant à une joie parfaite en Celui qui a été, qui est, qui restera toujours
pour nous le Dieu d’amour.