Chapitre 2
Contenu du chapitre : puissance de Dieu opérant en l’homme, selon Ses conseils
Le second chapitre1 présente l’opération de la puissance de Dieu sur la terre,
qui a pour but d’amener les âmes à la jouissance de leurs privilèges célestes,
et de former ainsi l’Assemblée ici-bas, plutôt que le déploiement des privilèges
eux-mêmes, et, par conséquent, celui des conseils de Dieu. Ce ne sont pas même
ces conseils, c’est la grâce et la puissance qui opèrent pour leur
accomplissement, en amenant les âmes au résultat que cette puissance doit
produire selon ces conseils. [1:20] Christ est d’abord vu, non comme Dieu
descendu ici-bas et présenté aux pécheurs, mais comme mort, c’est-à-dire où nous
étions à cause du péché, mais ressuscité hors de cet état par la puissance de
Dieu. Il était mort pour le péché ; Dieu l’a ressuscité d’entre les morts et l’a
placé à sa droite. [2:1] Nous étions morts dans nos fautes et dans nos péchés :
[2:5] Dieu nous a vivifiés ensemble avec Lui. Mais puisqu’il s’agit de la terre,
de l’opération de la puissance et de la grâce sur la terre, l’Esprit
naturellement parle de l’état de ceux en qui cette grâce agit, de fait, de
l’état de tous. [2:17] En même temps, dans les formes terrestres de religion,
dans le système qui existait sur la terre, il y avait ceux qui étaient près, et
ceux qui étaient loin. Or nous avons vu qu’il s’agit, dans la pleine bénédiction
dont l’apôtre parle, de la nature de Dieu lui-même. En vue de cette nature, et
pour la glorifier, tous ses conseils étaient arrêtés. C’est pourquoi les formes
extérieures — bien que quelques-unes eussent été établies provisoirement sur la
terre par l’autorité même de Dieu — ne pouvaient avoir aucune valeur. Elles
avaient servi pour la manifestation des voies de Dieu, comme ombres des choses à
venir, et avaient été rattachées au déploiement de l’autorité de Dieu sur la
terre, parmi les hommes, pour maintenir quelque connaissance de Dieu. Ces choses
avaient de l’importance à leur place ; mais ces figures ne pouvaient rien pour
amener les âmes en relation avec Dieu afin de jouir de la manifestation
éternelle de sa nature dans des cœurs qui en seraient rendus capables par grâce,
en participant à cette nature et en la reflétant. Pour cela elles étaient tout à
fait inutiles, elles n’étaient pas la manifestation de ces principes éternels.
Mais les deux classes d’hommes étaient là, les Juifs et les gentils, et l’apôtre
parle de toutes deux. La grâce prend des personnes de l’une et de l’autre pour
former un seul corps, un seul homme nouveau, par une nouvelle création en
Christ.
1 C’est la puissance qui, ressuscitant les saints avec Christ de la mort du péché, et les unissant à Lui, la Tête, forme leur relation avec Lui comme son corps. La première partie du chapitre 1 nous a présenté notre relation individuelle avec le Père ; en cela Christ est premier-né entre plusieurs frères [(Rom. 8:29)]. [1:23] Ici, nous arrivons à la relation comme corps avec Christ, le second homme ressuscité. [1:18] Jusqu’à la seconde partie de la prière, nous avons les conseils de Dieu. [1:19] Depuis la dernière partie, nous avons les opérations de la puissance pour les accomplir. [1:23] Et c’est là que notre union avec Christ est d’abord introduite, laquelle, bien que les conseils de Dieu qui la concernent soient révélés, est cependant opérée spirituellement maintenant, comme on le voit au chap. 2.
Ch. 2 v. 1-10 — Œuvre
de Dieu pour l’homme vu comme mort
Ch. 2 v. 1-3 — Tous les hommes sont, par nature, morts et enfants de colère
Ch. 2 v. 1-2 — État de l’homme gentil loin de Dieu, conduit par Satan
Dans les deux premiers versets de ce chapitre, l’apôtre parle de ceux qui
étaient sortis d’entre les nations qui ne connaissaient pas Dieu, des gentils
comme on les appelle ordinairement. Au verset 3, il parle des Juifs : « Nous
aussi, nous avons tous », dit-il. Il n’entre pas ici dans les détails affreux
que contient le troisième chapitre de l’épître aux Romains1, parce qu’il s’agit
non de convaincre de péché l’individu, afin de lui montrer le moyen d’être
justifié, mais de déployer les conseils de Dieu en grâce. Ici donc, l’apôtre
parle de l’éloignement de Dieu où l’homme se trouvait, sous la puissance des
ténèbres. [2:2] Pour ce qui regarde les nations, il parle de l’état universel du
monde. Tout le cours du monde, le système tout entier, marchait selon le prince
de la puissance de l’air ; le monde lui-même était sous le gouvernement de celui
qui opère dans les cœurs des fils de la désobéissance, qui, dans leur volonté
propre, se soustrayaient au gouvernement de Dieu, quoiqu’ils ne pussent se
soustraire à son jugement.
1 Remarquez bien ici que, dans cette épître, l’Esprit ne décrit pas la vie du vieil homme dans le péché. Dieu et sa propre œuvre sont tout. [2:1] L’homme est envisagé comme mort dans ses péchés ; ce qui se produit est par conséquent entièrement de Dieu, une nouvelle création de sa part. Un homme qui vit dans le péché doit mourir, se juger lui-même, se repentir, être purifié par la grâce, c’est-à-dire qu’il est traité comme un homme vivant. Ici l’homme est sans aucun mouvement de vie spirituelle. Dieu fait tout. [2:5] Il vivifie [2:6] et ressuscite. C’est une nouvelle création.
Ch. 2 v. 3 — Les Juifs,
peuple de Dieu, étaient par nature comme les autres hommes
Si les Juifs avaient des privilèges extérieurs ; [1:2] s’ils n’étaient pas d’une
manière directe sous le gouvernement du prince de ce monde, comme c’était le cas
des nations plongées dans l’idolâtrie et tombées dans toute la dégradation de ce
système où l’homme se vautrait, dans la licence où les démons se plaisaient à le
plonger en dérision de sa sagesse ; si les Juifs n’étaient pas, comme les
gentils, sous le gouvernement des démons, [1:3] toutefois, dans leur nature, ils
étaient conduits par les mêmes convoitises que celles par lesquelles les démons
agissaient sur les pauvres païens. Les Juifs menaient la même vie que ceux-ci
quant aux convoitises de la chair ; ils étaient des enfants de colère comme tous
les autres, car c’est là l’état des hommes : ils sont dans leur nature des
enfants de colère. Par rapport à leurs privilèges extérieurs, les Israélites
étaient le peuple de Dieu ; de nature ils étaient des hommes comme les autres ;
et remarquez ici ces paroles : « par nature » (v. 3). L’Esprit ne parle pas ici
d’un jugement prononcé de la part de Dieu, ni de péchés commis, ni d’Israël
ayant manqué à ses relations avec Dieu en tombant dans l’idolâtrie et dans la
rébellion, ni même de ce qu’il avait rejeté le Messie et ainsi s’était privé de
toute ressource, en un mot de tout ce qu’Israël avait fait. Il n’est pas
question non plus d’un jugement positif de la part de Dieu, prononcé sur la
manifestation du péché. Les Juifs, ainsi que tous les hommes, étaient de leur
nature des enfants de colère. Cette colère était la conséquence naturelle de
l’état où ils se trouvaient1.
1 La foi, quand on est enseigné par la Parole, retourne toujours à cela. Le jugement a rapport aux actes accomplis dans le corps. Mais nous étions morts dans nos péchés [(2:1)] — sans aucun mouvement de vie vers Dieu. Nous ne venons pas en jugement (Jean 5 [v. 24]), mais nous sommes passés de la mort à la vie.
Ch. 2 v. 4-5 — Dieu
vivifie l’homme, mort, avec Christ, par grâce et par puissance
L’homme tel qu’il était, Juif ou gentil, et la colère, allaient naturellement
ensemble, de même qu’il y a un lien naturel entre le bien et la justice. Or Dieu
— bien qu’en jugement il prenne connaissance de tout ce qui est contraire à sa
volonté et à sa gloire — est dans sa propre nature au-dessus de tout cela. [2:4]
À ceux qui sont dignes de colère, il peut être riche en miséricorde, car c’est
ce qu’il est en Lui-même. L’apôtre, par conséquent, le présente ici comme
agissant d’après sa propre nature envers les objets de sa grâce. [2:1] Nous
étions, dit-il, morts dans nos fautes et dans nos péchés ; [2:4] Dieu vient,
dans son amour, nous délivrer par sa puissance, « Dieu qui est riche en
miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés ». Il n’y avait en
nous aucun mouvement en bien : [2:5] nous étions morts dans nos fautes et dans
nos péchés. Le mouvement, grâces Lui en soient rendues, est venu de Lui. Il nous
a vivifiés, et non seulement cela, mais il nous a vivifiés ensemble avec Christ.
Paul n’avait pas dit d’une manière directe que Christ avait été vivifié, quoique
cela puisse se dire si l’on parle de la puissance de l’Esprit en lui-même.
Toutefois Christ a été ressuscité d’entre les morts [(1:20)] ; et lorsqu’il
s’agit de nous, il nous est dit que toute l’énergie par laquelle Christ est
sorti de la mort, opère aussi pour notre vivification ; et non seulement cela,
mais en étant vivifiés, nous sommes associés à Lui. Il sort de la mort ; nous en
sortons avec Lui. Dieu nous fait part de cette vie. C’est de sa pure grâce, et
d’une grâce qui nous a sauvés, qui nous a trouvés morts dans nos péchés, et qui
nous a tirés de la mort comme Christ en est sorti, et cela par la même
puissance, et nous en a fait sortir avec Christ1, par la puissance de vie, en
résurrection, afin de nous placer dans la lumière et dans la faveur de Dieu,
comme une nouvelle création, comme Christ s’y trouve lui-même. Juifs et gentils
se trouvent ensemble dans la même nouvelle position en Christ. La résurrection a
mis fin à toutes les distinctions, elles n’ont point de place dans un Christ
ressuscité. Dieu a vivifié les uns et les autres avec Christ.
Homme vu comme mort, et
non vivant et responsable comme dans Colossiens
1 Ici, c’est tout à fait une nouvelle création, et le nouvel état du chrétien
est envisagé simplement en lui-même. Dans notre ancien état, nous étions morts à
l’égard de Dieu. L’homme n’est pas considéré ici comme vivant dans les péchés et
responsable, [2:5] mais comme entièrement mort en eux, et créé de nouveau ;
c’est pour cela que, dans cette partie de l’épître, il n’est question ni de
pardon, ni de justification. L’homme n’est pas vu comme vivant et responsable.
Dans les Colossiens, les chrétiens sont représentés comme ressuscités avec le
Christ, mais il y est dit : « Nous ayant pardonné toutes nos fautes » [(Col.
2:13)], que Christ a portées en descendant dans la mort. Ici aussi, nous n’avons
pas le vieil homme et la mort qui lui est appliquée, bien que la marche et le
vieil homme soient reconnus comme des faits, mais non pas en relation avec la
résurrection. Dans les Colossiens, au contraire, nous avons le vieil homme ;
même il est parlé de « morts dans vos fautes », et il est ajouté : « et dans
l’incirconcision de votre chair », car c’est morts à l’égard de Dieu. L’épître
aux Romains considère l’homme responsable dans le monde ; c’est pourquoi nous y
trouvons pleinement établies la justification et la mort au péché, mais non pas
la résurrection avec Christ. L’homme est vivant ici-bas, justifié et vivant en
Christ.
Ch. 2 v. 6-10 — Ce que
Dieu a fait de l’homme, par la grâce et par la foi
Juifs et gentils placés dans la position de Christ, par le don de Dieu
[2:6] Or, Christ ayant fait cela, Juifs et gentils se trouvent ensemble dans le
Christ ressuscité et monté en haut, sans les différences que la mort avait
abolies ; ils sont assis ensemble en Lui dans une nouvelle condition qui leur
est commune, et qui est décrite par celle du Christ lui-même (*). Ces pauvres
pécheurs d’entre les gentils et d’entre les Juifs rebelles et contredisants,
sont placés dans la position où le Christ se trouve par la puissance qui l’a
ressuscité d’entre les morts et placé à la droite de Dieu [(1:20)] (**), [2:7]
afin de montrer dans les siècles à venir les immenses richesses de la grâce qui
les a introduits là. Une Marie de Magdala [(Jean 20:17)], un brigand crucifié
[(Luc 23:43)] , et nous tous qui croyons, compagnons du Fils de Dieu dans la
gloire, nous serons les témoins de cette grâce merveilleuse. [2:8] C’est par la
grâce que nous sommes sauvés. Maintenant nous ne sommes pas encore dans la
gloire : c’est par la foi que nous sommes sauvés. Quelqu’un dira-t-il, qu’au
moins la foi est de l’homme ? Non (***) : ce n’est pas, à cet égard non plus, de
nous-mêmes. Tout est le don de Dieu, [2:9] non pas par les œuvres, afin que
personne ne se glorifie ; [2:10] car nous sommes son ouvrage.
1 Ce n’est pas seulement que la vie est communiquée ; cela nous l’avons dans l’épître aux Romains ; mais c’est une place et une position tout à fait nouvelles que nous prenons, la vie ayant le caractère d’une résurrection en dehors d’un état de mort dans les péchés. Et ici, nous ne sommes pas envisagés comme vivifiés par Christ, mais avec Lui. Il est l’homme ressuscité et glorifié.
2 Dans l’épître aux Colossiens, les saints sont seulement considérés comme ressuscités avec Christ [(Col. 2:13)], ayant une espérance réservée pour eux dans les cieux, et ils sont appelés à mettre leurs affections dans les choses d’en haut, où sont cachés Christ et leur vie avec Lui [(Col. 3:1-3)]. De plus, leur résurrection avec Christ est seulement une résurrection administrative pour ce monde dans le baptême, en rapport avec la foi dans la puissance qui a ressuscité Christ [(Col. 2:12)]. Nous n’avons pas dans cette épître l’union des Juifs et des gentils en Lui comme ressuscités et dans les lieux célestes. De fait, dans l’épître aux Colossiens, les gentils seuls sont devant la pensée de l’apôtre.
3 [2:8] « Cela ne vient pas de vous-mêmes » se rapporte aussi bien à la foi qu’à la grâce. Le faire rapporter à la grâce seule, serait simplement un non-sens. Mais on pourrait supposer que la foi vient de nous-mêmes — ce qui ne se peut de la grâce — c’est pourquoi l’Esprit Saint ajoute : « Et cela (non pas elle) ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ». C’est-à-dire que croire est un don de Dieu, et ne vient pas de nous. [2:9] Et cela est confirmé par ce qui suit : « non pas sur le principe des œuvres ». Le but de l’apôtre est de montrer que tout est de grâce et de Dieu — l’ouvrage de Dieu — une nouvelle création. Jusque-là, la grâce, la foi et tout vont ensemble.
Dieu, source de tout,
et agissant pour produire de bonnes œuvres à Sa gloire
De quelle manière puissante l’Esprit met Dieu lui-même en avant comme seule
source et seul opérateur de tout ! C’est une création, mais, comme étant son
ouvrage, c’est un résultat qui est en accord avec son propre caractère. Or c’est
en nous que cette œuvre se fait. Dieu prend de pauvres pécheurs pour montrer en
eux sa gloire. [2:10] Si l’opération est de Dieu, assurément elle sera efficace
pour produire de bonnes œuvres. Il nous a créés en Christ pour elles.
Ch. 2 v. 10 — Bonnes
œuvres prédéterminées selon le caractère de Dieu, pour la nouvelle création
[2:10] Or remarquez ici que si Dieu nous a créés pour les bonnes œuvres,
celles-ci dans leur nature doivent être caractérisées selon le caractère de
Celui qui a opéré en nous, nous créant selon ses propres pensées. Ce qui nous
est présenté ici, ce n’est pas l’homme qui cherche à se rapprocher de Dieu ou à
le satisfaire en faisant des œuvres qui Lui soient agréables selon la loi,
mesure de ce que l’homme devrait être ; c’est Dieu qui nous prend dans nos
péchés, quand il n’y a pas un mouvement moral dans nos cœurs (selon ce qui est
dit : « Il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui
recherche Dieu » [(Rom. 3:11)]), et qui nous crée de nouveau pour des œuvres qui
soient selon cette nouvelle création. Nous sommes placés dans une position toute
nouvelle, selon cette nouvelle création de Dieu : c’est un nouveau caractère que
nous revêtons, selon la prédétermination de Dieu. Les œuvres sont prédéterminées
aussi selon le caractère que nous revêtons par cette nouvelle création. Tout est
absolument selon la pensée de Dieu lui-même. Ce n’est pas le devoir d’après la
vieille création1, tout est le fruit des pensées de Dieu dans la nouvelle. La
loi disparaît à notre égard, même quant aux œuvres, avec la nature à laquelle
elle s’appliquait. L’homme obéissant à la loi était l’homme comme il devrait
être selon le premier Adam ; l’homme en Christ doit marcher selon la vie céleste
du dernier Adam, et marcher d’une manière digne de Lui, le Chef de la nouvelle
création. Étant ressuscité avec Christ, et étant le fruit de la nouvelle
création, il doit se conduire d’une manière digne de Celui qui l’a formé pour
cela même (2 Cor. 5:5).
1 Ce n’est pas que Dieu ne reconnaisse pas les relations qu’il a formées à l’origine ; il les reconnaît pleinement quand nous y sommes placés ; mais la mesure de la nouvelle création est une autre chose.
Ch. 2 v. 11-22 — Union
des Juifs et des gentils en une maison par Christ
Ch. 2 v. 11-16 — Œuvre de Christ à la croix pour rapprocher Juifs et gentils en
un seul homme nouveau
Ainsi, les gentils jouissant de ce privilège ineffable de la nouvelle création —
bien que l’apôtre ne reconnaisse pas le judaïsme comme la vraie circoncision —
[2:11] ils devaient se souvenir d’où ils avaient été tirés : [2:12] sans Dieu et
sans espérance dans le monde, étrangers à toutes les promesses. [2:13] Mais
quelque éloignés qu’ils eussent été, maintenant en Christ, ils avaient été
rapprochés par son sang. [2:14] Christ avait abattu la paroi mitoyenne, [2:15]
ayant annulé la loi des commandements par lesquels le Juif, qui se distinguait
par ces ordonnances, était séparé des gentils. Ces ordonnances avaient leur
sphère d’action dans la chair : or Christ, comme vivant en rapport avec tout
cela, étant mort, [2:16] a aboli l’inimitié pour former en lui-même des deux,
Juifs et gentils, un seul homme nouveau. [2:13] Les gentils sont approchés par
le sang de Christ, [2:14] et le mur mitoyen de clôture a été abattu, [2:16] afin
de réconcilier les uns et les autres à Dieu dans un seul corps, [2:15] ayant par
la croix non seulement fait la paix, [2:16] mais détruit, par une grâce qui leur
était commune (et à laquelle l’un ne pouvait prétendre à avoir plus de droit que
l’autre, car cette grâce s’appliquait au péché) l’inimitié qui existait
jusqu’alors entre le Juif privilégié et le gentil idolâtre loin de Dieu, [2:15]
abolissant dans sa chair l’inimitié, la loi du commandement, consistant en
ordonnances.
Ch. 2 v. 17-22 — Par
Son œuvre, Christ a constitué l’Assemblée avec les Juifs et les gentils
[2:15] Ayant fait la paix, [2:17] Christ l’a proclamée dans ce but aux uns et
aux autres, qu’ils fussent loin, ou qu’ils fussent près ; [2:18] car, par
Christ, nous tous, Juifs ou gentils, nous avons accès auprès du Père par un seul
Esprit. Ce n’est pas le Jéhovah des Juifs, duquel le nom n’était pas réclamé sur
les païens, c’est le Père des chrétiens, des rachetés de Jésus Christ, adoptés
pour faire partie de la famille de Dieu. [2:19] Aussi quoique gentil, on n’est
plus étranger ni forain, on est de la bourgeoisie chrétienne et céleste, de la
vraie maison de Dieu lui-même. Telle est la grâce. Quant à ce monde, étant ainsi
incorporés en Christ, voici notre position : tous, Juifs ou gentils, rassemblés
ainsi en un seul corps, constituent l’Assemblée sur la terre. [2:20] Les apôtres
et prophètes (du Nouveau Testament) forment le fondement de l’édifice, Christ
lui-même étant la maîtresse pierre du coin. [2:21] En Lui tout le bâtiment
s’élève pour être un temple, les gentils y ayant leur place, [2:22] et formant
avec les autres la demeure, sur la terre, de Dieu présent par son Esprit.
[2:20-21] En premier lieu, l’apôtre considère l’œuvre progressive qui édifiait,
sur le fondement des apôtres et prophètes, l’ensemble de l’Assemblée selon les
pensées de Dieu ; [2:22] et, en second lieu, il considère l’union dans laquelle
les Éphésiens et les autres gentils croyants se trouvaient avec les Juifs comme
formant la maison de Dieu sur la terre dans ce moment-là. Dieu y habitait par
l’Esprit Saint1. Le premier chapitre nous avait présenté les conseils et les
intentions de Dieu, commençant par la relation des fils et du Père, et,
lorsqu’il est parlé de l’opération de Dieu, montrant l’Assemblée comme le corps
de Christ, unie à Lui qui est Chef sur toutes choses [(1:23)]. Le second
chapitre, traitant de l’œuvre qui appelle l’Assemblée en dehors du monde, qui la
crée ici-bas par la grâce, place devant nous cette Assemblée2, [2:21] d’un côté
croissant pour être un temple saint, [2:22] et d’un autre comme étant
présentement l’habitation de Dieu ici-bas par l’Esprit.
Édifice bâti
progressivement par Christ, et temple de Dieu actuel sur la terre
1 Il est extrêmement important de nos jours de voir la différence entre cet
édifice qui s’élève progressivement — mais jamais complet jusqu’à ce que tous
les croyants qui doivent former le corps de Christ soient rassemblés — et le
temple actuel de Dieu sur la terre. Dans le premier, Christ est le constructeur.
Il en poursuit l’achèvement sans qu’il y ait un seul manquement, et les portes
du hadès ne prévalent pas contre cette œuvre [(Matt. 16:18)]. L’édifice n’est
pas encore complet, ni considéré comme un tout, jusqu’à son entière édification.
C’est pourquoi, dans ce cas, nous ne trouvons jamais, dans les épîtres,
quelqu’un qui construit. Ainsi, dans la première épître de Pierre, nous lisons :
« Duquel vous approchant comme d’une pierre vivante… vous-mêmes aussi comme des
pierres vivantes, êtes édifiés » [(1 Pier. 2:4-5)] ; [2:21] de même ici, en
Éphésiens, l’édifice croît pour être un temple saint dans le Seigneur. Mais à
côté de cela, le corps professant actuel manifesté est vu comme un tout sur la
terre, et l’homme est envisagé comme le construisant. « Vous êtes l’édifice de
Dieu », dit l’apôtre. « Comme un sage architecte. j’ai posé le fondement, … que
chacun considère comment il édifie dessus » (1 Cor. 3 [v. 9-10]). La
responsabilité de l’homme est introduite, et l’œuvre est sujette à être jugée.
Or c’est le fait d’attribuer à cela les privilèges du corps et de ce que Christ
bâtit, qui a produit le papisme et tout ce qui y est apparenté. La chose
corrompue qui doit tomber sous le jugement a été faussement revêtue de la
sécurité qui appartient à l’œuvre de Christ. Ici, en Éphésiens, nous trouvons
non seulement l’ouvrage progressivement et sûrement construit, mais en même
temps l’édifice actuel comme un fait dans la bénédiction qui lui appartient,
sans référence à la responsabilité humaine dans la construction.
Corps et maison, œuvre
et conseil de Dieu ou responsabilité de l’homme
2 Le second chapitre parle bien du corps, v. 16 ; mais l’introduction de la
maison est un élément nouveau et demande quelque développement. Quoique l’œuvre
qui s’accomplit dans la création des membres qui doivent former le corps, soit
toute de Dieu, elle s’accomplit sur la terre. Les conseils de Dieu ont en vue
premièrement les individus, pour les placer auprès de Lui tels qu’il les veut ;
ensuite, ayant exalté Christ au-dessus de tout nom qui se nomme dans ce siècle
et celui qui est à venir [(1:21)], Dieu l’a donné pour être Chef du corps
[(1:22)], formé des individus unis à Christ dans le ciel au-dessus de toutes
choses. Ils seront parfaits selon la perfection de leur Chef lui-même. Mais
l’œuvre sur la terre, si elle rassemble les nouveaux-nés, les rassemble sur la
terre. Or ce qui répond ici-bas à la présence de Christ dans le ciel, c’est la
présence du Saint Esprit ici-bas sur la terre. L’individu croyant est bien le
temple de Dieu, mais dans notre chapitre, il est parlé de tout l’ensemble des
chrétiens formé sur la terre : ils deviennent la maison, la demeure de Dieu sur
la terre [(2:22)]. Merveilleuse et solennelle vérité ; immense privilège et
source de bénédiction, mais responsabilité également grande !
On remarquera qu’en parlant du corps de Christ, on parle du fruit du dessein éternel de Dieu et de sa propre opération, et bien que l’Esprit puisse appliquer ce nom à l’Assemblée de Dieu sur la terre, comme étant censée composée de vrais membres de Christ, toutefois le Corps de Christ comme formé par la puissance vivifiante de Dieu selon son dessein éternel, se compose de personnes unies à la Tête comme de vrais membres. La maison de Dieu, comme établie maintenant sur la terre, est le fruit d’une œuvre de Dieu, ici confiée aux hommes, non l’objet propre de ses conseils, quoique la cité dans l’Apocalypse y réponde en une certaine mesure. En tant que l’œuvre de Dieu, il est évident que cette maison se compose des vrais appelés de Dieu, et par conséquent c’est Dieu qui l’édifie, et c’est ainsi qu’il en est parlé ici (comp. Actes 2:47) ; mais il ne faut pas confondre le résultat pratique de cette œuvre accomplie par les mains des hommes, et sous leur responsabilité (1 Cor. 3), avec l’objet des conseils de Dieu. Nul ne peut être vrai membre de Christ sans être réellement uni à la Tête, ni vraie pierre de la maison non plus ; mais la maison peut être la demeure de Dieu, bien que ce qui n’est pas une vraie pierre soit entré dans la construction ; mais il est impossible qu’une personne qui n’est pas née de Dieu soit membre du corps de Christ. (Voyez la note précédente).