LE VOYAGE D'ARIEL
DANS LE ROYAUME DE CHARNAEL
Allégorie des chroniques
d'Ariel.
Son voyage à l'Auberge d'Emmanuel, et la rencontre avec Gracié. L'Évangile de la
Lumière d'Emmanuel. Son pèlerinage hasardeux, et ses combats contre les
hérésiens.
Par Jean leDuc
Juillet 2021
LE PUIT DU VIVANT ET LE BERGER SOZÈNE
SÉJOUR D'ARIEL DANS LA
TERRE DES PALMIERS
L'Évangile de la Lumière
d'Emmanuel:
L'Ancien des jours:
La montagne de Sion:
Le message de bénédictions:
Le message de malédictions:
Les révélations sublimes:
LE SENTIER DE L'ÉPREUVE, LA DÉESSE DES MYSTÈRES, ET LE MIROIR HORRIFIANT
LE PIÈGE DU VIEUX MOULIN ET LE TEMPLE DE LA MORT
LA PROVIDENCE ET LA MAISON DU VIGILANT
LA CITÉ MYSTÉRIEUSE DE NEUMINE
LE VILLAGE DE NÉCROPOLE ET LA MÉDUSE ÉGLISIENNE
LA VASTE CITÉ DE L'OUBLI ET LES SBIRES DE CÉRASTE
LE TERRITOIRE DE VULGARIA ET LA RIVIÈRE BÉOTIENNE
LA FORÊT ENCHANTÉE, ET
L'AUBERGE D'EMMANUEL
LE PUIT DU VIVANT ET LE BERGER SOZÈNE
Traversant un vaste champ de blé, brillant comme de l'or au soleil du midi,
agité d'un vent doux comme des vagues ondoyantes, et borduré par de hautes
montagnes aux sommets enneigés, un voyageur du pays lointain de Valtaille et de
la grande cité Endogène, rencontre un paysan du nom de Martureos, et lui demande
des directions. Or le paysan était du territoire Escarpia, un pic montagneux
inabordable au commun des hommes. Il était fort reconnu pour avoir une ferme
assurance dans ce qui concerne le Royaume d'Ouragnon, et dirigea le voyageur
dans la bonne voie. Puis le remerciant pour cette grâce bienfaisante, le
voyageur arriva par après dans la campagne à l'endroit où se trouve le Puits du
Vivant. Fatigué de la longue route de son pèlerinage, il s'y arrêta pour se
reposer. Puis il puisa de l'eau pure du puits, et en buvant pour apaiser sa soif
il fut complètement rafraîchi, rempli d'une nouvelle vigueur qui n'est pas de ce
monde. Il s'y trouvait aussi un Berger nommé Sozène, qui abreuvait son troupeau
de brebis. Ariel, car c'était le nom du voyageur, lui demanda s'il y avait un
endroit dans la région pour le repos des pèlerins. Sozène lui répondit, regarde
au loin près des montagnes, il y a un sentier qui longe le fleuve d'eau vive.
Suis-le, mais attention à la brèche qui s'y trouve, pour ne pas y tomber et te
blesser. Dans quelques jours de marche, tu parviendras dans une forêt enchantée,
à une maison champêtre qui se nomme l'Auberge d'Emmanuel, L'Aubergiste, qui se
nomme Paraclet, prend un grand soin des voyageurs, et tu feras la connaissance
de Gracié et sa femme Irènia, la paix de son âme, qui y logent depuis sept
années. Dis-leur que c'est moi qui t'envoie, et tu seras très bien reçu. En
partant d'ici tu parviendras à un endroit nommé la terre des palmiers.
Arrête-toi pour te rafraîchir avant de continuer ton chemin.
Ariel remercia le Berger, mais il se faisait tard et la nuit commença à tomber. Le Berger l'invita à coucher dans sa tente, car il devait prendre soin de ses brebis, et les protéger contre les loups qui viennent dans la nuit comme des malfaiteurs et des voleurs. Ariel accepta gracieusement son invitation, et pénétra dans la tente du salut, du Berger, pour se reposer jusqu'au matin.
Dans la nuit il eut un
songe. Un messager nommé Phostère, éclatant comme la lumière du soleil, lui
apporta un message du Roi Arignon, du Royaume d'Ouranion: «Ne crains point de
suivre le conseil du Berger, et prend le sentier qu'il t'a proposé. Sois sans
inquiétude pour la brèche qui s'y trouve. Elle se nomme le Bourbier du
Désespoir, et il est pour la rechute des voyageurs imprudents. Mais j'y
relèverai ceux que j'ai choisi, et le reste périront. Or pour toi, j'ai envoyé
mes ouvriers y construire un pont, que tu verras seulement par la perception de
ma Sainte Présence, qui te parlera comme une voix qui vient derrière tes
oreilles. Lorsque tu rencontreras Gracié, dit lui que le temps est venu pour
qu'il se mettre à l'œuvre, et que je serai son Guide. Il comprendra tes paroles,
et se soumettra à ma volonté, car je l'ai choisi, éprouvé, et formé comme
guerrier pour la gloire de mon nom.»
À son réveil, Ariel, plein de la Sainte Présence, se rendit voir le Berger qui
revenait des champs, et lui annonça ce qui était arrivé, et le quitta pour
continuer son voyage. Le Berger lui donna des fruits, du fromage, du pain, et
une outre de vin nouveau, puis lui dit: bon courage guerrier d'Arignon. Ils
s'embrassèrent et se quittèrent.
LE SÉJOUR D'ARIEL DANS LA TERRE DES PALMIERS
Ayant quitté le Berger Sozène, Ariel arriva, quelque temps après, à l'endroit
nommé la terre des palmiers, territoire d'un ancien roi bien-aimé de l'Esprit
des vivants, et d'une beauté à couper le souffle. Il était dit que les voyageurs
qui y séjournaient, y faisaient parfois des rencontres étranges et mystérieuses.
Ariel, épuisé de sa marche sur un sentier étroit et raboteux, fut soudainement
épris d'un malaise, ne sachant pas trop s'il s'agissait de la fatigue ou de la
chaleur intense du jour. Il y avait un ruisseau d'eau vive qui coulait entre des
palmiers, et il décida de s'y rendre pour s'y rafraîchir. Mais ses yeux
s'affaiblir tellement qu'il voyait comme dans un brouillard, et il ne pouvait
plus distinguer les formes clairement. Il s'avança donc lentement et avec
prudence pour ne pas trébucher. Il remarqua devant lui une forme blanche auprès
du ruisseau. Il put reconnaître que c'était un homme penché sur la rive, prenant
de l'eau entre ses mains pour boire. L'homme, vêtu d'une robe d'un blanc
éclatant, se tourna vers Ariel et lui lança de l'eau, comme un jeune garçon fait
en jouant avec ses amis. Les yeux d'Ariel s'éclaircirent immédiatement, et il
vit l'homme se lever debout et venir vers lui avec un sourire sur les lèvres et
la joie dans ses yeux. Il appela Ariel par son nom et le caressa dans ses bras.
Il fut donné à Ariel de le reconnaître, c'était son frère et son ami le plus
intime, Emmanuel, le Roi Arignon Lui-même. Ariel ne connut jamais une telle
réjouissance, son cœur était comme une coupe qui déborde de bon vin. Ils
s'assirent à l'ombre sous des palmiers et partagèrent le pain de vie, buvant le
nectar de la grâce, tout en discutant du voyage d'Ariel et des aventures qui
l'attendaient. Pleinement saturé, Ariel, ne pouvant plus garder les yeux
ouverts, tomba endormi aux bruits des eaux du ruisseau.
L'ÉVANGILE DE LA LUMIÈRE D'EMMANUEL
Ariel eut un rêve, et voici, il se trouva sur la montagne de Sion, dans la Jérusalem céleste, la cité du Dieu vivant, parmi l'assemblée des premiers-nés, avec les brebis qui resplendissaient de la gloire du Sanctuaire d'Emmanuel. Et parmi des cantiques de joie, on l'amena devant l'Arbre de la vie, d'où sous ses branches, une table fut préparée pour le banquet des noces de l'Agneau. Et du pied de l'arbre sortait une chute d'eau limpide comme du cristal, d'où coulait la rivière de la sagesse, et où les esprits des justes parvenus à la perfection venaient se désaltérer dans le trésor de la lumière. Puis on lui offrit le fruit de l'Arbre et il en mangea. Et il entendit la voix de l'Esprit lui dire: JE SUIS le fruit qui guérit l'âme, et la source qui ne tarit jamais. Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n'a pas d'argent ! Venez prendre et manger, sans argent, sans rien payer; que celui qui veut prenne de l'eau de la vie gratuitement. Venez puisez avec joie de l'eau aux sources du salut.
Ariel se pencha sur ses genoux et but; et il vit l'eau de la chute s'ouvrir comme un rideau. Et il vit un trône de feu sur le Merkabah, le chariot des Chérubins rempli d'yeux tout autour. Et du chariot céleste sortait une nuée qui couvrait le Shekinah, la Sainte Présence de l'Admirable sur le trône. Et autour du trône fut vingt-quatre trônes d'où jaillissaient des rayons de lumière, si brillant que l'œil d'aucun homme n'en saurait soutenir l'éclat. Et ceux qui étaient sur les trônes étaient comme une grande multitude que personne ne pouvait compter. Et au milieu des éclairs, des voix et des tonnerres, la Sainte Présence de l'Admirable sortit de la nuée. Sur sa tête était la couronne des temps sans fin, et sur son diadème était écrit le nom du Dieu unique: Jésus-Christ, l'Agneau de Dieu. Il tenait dans ses mains le Livre de vie qui est la Parole de Dieu, et il marcha sur les eaux de la sagesse vers Ariel. Et voici, lorsque le Berger des élus ouvrit le Livre, le sang de l'Agneau en coulait de ses pages; et trois flammes surgirent du sang, et le Livre ne fut pas consumé pour autant. Et Ariel entendit la voix de Dabâriel, messager de l'Expression de Dieu, lui dire: Que celui qui a de la sagesse comprenne le mystère des trois flammes qui surgissent du sang du Livre de la vie. Comme les trois flammes brillent comme un seul feu dans le Sanctuaire céleste, il en est de même à l'extérieur dans le monde des hommes. Car le Berger des élus est la Source, son Engendrement, et sa Sainte Présence qui habite en ses élus. Et Ariel lui répondit: Comment en est-il ainsi Seigneur? Et on lui répondit: Comme la Parole est l'enveloppe invisible de la Volonté et de la Pensée de Dieu; ainsi l'engendrement de l'Esprit des vivants comme Fils unique, est l'enveloppe visible du Père invisible comme Sainte Présence, et les trois sont UNE SEULE PERSONNE, à savoir Jésus-Christ; en qui vous êtes, pour qui vous êtes, et par qui vous êtes dans une Alliance Éternelle qui ne peut se dissoudre. Or en Christ Dieu rencontre l'homme et l'homme rencontre Dieu, bénédiction pour les élus et malédiction pour les exclus. Ceci est la pierre angulaire qui est devenue un rocher de scandale, et qui est rejetée par ceux qui construisent des temples de bois et de pierre, et qui cherchent un royaume terrestre. Mais le royaume de l'Esprit des vivants est dans le cœur de ceux en qui la Sainte Présence de Christ habite en permanence. Puis il entendit la voix d'Emmanuel lui dire: JE SUIS la Source vivifiante, son Engendrement prodigieux, et sa Brillante Présence qui vous habite; et JE SUIS toujours avec vous dans les torrents du fleuve de vie, pour vous garder en sécurité.
Alors Ariel tomba sur sa face et adora celui qui vit aux siècles des siècles, disant: Tu es le Fils de l'Homme glorifié, le Père éternel qui prit chair parmi nous, et le Saint-Esprit de ta Présence qui habite en nous. Tu es né pour la justice, et la justice s'est reposée en toi. L'Ancien des jours est toi-même, tu as fait descendre sur toi la paix, et elle habite en toi à tout jamais. Comme Seigneur des esprits tu as conservé ton nom comme Esprit des vivants au milieu de celui des saints, le Suprême JE SUIS. Tu donneras à tes envoyés des royaumes et une grande gloire; et il est né de toi une race de juste et de saints dont le nombre est vaste comme les étoiles dans les cieux. Tous ceux qui se confient en toi, se confient en ton engendrement que tu as manifesté aux hommes de la terre. Tous ceux que tu as choisis, et tous ceux qui se confient en toi par eux, ta Sainte Présence sera avec eux et en eux; et ils habiteront avec le Fils de l'Homme, ils mangeront, ils dormiront, ils se lèveront avec lui aux siècles des siècles. Tous ceux qui marcheront dans tes sentiers te suivront dans la gloire éternelle; car leurs destinées sont confondues avec la tienne, et ils n'en seront jamais séparé.
Ariel entendit ces paroles du Berger: Écoute-moi et je t'informerai, car ton cœur est droit et tu es attristé par ta condition, et tu te lamentes pour Sion. JE SUIS le Berger de ton âme qui te restaure et te conduit dans les sentiers de la justice. Lorsque le crie de ton âme parvint à mes oreilles, je t'ai délivré des paradis artificiels et de l'ombre de la mort. Je t'ai amené à un lieu de restauration situé près des eaux paisibles, pour que tu sois comme un arbre planté près d'un courant d'eau qui donne son fruit en sa saison. Tu observeras toutes les choses que je te dirai, et tu marcheras en elles d'un cœur pur; ainsi tu recevras du Seigneur Tout-Puissant, tout ce qu'il t'a promis. Garde la mémoire de mes paroles, ne les laisse jamais s'effacer de ton cœur. Je te donne la sagesse, à toi, et tous ceux qui la recevront de toi par mon Esprit. Et ceux qui la comprendront ne dormiront point; mais ils ouvriront leurs oreilles pour la recevoir, afin de s'en rendre digne. Et ils élèveront les mains au ciel et loueront le Saint et le Très-Haut avec la langue que Dieu a donné aux hommes pour servir d'instrument à leurs pensées. Heureux sont ceux qui marchent à la lumière de mes paroles; car l'Évangile de la Vérité est une joie pour ceux qui ont reçu du Père de la Vérité, la grâce de le connaître dans la puissance de sa Parole et de sa Sainte Présence.
Alors, un des saints qui avait le sceau de Dieu, s'avança vers Ariel et versa sur sa tête l'huile de l'Esprit, de la même manière que ceux qui furent consacrés par sa Sainte Présence; et il entendit Dabâriel lui dire: Lève-toi, sois éclairé, car ta lumière arrive, et la gloire de l'Admirable se lève sur toi. Il t'est donné d'écrire sur ce qui concerne le royaume de la lumière. Écrit donc ces choses dans un livre pour qu'elles vous servent de témoignage. Plusieurs auront soif pour un tel rafraîchissement, car le Cantique du Seigneur est mort sur leurs lèvres.
Or Ariel répondit: Seigneur, ne me demanderont-ils pas d'où je suis? Et on lui répondit: Si on te demande: d'où es-tu né ? Tu répondras: Je suis né de la lumière, là où la lumière est née d'elle-même, et d'où elle s'est dressée et s'est révélée dans notre image. S'ils te disent: «Qui es-tu ?» Tu diras: «Je suis un de ses fils, et je suis un des élus du Père qui est vivant.» S'ils te demandent: «Quel est le signe du Père qui est en toi ?» Dis-leurs: «C'est un mouvement de l'Esprit qui donne le repos de l'âme, et qui donne la sagesse tirée de sa puissance pour exprimer la Vérité.»
Le cœur ému de joie, Ariel répondit: Seigneur, mon esprit est animé par tes paroles, et je me réjouis grandement parce que tu révèles ces choses à tes enfants. Tu es mon Sauveur et mon Roi, et mon sort tel que tu l'as fixé est entre tes mains. Mon âme se réjouit dans ta lumière; elle est dans l'allégresse parce que tu l'as sauvé par le sang de ta croix; et il n'y a pas d'autre Sauveur que toi. Et la voix d'Emmanuel lui dit: Je t'instruirai donc dans tous les mystères. Demande ce que tu veux demander, et je te révélerai avec empressement et vérité ce que tu devras faire. En vérité, en vérité, je vous le dis; livrez-vous à une grande joie et soyez dans l'allégresse, vous informant avec zèle de ce qui vous convient de savoir, et je vous le révélerai avec joie. Alors Ariel lui dit: Parle Seigneur, ton ami écoute.
Et à l'instant même, il vit le Berger des élus sur la montagne de Sion, entouré d'une grande multitude, et la résonance de sa voix se fit entendre comme le bruit de grandes eaux, disant: Si quelqu'un ne mange pas de ma Vigne et ne boit pas de mon vin, même s'il a confessé mon nom, il n'en tirera aucun profit et sa course est vaine, parce qu'il ne s'est pas résigné à la Vérité. Or c'est ici mon commandement: Résignez-vous à l'Admirable de tout votre cœur, et attachez-vous à sa Parole de tout votre force. Sacrifiez-vous les uns pour les autres, comme j'ai renoncé à tout pour vous. Car cet Évangile place parmi les péchés les plus graves, le fait qu'un homme peine l'esprit de son frère. En effet, si tu as vu ton frère, tu as vu ton Seigneur. Que celui qui est résigné à l'Esprit des vivants, soit résigné aussi à son frère; qu'il lui soit résigné comme à son âme, et qu'il veille sur lui comme la prunelle de son œil.
Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende; car je parle à ceux qui sont éveillés par le Souffle de ma bouche. Tous ceux qui viennent de la corruption, disparaîtront selon l'ordre de la corruption qui est dans le monde. Je suis venu faire cesser les œuvres de la femme qui, par les passions de la chair, donne la naissance dans la mort. C'est à cette fin que je suis venu dans le monde, pour que vous vous releviez d'entre la mort qui est dans votre chair par l'appel à renaître; vous revêtant de ce qui est libre de la corruption, ensemble avec ceux qui espèrent et qui ont reçu cette assurance. Car ainsi je donne à tous ceux que j'ai appelé à renaître, la vie éternelle et l'espérance du royaume qui est l'héritage des saints.
Or le royaume ne viendra pas selon l'ordre de ce monde. On ne dira pas: Voici il est ici, ou voici il est là; mais le royaume est parmi vous et les hommes ne le voient pas. Que celui qui cherche ne cesse jusqu'à ce qu'il trouve, et quand il trouvera il sera émerveillé; dans l'émerveillement de ma grâce il atteindra le royaume, et ayant atteint le royaume par le moyen de la foi dans le Fils de l'Homme, il se reposera de ses œuvres. Si ceux qui vous guident vous disent: Voici le royaume est dans le ciel, alors les oiseaux du ciel vous devanceront; s'ils vous disent qu'il est dans la mer, alors les poissons vous devanceront; et s'ils vous disent qu'il sera établi en quelques nations ou quelques villes, alors les ignorants vous devanceront. Mais le royaume est parmi vous et en vous par la Sainte Présence de mon Esprit qui vous habite, car vous êtes le Temple du Dieu vivant, le Sanctuaire de l'Esprit des vivants. Quand vous connaîtrez ainsi, alors vous serez connus comme une lumière qui brille dans les ténèbres. Cherchez donc de connaître ceci par la grâce qui vous est accordée d'en haut, et vous saurez que vous êtes les fils du Père, et que vous êtes la Cité de Dieu sur laquelle le Fils de l'Homme doit régner.
Bienheureux ceux qui marchent dans la justice, qui ne pratiquent point l'iniquité, et qui ne ressemblent point aux pécheurs dont les jours sont comptés; et auquel on ne peut opposer aucun livre de crimes. Soyez bénis, justes et élus, car votre destinée est glorieuse dans le royaume de mon Père de gloire, et grande sera votre joie.
Bienheureux ceux qui célèbrent et exaltent le nom du Seigneur des esprits, car tel est le bon plaisir du Père éternel; votre lumière brillera d'un éclat immortel, et votre parfum remplira le Sanctuaire céleste.
Bienheureux les solitaires et les rejetés de ce monde; car vous hériterez le royaume, et les multitudes célestes vous serviront sur les rayons de la gloire divine.
Bienheureux sont ceux qu'on a persécuté dans leur cœur; ce sont eux qui ont connu le Père en vérité.
Bienheureux sont ceux qui auront reçu la Parole de sagesse, et qui auront cherché les voies du Très-Haut; car ils seront sauvés.
Bienheureux celui qui parle humblement de cœur à tous; car il sera rassasié de la vérité, et il sera comme une colonne dans le Temple de Dieu.
Bienheureux celui qui s'arrête et relève son frère qui est tombé, et qui pourvoit aux besoins des indigents; car il sera assis sur mon trône et jugera les nations.
Ayez donc une ferme espérance, car si vous avez été en butte aux maux et aux afflictions de la vie; vous brillerez dans le ciel comme des astres, et les barrières célestes s'abaisseront devant vous.
Vos cris demandent justice, et vous serez vengés de tous les maux que vous avez soufferts depuis le commencement, et de tous ceux qui vous ont persécutés. Ne vous découragez donc pas quand vous voyez les pécheurs heureux et florissants dans leurs voies. Attendez donc, et ne vous laissez point abattre; car vous jouirez d'une joie toute puissante, puisqu'au jour du jugement vous n'aurez aucune condamnation à craindre.
Ne prenez pas le monde pour votre seigneur, de crainte qu'il ne vous prenne pour ses esclaves, soit dans la splendeur des vêtements, soit dans l'orgueil du cœur.
Ne prêtez pas attention aux richesses du monde, car ces richesses vous éblouiront et raviront la lumière de votre foi. Ainsi celui qui est assoiffé de la fortune ressemble à un homme insensé qui boit de l'eau de mer; plus il boit, plus sa soif est grande, et il ne cesse de boire jusqu'à ce qu'il périsse.
Soyez des banquiers sages, éprouvez toutes choses et retenez ce qui est bon, afin de discerner la pièce authentique du Seigneur de la fausse monnaie. Ainsi vous amassez votre trésor qui ne se gaspille point, car le monde n'est qu'un pont; vous devez le traversez et non y construire vos demeures.
Mais malheur à vous pécheurs qui repoussez les justes, qui accueillez et rejetez selon vos caprices ceux qui commettent l'iniquité; car vous serez réduits au néant.
Malheur à vous qui triomphez dans la persécution des justes, et qui rendez inutile la Parole du Seigneur par vos lois et vos traditions; car pour vous point d'espérance de la vie.
Malheur à vous marchands de stupéfiants, qui emprisonnez les âmes dans des paradis artificiels; car vous souffrirez les tourments éternels d'un enfer réel.
Malheur à vous qui dévoilez le mal à votre prochain, et qui êtes durs et amers pour vos semblables; car vous serez consumés dans les flammes qui ne s'éteignent point.
Malheur à vous qui vous nourrissez du meilleur froment et buvez les meilleures liqueurs, et qui dans l'orgueil de votre puissance écrasez le pauvre; vous serez exterminés, parce que vous ne vous êtes point désaltérés aux sources de la vie.
Malheur à vous dont le cœur est endurci, et qui commettez si facilement le crime; point de paix pour vous dans la prison de l'éternité.
Malheur à vous riches, car vous mettez votre confiance dans les richesses, et vos richesses vous font passer pour des saints; mais vous perdrez ces richesses et vous serez enchaînés dans l'abîme, car vous avez oublié le Très-Haut au jour de votre prospérité.
Malheur à vous pécheurs, si vous mourez dans vos péchés, et ceux qui vous ressemblent disent de vous: Heureux sont les pécheurs! Ils ont accompli les jours de leur existence, et ils meurent maintenant dans la félicité et l'abondance; ils n'ont connu pendant leur vie ni les chagrins, ni les angoisses; ils meurent pleins d'honneur, et ils n'ont été soumis à aucun jugement. Mais ne savent-ils pas que leur âme sera forcée de descendre dans les domaines de la mort où les attend des maux et des tourments de toutes espèces.
Je vous le dis en vérité, toutes vos mauvaises actions et vos mauvaises paroles seront manifestées, et aucune ne pourra se soustraire à la lumière du grand jour. Ne pensez pas et ne dites pas: Mon crime est caché, mon péché n'est connu de personne; car dans le ciel, on note exactement devant le Tout-Puissant tout ce qui se fait sur la terre, et toutes les pensées des hommes.
Insensés, vous périrez dans votre folie. Vous ne voulez point écouter les sages, alors vous n'obtiendrez point la récompense des justes. Vous n'avez pas profité du salut qui vous est offert gratuitement, alors vous êtes destinés pour le jour du deuil et de la honte de vos âmes. Ne savez-vous pas que le sort de l'homme est comme celui de l'âne qui tourne la meule, marchant pendant des milles, mais se retrouvant toujours misérablement au même endroit, malgré ses peines.
A ceux qui ont des oreilles pour entendre, je dis: Beaucoup ont cherché la vérité mais non pu la trouver. Poursuivis par le malheur, leurs âmes errent sur la terre loin de l'Esprit de mon Père. Elles cherchent à fuir le chaos, mais elles ne savent comment le traverser. C'est à cause de cela que le Père m'a envoyé, portant le sceau de l'Esprit. Je traverse tous les âges, je dévoile tous les mystères, je dénonce les œuvres de ténèbres, et je transmets les secrets de la voie de la justice.
Alors Ariel s'exclama: Seigneur, tu nous as donné la connaissance de ta lumière, et tu nous as révélé des choses sublimes de merveilles en merveilles. Il n'y a personne dans le monde du genre humain qui ait cette connaissance de ta gloire; il n'y a personne dans les régions du ciel et de la terre qui ait la puissance de nous enseigner le sens des paroles que tu dis; toi seul, sachant tout, et parfait en toutes choses peut le faire par l'Esprit de ta Brillante Présence qui habite en nous comme Réflexion de ton Expression vivifiante.
A l'instant Ariel fut entouré d'une lumière éclatante, et il fut rempli d'un souffle comme un verrier enfle un vase. Et Ariel s'éveilla dans l'étonnement, des larmes de joie à ses yeux et un cantique sur ses lèvres. Et voici, ce fut un rêve. Il se leva, prit son bâton de voyageur, et quitta cet endroit merveilleux pour accomplir sa mission. Puis se tournant, il vit Emmanuel à la source des eaux vives, qui lui disait: N'oublie jamais que JE SUIS toujours avec toi, même dans les ténèbres de la nuit. Bon voyage mon ami.
LE SENTIER DE L'ÉPREUVE, LA DÉESSE DES MYSTÈRES, ET LE MIROIR HORRIFIANT
En admirant la grande beauté de l'endroit, et voyant le sentier qu'il devait prendre, Ariel s'approcha avec prudence, son bâton de voyageur à la main. Puis une voix vint, comme derrière ses oreilles, lui disant: Arrête, la brèche est devant toi. Maintenant ferme tes yeux, et regarde par la perception de ma Sainte Présence, et tu verras le pont que tu dois traverser. Ariel se pencha en toute humilité et soumission, et fit comme il avait été dit. Fermant les yeux, il regarda avec les yeux de l'Esprit qui animaient sa conscience, et vit dans une lumière scintillante la forme du pont, et où se trouvait la passerelle pour traverser. Puis s'avançant lentement, comme un aveugle, il sentit ses pieds toucher à la passerelle, et traversa le pont en toute sécurité. De l'autre côté, il ouvrit les yeux, et fut complètement émerveillé en voyant ce qui s'était produit, puis il rendit gloire à l'Esprit des vivants qui éclaire la conscience de ses guerriers.
Il s'avança ainsi sur le sentier, et après quelques heures de marche, il vit deux hommes venir vers lui, mais qui s'en allaient dans la direction opposée. La voix vint encore derrière ses oreilles, pour l'aviser qu'il s'agissait de deux Égoriens du royaume de Charnael, qui étaient épris de crainte, des choses qu'ils avaient vus dans un petit village, situé à quelques lieux de l'endroit où il était. C'était la coutume dans ce village, depuis la visite d'un guerrier du Roi Arignon, nommé Gracié, de faire regarder les habitants et les voyageurs dans un miroir, et ils en furent horrifiés et se sauvèrent en courant le plus rapidement que possible, pour ne pas devenir prisonniers de cet endroit dangereux. Ariel aurait voulu leur parler pour en savoir plus long, mais ils passèrent trop rapidement à ses côtés, criant: malheur, malédictions, et tourments, puis dans leur fuite affolée, ils tombèrent et s'enfoncèrent dans le Bourbier du Désespoir, et Ariel ne les revit jamais plus.
Puis après un certain temps, fatigué de sa marche et se questionnant sur tout ce qu'il avait vu et entendu, décida de se reposer et de prendre un peu de nourriture pour récupérer des forces. Il se trouva un endroit à l'ombre d'un arbre et caché du sentier par des buissons, ce qui lui permit d'être à l'abri des curieux. Ceux qui s'adonneraient à passer, ne pourraient le voir, mais lui le pourrait sans s'exposer au danger.
Après avoir mangé il s'endormit, mais fut réveillé, au clair de la lune, par un bruit affreux et des hurlements terrifiants. Un carrosse venait à l'épouvante sur le sentier, tiré par six griffons, le feu dans les yeux, des ailes comme des chauve-souris, et ayant des queues comme des scorpions. Il s'arrêta soudainement devant l'endroit où il se trouvait, car les bêtes infernales, crachant du feu, ressentaient qu'il y avait quelque chose d'anormale. Le cocher, vêtu d'une robe à capuchon écarlate qui couvrait sa tête de crâne, brandissait une épée flamboyante, forgée dans le feu de l'enfer. Mais Ariel ne bougeait pas, il était en sécurité, toutefois le moment était pour lui comme l'éternité. Après quelques instants, le carrosse repartit comme la foudre, et Ariel relâcha un grand respire. Il apprit par après, que le carrosse amenait Natas, le prince du royaume de l'Oublie, au palais du roi Céraste, dans la cité Hérésiane, capitale du royaume de Charnael, pour un entretien avec son associé. Un bal de macabres et des bacchanales étaient prévues pour les convives, les neuf Muses de Mnémosyne préparaient un concert infernal, et le Bouc de Mendès était le centre de l'attraction.
La lumière du matin, ne vint pas assez rapidement pour Ariel. Il reprit la route, pleinement conscient des dangers qui l'attendaient, et se tenait constamment sur ses gardes. Arrivant près d'un vieux bâtiment qui avait subis les ravages du temps, il rencontra un groupe d'hommes qui discutèrent vivement à propos d'un phénomène étrange. Ils lui dirent qu'il était sur le territoire de la Fée des Forêts, la Déesse des Mystères, une jeune femme nommée Aphorone qui détourne les yeux par sa beauté, et qui habitait cette maison en ruines au temps de la guerre des Titans contre le ciel. Certains paysans superstitieux disent avoir entendus ses lamentations lorsque la lune est dans son croissant, et que le vent se léve parmi les branches des arbres dans la forêt. Selon eux un homme peut perdre la raison, et devenir complètement fou au chant de ses plaintes.
Ariel, ne sachant quoi penser de cette histoire légendaire, leur fit ses excuses et poursuivit sa route qui traversa la Forêt Sibylline énigmatique. Le soir venu, il ne voulu pas s'arrêter pour se reposer, s'empressant pour atteindre son but. Or au croissant de la lune, comme avaient dit les paysans, le vent se leva soudainement parmi les branches des arbres, et il entendit une mélodie mystérieuse fort plaisante et attrayante, qui touchait profondément son cœur et qu'il ne pouvait résister. L'Esprit des vivants lui donna de comprendre les paroles, qui étaient dans une très ancienne langue dite Chaldéenne, comme étant:
Se relèveront les guerriers d'Arignon;
sous la persécution d'Apollon;
dans l'ascension de leur anticipation;
et l'exaltation de leurs aspirations;
vaincront l'insoumission de la régression.
Il suivit le son de la voix dans la forêt, pour trouver sa source. Entre des buissons, il vit une jeune femme qui sortait d'entre les roseaux d'un étang d'eau vive. Elle était très grande, deux fois la taille d'Ariel, et d'une beauté sublime indescriptible. Complètement nue, ses grands cheveux noir descendaient jusqu'à son nombril, et sa peau blanche comme du lait ruisselait à la lumière de la lune. Elle avait pour couronne sur sa tête, les sept étoiles des pléiades d'Orion pour servir de direction aux voyageurs d'Ouragnon. Tous les animaux l'entouraient, charmés par ses chants mélodieux. Ariel en était complètement mystifié, figé sur place. Il pouvait voir son dos comme les vallées fertiles du Nil en Égypte; ses fesses comme les monts gracieux des collines sableneuses du Sahara; ses seins voluptueux, comme la majesté du sommet du mont Hermon; sa chatte comme la vallée de Zézette de sa transcendance; et ses jambes comme les chalumeaux des anges célestes. Déesse de la forêt des immortels, elle était la plus belle des femmes du Royaume Ouragnion dans l'union des émanations d'Arignon. Elle vint devant Ariel en lui présentant un goblet plein de l'ambroisie des Élusiens invincibles, et il en buva. Puis il fut transporté à l'instant parmi les étoiles, au-delà des confins de l'univers, dans le temple des mystères de l'Alliance Éternelle des Élusiens, où il fut instruit dans toutes les merveilles de l'Intention Suprême, par le maître Béréone. Il prit connaissance de la race adamique initiale qui avait vécue dans les sphères de l'immensité; du monde de Nod parmi les étoiles, ancienne habitation des carbonisés ou fils du serpent; du Continent gigantesque de Pangée où vivaient les premiers hommes, tous étant des géants, ce qui était l'état naturel de toutes choses à ce temps; de l'océan d'eau douce Panthalassa; du déluge universel et la destruction de la race humaine, sauf huit personnes; de la construction de la Tour du Chaos ou Chéops en Égypte, pour retourner parmi les étoiles; de La fragmentation et séparation du Continent par des astéroïdes gigantesques, et le soulèvement des montagnes; et beaucoup plus encore. Puis, comme si le temps n'existait pas, il se retrouva, en un clin d'oeil, au même endroit sur le sentier qu'il parcourait, se réjouissant dans la grâce qui lui était accordée.
Quelques temps après, il arriva à un petit village de pécheurs où Gracié, avait eu auparavant, un dur combat avec l'ennemi de nos âmes. Il avait obtenu la victoire par la voix de la Sainte Présence qui lui parlait, comme derrière les oreilles. Il fit face à l'ennemi, et se retrouva revêtu d'une robe d'un blanc éclatant. Le Livre de Vie se retrouva entre ses mains, écrit en lettre d'or. Le prisonnier fut amené devant lui pour recevoir sa sentence. Gracié leva les yeux et vit l'ennemi, comme se regardant lui-même dans un miroir, et le condamna à l'enfer éternel. Alors la voix de la Sainte Présence convoqua l'ange Gabriel, qui se manifesta en remplissant toutes les molécules de l'air, prit le prisonnier et jeta l'ennemi dans le lac de feu. Puis Gracié fut transporté instantanément au pied du trône d'Arignon, pour recevoir les instructions du Roi, puis fut renvoyé pour accomplir sa mission. Depuis ce temps, on avait construit à cet endroit le temple du Miroir Horrifiant, ou miroir de l'âme, et tous les habitants devaient venir s'y regarder, une fois l'an, pour subir des corrections.
Or Ariel vint à la place du marché au centre du village, et il y avait une grande commotion. Deux guerriers se trouvaient en plein combat mortel l'un avec l'autre: un guerrier du Roi Arignon et l'autre du roi Céraste. Le guerrier d'Arignon, nommé Adelphes, tua de son épée, le guerrier de Céraste, et le peuple était dans la crainte de représailles de son roi, qui dominait comme un tyran cruel sur eux. Ariel prit donc Adelphes avec lui pour le protéger, et les deux se retirèrent de l'endroit sans qu'aucun ne les virent. Mais en sortant du village, ils rencontrèrent une petite fille qui, pleurant, leur demanda si ils avaient vu sa chatte qu'elle avait perdue. Adelphes, plein de compassion s'arrêta et lui demanda le nom et la couleur de sa chatte. Elle se nomme Bella, dit-elle, elle est argentée avec des lignes noires, et elle a un ruban rouge autour du cou. Elle courait après un oiseau auprès des buissons là-bas, et elle ne revint plus. Alors il dit à Ariel de demeurer avec l'enfant pour la consoler, et il parti voir pour la chatte. Une heure après il revint avec un panier qu'il déposa aux pieds de la petite fille. Sa chatte Bella s'y trouvait avec sept petits chatons. Le regard sur son visage fut précieux, tellement elle fut surprise et pleine de joie. Puis ils reprirent la route avant d'être repérè par les gens du village.
De retour sur le sentier, les deux discutèrent des merveilles d'Arignon, et devinrent des compagnons inséparables.
Du temps qu'ils firent chemin, un messager avait été envoyé au roi Céraste dans la cité Hérésiane, lui signalant la présence de deux étrangers qui avaient quitté le Village des Pécheurs, et qu'un d'eux, un guerrier d'Arignon, car ils ne connaissaient pas Ariel, avait tué un de ses guerriers dans un combat. Les gardiens du village avaient cherché le village, mais ne purent les trouver. Alors Céraste appela un de ses sbires, et lui dit de relâcher le Cerbère Nicéen, le chien à trois têtes, le gardien des portes de l'enfer pour les retrouver, ce qu'il fit immédiatement. Entre temps Ariel et Adelphes prenaient un repos dans un endroit nommé le Champ du Potier. Mais ils ne s'éloignèrent pas du sentier.
Adelphes fut grandement surpris lorsqu'il vit la TULIPE gravée sur le bâton d'Ariel, et dit à son frère de regarder le manche de son épée. Ariel regarda et fut surpris aussi d'y voir la même TULIPE qui était la fleure du Divin Jardinier, pour laquelle il avait combattu pour au château en ruine nommé Réformation. Ils en furent grandement émerveillé, et discutèrent ainsi sur la définition du symbole qui est:
- Ténacité de la
Dépravation Totale.
- Unicité de l’Élection Inconditionnelle.
- Logique du Rachat Limité.
- Importance de la Grâce Efficace Irrésistible.
- Persévérance des Saints et Assurance du Salut.
- Évangile de la Souveraineté de Dieu.
Or un nommé Précepteur vint à cheval comme un ouragan, sauta pardessus une barricade des soldats de Céraste, et s'étant assuré de ne pas être suivi, se rendit vers eux. Il était envoyé pour leur donner un message de la maison du Vigilant, un scribe du Roi Arignon, qui les invitait à s'y arrêter à leur passage. Le Précepteur y souligna l'importance, puis il donna une carte de direction à Ariel. Et les avisant que des soldats de Céraste étaient à leur recherche, il les quitta aussi rapidement qu'il vint.
Après quelques heures de repos et de partage, ils reprirent la route. Mais le Cerbère Nicéen avait retrouvé leurs pistes, et s'approcha dangereusement d'eux. Entendant un bruit affreux, ils se tournèrent et virent ce monstre derrière eux, qui était de la taille d'un homme. Il s'approcha, mais Ariel lui donna un solide coup de bâton sur une de ses têtes, ce qui l'enragea encore plus. Adelphes tenta de le frapper de son épée, mais ne put réussir. Toutes tentatives des deux guerriers furent futiles. Alors Adelphes eut une idée et dit à Ariel: le monstre à peut-être trois têtes, mais il a un seul cœur, et c'est là qu'il faut frapper. Alors il sortit de ses bagages quelques morceaux de viande salée, disant à Ariel, lance cela dans les airs au-dessus de ses têtes. Ariel fit comme son frère lui dit, et pendant que les trois têtes cherchèrent à attraper la viande, Adelphes prit une course et se glissa sur le sol, l'épée à la main, et se retrouva dessous la bête, et lui plongea l'épée de la vérité en plein cœur, puis sortit rapidement en se roulant sur le sol, avant qu'elle s'écrase sur lui. Et le Cerbère Nicéen tomba mort à leurs pieds. Ce fut une grande victoire sur l'ennemi, car le Cerbère Nicéen tenait les peuples esclaves depuis de nombreuses générations.
Adelphes trancha alors les trois têtes du monstre, puis ils les mirent sur des piquets en bordure de la route. Puis ils y mirent un écriteau disant: Tel sera le sort de tous les trinitarés, adorateurs du père de la corruption, du fils de la duplicité, et de l'esprit de domination.
À l'entente de cette nouvelle, le roi Céraste fut pris d'une rage incontrôlable, et fit tuer sept de ses propres guerriers.
LE PIÈGE DU VIEUX MOULIN ET LE TEMPLE DE LA MORT
Chemin faisant, ils arrivèrent au crépuscule à un village nommé Tarasso, au moment que la tempête éclata. Les grondements de la foudre se firent entendre au milieu d'éclairs qui illuminaient le ciel obscurci, et la pluie commença à tomber avec des vents orageux. Les deux guerriers d'Arignon s'empressaient à grands pas pour atteindre l'auberge du Vieux Moulin, afin de ne pas être trempés. L'endroit était renommé pour son hospitalité et son potage chaud qui réchauffait les voyageurs. La place appartenait à une nommée Fuscine, une courtisane très jolie, qu'elle avait hérité de son mari mort lors d'un combat avec un ennemi du roi Céraste. Elle leur servit leur nourriture et était très gentille avec eux, particulièrement envers Adelphes pour qui elle avait toujours un beau sourire. Mais ils remarquèrent que le reste des gens de la place, presque tous des voyageurs, semblaient troublés par leur présence. Ariel et Adelphes pensèrent qu'ils étaient possiblement jaloux à cause de toute l'attention qu'ils avaient de Fuscine.
Ils décidèrent d'y passer la nuit et de reprendre la route au soleil levant. Après avoir mangé, ils se retirèrent à leur chambre, un petit recoin avec de la paille fraîche, pour se reposer aux roucoulements des tourterelles qui s'y réfugiaient durant la tempête. Puis complètement épuisé, ils tombèrent dans un sommeil très profond. À la lumière du jour, le soleil brillait de nouveau et ils voulurent reprendre la route, mais ils étaient les deux malades et bouleversés, sans savoir pourquoi. Prenant courage, ils se levèrent et partir, mais ils furent immédiatement encerclé par une troupe du roi Céraste, enchaîné, et jeté en prison, en attente de leur exécution. Fuscine avait reconnu Adelphes comme celui qui avait tué son mari, et elle les prit au piège avec ses charmes. Elle fut grandement récompensée par le roi Céraste, qui déclara la fête dans tout son royaume.
On transporta ainsi Ariel et Adelphes enchaînés, pour être exécuté au milieu de la fête, dans le cachot d'Anathema, construit dans un bled de la cité de Nuit sans Fin, cité vaste, sombre et funeste, remplie de temples en ruines et érigée sur la rive de l'Océan du Désespoir. En ce lieu tous avaient les yeux cousus et les pieds enchaînés l'un à l'autre, laissant libre-cours à leurs passions déréglées. Et au milieu de cette Bacchanale, Ariel et Adelphes furent rués de coups par un dont le nom en grec est Pharmateko, tandis que Pornéa leur fit boire une coupe de feu, et que Mammon riait à grands éclats. Ariel et Adelphes se débattaient fortement, tentant de se libérer de leurs chaînes, mais en vain. Or durant la nuit, ils eurent une visite surprise, Fuscine, éprise d'un grand regret, vint et avec l'aide d'un disciple du Roi Arignon nommé Doulos, enleva leurs chaînes et ils furent libèré du joug qu'on leur avait imposé. Puis on leur remit leurs bagages, incluant le bâton de voyageur d'Ariel et l'épée d'Adelphes. On leur conseilla de s'enfuir immédiatement par la voie du lieu négligé nommée Reconsidération, avant que les gardes du roi Céraste s'aperçoivent de leur absence, ce qu'ils firent sans tarder en rendant gloire à l'Esprit des vivants.
Mais se retrouvant dans une contrée étrange, il leur fallait retrouver le chemin, car ils étaient complètement désorienté. Ils allaient d'un endroit à l'autre parmi les ruines de la Nuit sans fin, et ils virent une grande multitude de gens excités, qui se pressaient et se poussaient brutalement, passant sans soucis sur les corps d'hommes, de femmes et d'enfants, pour entrer dans le temple de Démon-cratie, construit sur une falaise au-dessus de la rivière qui se nomme Corruption. Et dans le temple, ils virent les grands-prêtres poli-ti-chiens verser de grandes sommes d'argent sur toute la longueur et la largeur de l'autel de leurs promesses mensongères. Et ils y sacrifiaient toutes sortes de possessions, de consciences, d'âmes et de familles; et tous se prosternèrent devant de tels duplicités, et adoraient les dieux escrocs qui les dérobaient. Ils les virent aussi sortir du temple les yeux vitrés, et tomber de l'escarpement dans les rapides de la rivière de Corruption. Elle les menait dans l'abîme infernal, où elle se précipitait dans un affreux cataracte de pleurs et de grincements de dents. Plein d'aversion pour ce qu'ils voyaient, ils en furent malade à vomir, et s'enfuirent de parmi les ruines de Nuit sans Fin, vers la forêt du lieu négligé, dans la vallée de l'ombre de la mort.
Dans cette forêt, où les sons mystérieux des spectres de la nuit frémissaient dans leur conscience, hantant leur mémoire; Ariel et Adelphes marchaient sur un sentier inconnu dans un brouillard épais, selon qu'il est écrit dans le Livre de la Vigne: Je les conduirai par des sentiers qu'ils ignorent. Ils parvinrent ainsi au lieu négligé, et virent le Temple de la Mort construit au milieu d'un lac de feu. Il était entouré de flammes brillantes et au-dessus, les Saints Vigilants volaient dans un continuel va et vient. Le battement de leur six ailes déployées était comme le son de la musique des sphères. Harmonieuse et mystérieuse, cette symphonie céleste pénétra au plus profond des deux guerriers d'Arignon, et arracha des gémissements de leur cœur en douleur. L'ange Aphiel, messager de la colère de Dieu, gardait l'entrée du pont sacré avec une épée de feu. Tout tremblant devant sa présence, ils baissèrent la tête et lui dirent: Nous sommes responsables de nous avoir égaré du chemin de la vie; comment faire pour le retrouver, car nous méritons le châtiment qui nous est réservé. Aphiel s'adressa à eux, disant: Qui est le pasteur de votre âme? Et ils répondirent: Emmanuel, le Roi et le Prince de la vie, et, se rappelant soudainement du trésor précieux qu'ils portaient, ils lui montrèrent la TULIPE. Alors Aphiel les laissa passer, en leur disant: Vous trouverez le chemin de la vie à travers le chemin de la mort. Allez, et comprenez cette parole: Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Le cœur rempli d'espérance, Ariel et Adelphes s'engagèrent sur la voie du pont sacré, conduit par l'ange Bâtachiel, messager de la confiance de Dieu.
Arrivé devant l'entrée du Temple, ils purent lire cette inscription sur le portique: C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut. C'est dans le calme et la confiance que sera votre force. Pénétrant dans le silence complet de l'intérieur du Temple, sous la direction de l'ange Shâthakiel, messager de la tranquillité de Dieu; ils virent derrière l'autel des sacrifices, l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Au pied de l'arbre rampait entre les deux tables brisées de la loi, un serpent de feu dont la morsure avait empoisonnée l'âme des fils du matin. Et ils virent le sac avec les trente pièces d'argent et le traître pendu à une de ses branches. Sur l'autel se trouvait un Agneau sans défaut et sans taches, qui avait été offert en sacrifice et dont le sang ruisselait continuellement pour la purification des péchés. Vivement touché dans leur cœur qui fut réanimé, ils entendirent la voix de l'Esprit d'Emmanuel leur dire: Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi; réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts et Christ t'éclairera. A l'instant même, l'ange Chananiel, messager de la Grâce de Dieu, apparut sur l'autel et leur dit: Je suis envoyé pour vous annoncer la bonté et la miséricorde d'Emmanuel, et vous rendre la joie de votre salut; car là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. Et Chananiel revêtu Ariel et Adelphes d'un manteau lumineux qui se nomme Tsadhak, nom qui signifie Justification; et ils furent ramené sur le chemin de la vie, et se retrouvèrent de nouveau à l'auberge du Vieux Moulin, réalisant qu'ils avaient eut un même rêve, Ils comprirent ainsi pourquoi ils étaient bouleversé et malade à leur réveil, puis ils reprirent la route, tout en discutant de leur expérience étrange. Comment ce peut-il que deux personnes différentes, puissent avoir le même rêve en même temps? Ils n'avaient aucune réponse à cela, et s'en remirent à l'Esprit des vivants qui est le Maître absolu sur toutes choses.
LA PROVIDENCE ET LA MAISON DU VIGILANT
Ariel et Adelphes continuèrent leur chemin. Le sentier était plein d'embûches et contournait une montagne nommée Providence, et traversait un rocher crevassé et escarpé avec de hauts précipices de chaque côté. L'endroit était extrêmement dangereux pour les voyageurs, et plusieurs périrent auparavant. Quoiqu'ils fussent très prudents, Ariel trébucha sur une pierre, mais heureusement Adelphes l'attrapa, évitant sa chute dans l'abysse. Ariel lui fut grandement reconnaissant, et ils rendirent gloire à l'Esprit des vivants pour sa prévoyance et sa protection.
La nuit se faisant, ils prirent refuge dans une grotte nommée la Caverne des rêves. Ils firent un feu et prirent un peu de nourriture, puis s'étendirent dans un endroit confortable pour dormir. Alors Ariel eut un songe, et voici il se retrouva sur une route de campagne, et vit dans un grand champ un cultivateur qui faisait sa récolte, mais ayant quelques difficultés, il s'arrêta. Ariel accouru pour venir à son aide et réalisa qu'il s'agissait d'une femme. Parlant avec elle et levant les yeux, il vit au loin, quatre tornades qui s'avancèrent et se relièrent ensemble, pour former une gigantesque colonne de feu qui détruisait tout sur son chemin. Immédiatement Ariel prit la femme par le bras, et ils se mirent à courir pour se mettre à l'abri. Mais la voix de l'Esprit des vivants vint à Ariel, comme derrière ses oreilles, lui disant: «Arrête, ne craint point. Ne bouge point et tu verras la gloire de ma puissance, et tu dirigeras la tornade de feu dans la direction à prendre.» Ariel s'arrêta et la tornade de feu vint et se tenu devant lui, attendant son ordre. Puis Ariel vit une grande ville à l'horizon qui était comme un vaste royaume, et il leva son bras et pointa vers elle puis lui dit: «Va et commence ta destruction». Et elle partit détruire la ville et tous ses habitants. À son réveil Ariel fut fortement troublé, et ne savait pas quoi penser de ce songe, et s'en remis à l'Esprit des vivants. Il fut donné de comprendre par après que la femme qu'il aida et protégea était l'Épouse de Christ, et que la tornade de feu était la fin du monde.
Poursuivant leur route, le sentier descendit dans une vallée fertile, puis dans un bosquet charmant. Il y avait une fourche dans le chemin, qui n'était pas indiquée sur la carte d'Ariel. Un homme se trouvait devant eux avec une brebis noire sur ses épaules. Ils lui demandèrent, pour s'assurer, qu'elle était la bonne voie. L'homme se tourna vers eux, et Ariel le reconnu, c'était le Berger Sozène. Surpris, Ariel lui demanda: Mon ami, mais que fais-tu ici, et où vas-tu avec ta brebis noire? Sozène lui répondit: JE SUIS ici pour vous diriger vers la droite qui vous mènera à votre destination; et je porte cette brebis qui s'était égarée, pour la ramener dans l'Enclos de la grâce. Puis levant le bras, il pointa du doigt le bon chemin, et disparu de devant leurs yeux. Ils comprirent alors que le Berger Sozène était Emmanuel Lui-même qui intervenait toujours en leur faveur, et ils s'en réjouirent grandement.
Ils arrivèrent à la maison du Vigilant où l'hôte, nommé Perceptif, les reçus avec grande joie. Il leur présenta ses trois filles, Discrétion, Bienséance, et Persévérance. Après des échanges de courtoisies, ils participèrent à un bon repas. Ariel et Adelphes racontèrent leurs aventures, et tous louèrent l'Esprit des vivants pour sa providence et sa grâce. Puis après ils s'assemblèrent auprès du feu dans le foyer, et les filles de Perceptif, chacune maîtrisant son art, instruisirent Ariel et Adelphes dans les voies de la sagesse. Après quelques cantiques merveilleux, ils se retirèrent tous pour un bon repos.
Or Ariel eut un autre songe. Il se trouva au milieu de la préparation d'une
grande noce, et plusieurs travaillaient sans s'arrêter pour assurer que tout
était en place. Le Directeur des préparations vint à lui et lui dit: Il
manque sept sièges, vient avec moi, nous irons les chercher. Ariel suivit
l'Administrateur et ils parvinrent dans une aire ouverte où jouaient des enfants
et où plusieurs couples se reposaient. Le Directeur dit à Ariel: Lève tes
yeux et tu verras une tour de garde au milieu du champ. Va voir le gardien et il
te dira quoi faire. Ariel se rendit auprès du gardien qui lui dit: Il y a
longtemps que je t'attendais. Ce que tu cherches est dessous cette mer d'eau
très profonde. Alors il prit Ariel par la main, et en un instant ils se
retrouvèrent dans une caverne gigantesque. Ariel put discerner sept formes dans
la glaise. On lui donna un outil spécial et il releva les sept sièges de la
création, et mille trois cent morts revinrent à la vie. Mais il fallait les
instruire dans leur nouvelle existence, avant de les ramener avec eux au festin
des noces de l'Agneau. Puis Ariel s'éveilla dans une stupeur, et demanda à
l'Esprit des vivants la signification des morts ressuscités. Il lui fut dit que
les mille trois cent morts ressuscités sont les derniers trois ans et demi avant
l'apparition finale de Christ en ce monde de ténèbres.
Le lendemain matin, Ariel et Adelphes se réveillèrent à une odeur merveilleuse. Perceptif vint les voir, et leur dit de le suivre. Il les amena derrière la maison face à un jardin exquis, où ils s'assirent à une table pleine de délices, préparées par ses trois filles. Derrière lui, il y avait une cage suspendue sur la branche d'un arbre avec plusieurs belles colombes blanches. Se levant pour leur donner du grain, Perceptif se mit à leur parler de choses étranges à propos d'un endroit mystérieux nommé la Cité de Neumine, dite aussi Cité de la Colombe. Il leur expliqua qu'elle est en ce monde, mais non de ce monde. Ariel et Adelphes en avaient jamais entendu parler, et voulurent en savoir plus.
Ne voulant pas entrer dans tous les détails, pour ne pas gaspiller la surprise qui leur était réservée, Perceptif leur dit simplement qu'il s'agissait d'une très grande cité merveilleuse complètement inconnue, et qu'elle était entièrement étrangère aux coutumes du monde des hommes. Elle est inaccessible à ceux qui ne connaissent pas le chemin pour y parvenir. Mais vous le connaîtrez, car j'ai besoin de vous pour apporter un paquet très important au maire de la cité, nommé Meizon, un homme de grand discernement et de grande importance, et dignitaire de la cour du Roi Arignon.
Alors Ariel lui demanda comment trouver le chemin? Perceptif leur expliqua: Puisque votre sentier longe le fleuve d'eau vive, vous arriverez inévitablement à une très haute montagne située à votre droite, d'où une puissante chute se déverse du sommet dans le fleuve d'eau vive. Après avoir traversé le pont, rendez-vous au pied de la chute. Vous remarquerez un amas de buissons sur le flanc de la montagne, qui cache un tout petit passage très étroit et extrêmement dangereux, sur la façade rocheuse. Une fois engagé, vous ne pouvez plus reculer au risque de périr pour l'éternité. La moindre petite erreur ici est mortelle, la moindre pensée charnelle vous détruira sur le coup, et vous serez rejeté de la grâce. Vous verrez la lettre X creusée profondément dans la façade du rocher nommé Certitude, ce qui vous indiquera que vous être au bon endroit. Suivez-le, mais attention pour ne pas glisser et tomber dans le bassin de la chute nommée Réflexion, qui est la puissante force prodigieuse de l'Esprit des vivants, versée dans l'histoire du monde des hommes. Aucun homme ne peut survivre la grandeur immense de son énergie affreuse toute-puissante. Votre sang coulera à flot de vos mains dans d'extrêmes douleurs, en vous accrochant aux crevaces du rocher pour ne pas perdre l'équilibre. Mais vous devez persister pas à pas, et ne pas lâcher prise. Vous tremblerez d'une crainte terrible et affreuse. Vos jambes agitées comme des feuilles dans le vent, supporteront votre poids avec grande misère, et votre cœur voudra éclater devant l'horreur qui vous menacera. Le bruit affreux de la chute vous rendra sourd, et toutes prières vous seront inutiles, car le ciel vous sera comme du plomb. Ici se trouve la distinction entre les Élus et les Exclus.
Ce passage horrifiant vous mènera dans une caverne nommée Assurance, qui se trouve derrière la chute et qui couvre son existence. Sa sortie s'ouvre sur un sentier très étroit nommé Espérance, au fond d'un ravin nommé Désespoir, flanqué de deux parois de rochers énormes. Il vous apportera aux portes de la Cité Neumine, gardées par deux lions féroces sous l'oeil vigilant d'un guerrier d'Arignon. Vous devez lui remettre cette lettre de recommandations que je vous donne.
Puis Perceptif leur remit une lettre avec son cachet personnel de l'Aigle de
Patmos. Alors il se leva, prit une colombe de la cage, attacha un message à une
de ses pattes, et l'envoya dans le ciel. Puis il dit à Ariel et Adelphes que
Meizon sera avisé de leur arrivée, et de faire des préparations pour les
recevoir, comme il convient à des guerriers d'Arignon.
Alors Ariel et Adelphes remercièrent leur hôte et ses filles, et Perceptif leur donna deux paquets ficelés, un pour Meizon et l'autre pour Gracié, et de les garder avec leur vie. Ils reprirent ainsi leur voyage, bien reposé et plein d'énergie.
LA CITÉ MYSTÉRIEUSE DE NEUMINE
Fascinés de toutes les choses merveilleuses et mystérieuses qu'ils apprirent à la maison du Vigilant, Ariel et Adelphes arrivèrent, après quelques jours de marche, à un vieux pont couvert d'une toiture. Une puissante chute d'eau se déversait à leur droite d'une très haute montagne. Ils traversèrent le pont, et comme Perceptif leur avait dit, ils se rendirent au pied de la chute. Près de la façade ils virent l'amas de buissons, et le passage qui longeait le rocher. Ils virent la lettre X sur la façade, et ils procédèrent avec prudence, et quelques instants après cette épreuve douloureuse, ils se retrouvèrent derrière la chute qui en cachait l'entrée. Ils étaient dans une caverne, et pouvait voir au bout la lumière de sa sortie qui les menait sur un sentier très étroit. Il était situé au fond d'un ravin entre deux parois de rocher énorme très haut.
Leurs façades étaient en marbre blanc, avec des filets d'or et de cuivre écarlate. Ils trouvèrent cela très étrange, et comprirent pourquoi Perceptif ne leur avait pas donner tous les détails de l'endroit. Mais ils n'avaient rien vu encore des merveilles qui les attendaient. Un petit ruisseau d'eau pur comme du cristal, longeait tout le sentier, et leur servait de rafraîchissement. Le soir vint rapidement, et ils remarquèrent que les parois scintillèrent de lumière pour éclairer la nuit, et que les buissons et les plantes rayonnaient d'un éclat lumineux; puis ils furent environné d'étincelles brillantes du pollen des fleurs, qui reposaient sur eux. Un sentiment de paix et de tranquilité les envahit, et ils dormirent en toute sécurité.
Le lendemain matin ils reprirent la route, et après quelques heures de marche, ils s'arrêtaient stupéfait, comme figé sur place, devant ce qu'ils voyaient. Les parois des montagnes s'élargirent béants, et devant eux se tenait une statue gigantesque d'une colombe blanche, dont les ailes déployées touchaient les deux parois des montagnes. Dans son bec en or, elle tenait la tige d'une tulipe rouge comme le sang. Entre ses pattes se trouvaient les portes de la Cité Neumine, d'un or pur et ornées de pierres précieuses. Deux énormes lions féroces étaient attachés aux murs par des chaînes, et un guerrier d'Arignon, revêtu de toutes les armes de l'Esprit des vivants, se tenait entre les deux bêtes rugissantes.
Remit de leur choc initial, Ariel et Adelphes s'avancèrent avec prudence, et remirent au gardien de la porte, la lettre de recommandations de Perceptif. Puis regardant attentivement le cachet de l'Aigle de Patmos, il le brisa, lu la lettre, puis la remit à Ariel avec un sourire sur les lèvres et la joie dans les yeux. Alors il prit une trompette, la sonna, et les portes de la cité s'ouvrirent, comme la matrice sur un nouveau monde. Ariel et Adelphes entrèrent et les portes se fermèrent solidement derrière eux, puis furent sécurisées automatiquement par des grosses barres de fer au vertical et à l'horizontal. Une armée n'aurait pu y pénétrer. Une troupe de soldats se trouvaient bien rangés devant eux. Puis au signal de leur capitaines nommé Ovation, la troupe s'ouvrit pour laissé passer Ariel et Adelphes au milieu de cris de triomphes, chacun battant son bouclier avec son épée. Puis quatre jeunes femmes, d'entre les plus belles du peuple, s'approchèrent avec des couronnes de lauriers sur des coussins d'or, et les placèrent sur leurs têtes pour les honorer. Et tous se réjouirent de leur présence parmi eux.
Les deux guerriers d'Arignon se trouvèrent sur une haute colline, et pouvaient voir la vaste étendue de la cité sous leurs yeux. Les maisons étaient blanches, et les toîts de tuiles en or brillaient d'un éclat divin, et ils purent voir plusieurs des habitants sur les toîts et dans les rues. Les rues étaient des pavés de dalles en marbre, d'un blanc éclatant, et étaient très étroites. Elles étaient toutes alignées dans une même direction vers le centre de la ville, ce qui fit que la cité était circulaire. Ils virent aussi des choses étranges qui volaient dans les airs au-dessus de la cité, mais pensèrent que c'était des oiseaux. La Cité de la Colombe avait beaucoup de ressemblances avec celle de Splendeur-de-Sion, sauf qu'elle se trouvait de ce côté du voile entre les deux mondes. Ariel et Adelphes étaient curieux à propos de son origine, ce qu'ils apprirent plus tard.
Or un homme vêtu d'un habit blanc éclatant, vint vers eux et s'introduit comme leur guide. Son nom était Hodégos, et il leur dit: Vous ne pouvez être parmi la population dans votre accoutrement, c'est interdit. Venez avec moi ! Il les mena à un endroit nommé Maison d'Adaptation, leur expliquant que tous les voyageurs doivent y venir avant d'être admis dans la cité. Puis il les remit entre les mains du personnel, leur disant: Faites tout ce qu'ils vous diront de faire, et soyez sans inquiétude car ils prendront grand soin de vous. Je vais revenir vous chercher en quelques heures pour votre rendez-vous avec le maire Meizon, gouverneur de la cité, et vous pouvez me remettre le paquet que vous avez pour lui. Et il les quitta pour remplir ses fonctions auprès du gouverneur.
Ariel et Adelphes furent amené sur une terrasse derrière la maison, devant laquelle coulait une chute d'eau vive limpide comme du cristal. On leur dit d'enlever leurs vêtements et d'entrer dans la chute pour leur purification. Quelques temps après on revint les chercher, et on les fit entrer dans un bain gératoire alimenté par une source souterraine d'eau chaude. Ensuite on les amena dans une chambre, et on leur dit de s'étendre sur des tables spécialisées, et on massa leur corps avec des huiles aromatiques d'une fragrance céleste. Puis on les revêtit de tuniques d'un blanc éclatant, symbole de pureté et de sainteté, et de ceintures d'or réservées aux guerriers d'Arignon. Et on les amena dans un festin en honneur de leurs exploits, et particulièrement de leur victoire sur le Cerbère Nicéen, idole des trini-tarés.
Ariel et Adelphes ne s'attendaient pas à une telle réception, et furent grandement ému par toutes ces bénédictions d'Arignon. Après quelques temps, leur guide Hodégos vint les chercher, et puisqu'il se faisait tard et qu'ils étaient très fatigué, il les amenèrent directement au Manoir des Élusiens, où des valets les amenèrent à leurs chambres. Ils ne s'étaient jamais si bien reposé de toute leur vie. Se réveillant le matin, ils se ressentirent comme s'ils furent dans des nouveaux corps, plein d'une nouvelle énergie. Mais ils ne se souvinrent pas clairement comment ils se rendirent au manoir, car tout était comme un rêve merveilleux. Ils avaient l'impression d'avoir embarqué comme dans un carrosse volant qui planait au-dessus de la cité, mais considéraient qu'ils s'étaient imaginé cela dans leur fatigue.
Leur guide revint les chercher et les amena sur la place du marché au centre de la cité, très proche du manoir, et vers une terrasse sur laquelle les attendait le maire Meizon qui, les voyants, se leva de sa table et les caressa fortement dans ses bras, puis les invita à s'assoir. Immédiatement une servante leur amena des apéritifs en attente d'un repas gastronomique en voie de préparation.
Ariel et Adelphes remarquèrent que la place du marché était, comme la cité elle-même, vaste et circulaire, et qu'il y avait des terrasses à presque toutes les maisons, pleines de gens qui se réjouissaient. Des milliers d'habitants, tous vêtus en blanc éclatant, se baladaient ici et la, se procurant des vives et des produits de toutes sortes. Des artistes, peintres, chansonniers, et musiciens, y pratiquaient leurs arts, et l'air était remplie de l'odeur de fleurs et de fruits, et du son de musique de joie. Ils remarquèrent que tous étaient cordial et respectueux l'un envers l'autre, et que tous étaient des disciples de l'Esprit des vivants. Mais ce qui frappa plus leur regard, est qu'il y avait une grande fontaine en marbre blanc, au milieu de la place avec trois guerriers énormes en or massif, la pointe de leurs épées à deux tranchants vers le ciel, se rejoignant ensemble pointe à pointe, et retenant une grosse tulipe rouge de laquelle sortait des jets d'eau, qui retombaient dans la fontaine, formant ainsi une fleur aquatique merveilleuse. Une colombe blanche sur l'épaule gauche de chaque guerrier, projeta aussi un jet d'eau, ce qui forma une fleur à l'intérieur d'une fleur. Des croissants protecteurs des trois épées, sortaient des flammes de feu, qui produisirent un effet mystifiant. Tout était d'une beauté exquise extraordinaire, surtout au couché du soleil lorsque des torches furent allumées tout autour de la fontaine. Plusieurs s'y baignaient et en buvaient les eaux vivifiantes. Ariel et Adelphes en étaient complètement éblouis et remplis d'émerveillement.
La servante arriva avec leurs repas et un bon vin du Vignoble de la Colombe, et ils se régalèrent et se réjouirent. Meizon savait qu'ils étaient curieux à propos de la cité, alors il leur dit: Vous me faites honneur par votre admiration de la cité et de ses habitants. Contrairement au monde extérieur d'où vous venez, notre société ne fonctionne pas sur les principes d'une démon-cratie; mais sur ceux d'une pneuma-cratie soumise à l'Esprit des vivants ou Réflexion Vivifiante, et sa révélation écrite en nos cœurs et dans le Livre de Vie. Tous nos habitants sont égaux, non de genre évidemment, ni de facultés physiques et intellectuelles; mais dans la grâce absolue et assurée de sa Sainte Présence, qui habite en chacun de nous pour nous instruire, nous éclairer, et diriger dans ses voies, dès notre tendre naissance. Chacun de nous reçoit, depuis sa jeunesse, une éducation progressive par des instituteurs compétents pleins de la Réflexion Vivifiante du Roi Arignon, dans les principes du renoncement et de l'humilité dans les directives du Livre de Vie, pour discerner habilement et avec sagesse, entre la loi d'interdiction et la grâce de la liberté. Vous remarquerez qu'il n'y a aucun crime dans notre société, s'il en advient qu'un habitant se rebelle, ce qui est très rare, il est sommé de corriger sa voie ou d'être banni en permanence dans le monde extérieur, et son nom est effacé du livre de vie. Notre société n'est donc pas parfaite, car seul l'Esprit des vivants est parfait en toutes choses. Mais nous aspirons à lui ressembler dans la mesure qu'il nous accorde.
Tout est gratuit pour tous dans notre société, car tous travaillent l'un pour l'autre, et tous partagent l'un avec l'autre avec le plus grand respect, comme vous constaterez en visitant les nombreuses boutiques devant vos yeux. Nos cultivateurs produisent le meilleur blé, les meilleurs fruits et légumes, et nos vignobles les meilleurs vin, tout pour le prix d'un simple sourire et d'une parole d'appréciation pour leurs labeurs. C'est un plaisir pour tous, que tous soient dans la joie et l'abondance, c'est la raison pour laquelle vous voyez tous ces gens se réjouir.
Ariel et Adelphes furent grandement impressionné, au point qu'ils en avait des larmes de joie aux yeux. Dans leur curiosité. ils demandèrent à Meizon quel était l'origine de la cité. Il leur répondit avec un sourire sur les lèvres: Il y a une vieille légende parmi la population, qu'avant le début des temps, une Colombe majestueuse, brillante comme le soleil dans toute sa splendeur, voltigeait dans le vide, et fatiguée du battement incessant de ses ailes, ne trouva nul part pour se reposer. Dans l'énergie de son aspiration elle voyait l'arbre de son repos, et il prit forme; et elle descendit et se reposa sur une de ses branches. Et l'arbre de la vie manifesta la terre pour étendre ses racines; et la terre produisit des arbres fruitiers, et des fleurs de toutes espèces. Lorsque la Colombe vit la Tulipe sortir du sol, elle la prit dans son bec et s'envola pour venir la déposer dans le monde des hommes, à l'endroit où se trouve la fontaine de vie que vous voyez devant vous. Or Ariel lui dit: Ah mais je comprend, c'est une allégorie, une métaphore qui se rapporte à la race adamique initiale. La Cité de la Colombe est donc si vieille que cela, elle a son origine dans les temps immémoriaux. Et Meizon lui dit: Tu as bien discerné mon ami; tu est richement béni de l'Esprit des vivants. Après le Grand Déluge elle fut reconstruite par les fils de Shem, et existe depuis ce temps. Une puissante énergie l'entour comme un dôme invisible qui ne peut être pénétré, et qui la cache du monde extérieur. Elle est ainsi en ce monde, mais n'est pas de ce monde. Elle se nomme aussi la Cité de Neumine, c'est à dire Cité de l'Esprit ou Cité de la Réflexion Vivifiante du Roi Arignon, notre Esprit des vivants, et Source de notre existence.
Adelphes lui dit, en souriant, qu'ils avaient eut l'impression étrange d'être comme dans un carosse volant, qui les amena au Manoir des Élusiens, et se mit à rire éperdument. Meizon dit en riant: Ah le bon vin de la Colombe. Mais vous avez raison, car c'est exactement ce qui est arrivé. Nous avons un mode de transport aérien disponible à tous. Vous avez été tellement fasciné par ce qui se trouve devant vous, que vous n'avez pas regardé dans le ciel au-dessus de votre tête. Alors ils regardèrent et virent plusieurs vaisseaux volants, et furent bouche bée dans une stupeur totale.
Meizon leur expliqua qu'ils se nomment des colombines, et qu'elles ne mènent aucun bruit et sont complètement silencieuses, du fait qu'elles fonctionnent sur une forme d'énergie invisible qui se nomme un champs magnétique. Puis il leur dit: Nous en avons différents modèles, un pour le transport des citoyens, un pour le transport de produits et d'équipements lourd, et un autre comme de grandes soucoupes pour nous transporter parmi les étoiles. Disant cela, il sortit un objet étrange, donna une commande, puis immédiatement une colombine descendit du ciel et se posa devant eux. Blanche et simple d'apparence comme le corps d'une colombe, elle avait une coupole transparente et on pouvait y voir de la place pour quatre passagers. Derrière elle avait aussi un endroit pour mettre des bagages qui s'ouvrit automatiquement. Au devant elle avait comme un bec en or qui servait comme lumière de direction, et à l'intérieur duquel se trouvait un générateur d'énergie électro-magnétique qui donna la puissance à cette plateforme volante.
Ils entrèrent tous dans la colombine, Adelphes et Hodégos derrière, Ariel et Meizon devant. La coupole se ferma sur eux, et en un instant ils se trouvèrent dans le ciel au-dessus de la cité. Ils purent voir qu'elle avait quatre portes, au Sud la porte des Lions, à l'Ouest la porte des Champs et des Vignobles, à l'Est la porte des Sciences, et au Nord la porte des Étoiles, et la ville était entourée de très hautes montagnes infranchissables. Meizon dirigea la colombine vers la porte des Sciences, et ils descendirent et se posèrent devant un temple majestueux qui était la Bibliotèque de Neumine. Il y avait deux colonnes énormes à son entrée, une se nommait Connaissance et l'autre Sagesse, et elles étaient marquées de runes mystérieuses d'un très ancien peuple nommé les Sethites. Ils entrèrent à l'intérieur et virent étages sur étages d'anciens manuscrits, de parchemins, de rouleaux, de tablettes d'argile, et de codices. Meizon leur dit: Vous avez devant vos yeux, toute l'histoire et la connaissance des fils du matin de l'existence et constructeurs puissants, qui habitèrent parmi les étoiles avant leurs déchéance et leur ruine. Je vous est amené ici pour une raison très particulière. Nos experts viennent de terminer la traduction d'un ancien manuscrit des Sethtites, qui parle des guerres et de la destruction du monde de Nod parmi les étoiles, ancienne habitation des fils du serpent, les carbonisés bannis de la terre pour leur violence.
Vivement touché de curiosité par ces paroles de Meizon, Ariel lui demanda s'il pouvait voir la traduction. D'un signe de Meizon, le bibliothécaire apporta un gros volume, et le mit sur la table devant Ariel, qui s'empressa de le feuilleter. Ce fut le grand silence, et après un certain moment Ariel s'exclama fortement: Mais, mais, je connais ces choses, je fus instruit en elles lorsque Aphorone, la déesse des mystères, me transporta au temple des Élusiens immortels pour être éduqué dans leurs voies. En entendant ces paroles, Meizon fut complètement abasourdi et stupéfait, et se mit à bafouiller, disant: Tu, tu as vu, vu, Aphorone, et tu, tu, es encore vi, vi, vivant; et il trembla fortement comme s'il avait une fièvre violente. On l'entoura pour le calmer, et on lui donna de l'eau de vie à boire, et son esprit fut apaisé.
Par après Meizon s'expliqua: Aphorone est très peu connue des hommes, seulement quelques-uns ont reçu le privilège de la voir sans mourir à l'instant même, et toi Ariel tu es vivant devant moi pour m'en parler. Je pensai mourir et voir un fantôme, mon esprit ne put en prendre le choc. Aphorone existait au temps des Sethites avant le Grand Déluge. Elle était présente par après avec Abraham au temps de la construction de la Tour du Chaos, dite aussi la porte des dieux d'une idolâtrie massive. Elle marcha avec Moïse dans le désert. Elle vit la construction du temple de Salomon, et fut dévoilée par après avec l'arrivé du Messie promit comme son Épouse. Ses envoyés, au nombre de douze, allèrent parmi toutes les nations, proclamant le message de la délivrance des péchés pour le rachat de ses élus seuls, dans le sang de son sacrifice de renoncement suprême sur la croix. Et maintenant Ariel fut choisi pour en donner la révélation dans sa Sainte Présence qui nous habite. Le moment de l'Émergence est donc à la porte. Venez, c'est un temps de grandes réjouissances. Et ils embarquèrent tous dans la colombine, et retournèrent sur la place du marché. La nouvelle fut proclamée à tout le peuple, et tous s'abaissèrent en toute humilité, et rendirent gloire à l'Esprit des vivants pour les merveilles de sa grâce prodigieuse.
Ariel et Adelphes demeurèrent dans cette cité merveilleuse pour un certain temps, et quoiqu'ils auraient aimé y résider en permanence, mais l'Esprit des vivants les appelait à des choses meilleures. Ils prirent leurs bagages, et retournèrent sur le sentier de l'aventure, par la porte des Vignobles.
LE VILLAGE DE NÉCROPOLE ET LA MÉDUSE ÉGLISIENNE
Après quelques temps ils arrivèrent à un village très étrange, nommé Nécropole, plein de statues de pierre, semblables à des hommes, des femmes, et des enfants.
Perplexes devant un tel phénomène, ils parvinrent à un endroit où se trouvait le temple de la Méduse Églisienne, maîtresse du roi Céraste et du Pape Sacripant. Elle sortit à la rencontre des deux guerriers d'Arignon, voulant faire un cadeau à ses amants. Mais Ariel en avait entendu parler en son pays, et savait qu'un seul regard de sa tête pleine de serpents venimeux, pouvait tourner un homme en une statue de pierre. Il dit à Adelphes de mettre un bandeau sur ses yeux et de pas regarder avant qu'il le lui dise. Il prit l'épée d'Adelphes, puis fermant les yeux et regardant par les yeux de l'Esprit, il s'avança et trancha la tête de la Méduse Églisienne, puis la lança dans le feu qui brûlait à l'entrée du temple. Alors il dit à Adelphes d'enlever son bandeau et lui remit son épée. Il expliqua à son frère le pourquoi de tout cela, et ils rendirent gloire à l'Esprit des vivants. Et toutes les statues redevinrent animées, et furent reconnaissant au Roi Arignon pour leur délivrance. Puis Ariel et Adelphes les instruisirent dans les voies d'Arignon, et poursuivirent leur chemin.
Les Hérésiens, les Églisiens, et les Évangélipaïens, de la cité Hérésiane, perdirent une grande puissance de séduction sur les peuples, et le cœur noir du roi Céraste bouillait de rage contre le Roi Arignon.
Le soir venu, Ariel eut un songe, l'avertissant que Adelphes était en danger et d'être très prudent. Il garda cela en son cœur, ne voulant pas inquiéter son frère. Le lendemain, sous la direction de l'Esprit des vivants, ils s'envolèrent sur les ailes de la foi vers la contrée de Cannabia, située dans un Trou-d'eau pollué par une race de poli-ti-chiens Anusiens démons-cratiques, qui vomissaient leurs excréments sur le peuple d'Égoriens, dont un grand nombre était des Hérésiens perfides. Ce territoire de tolérance ordurière, fut le chef-d'œuvre du roi Céraste et du Pape Sacripant. Ariel et Adelphes faisaient face à de nouvelles aventures dans un milieu plein d'intrigues, d'hypocrisies, et de bassesses immorales et spirituelles avilissantes.
LA VASTE CITÉ DE L'OUBLI ET LES SBIRES DE CÉRASTE
Dans leur voyage, les deux guerriers d'Arignon arrivèrent à la cité sombre et
funeste de l'Oublie, et dont les habitants sont tous des Égoriens. On y trouve
aucun guerrier d'Arignon depuis Gracié, et même avant lui. Elle se trouvait sur
le territoire des anciens Boquillons, ce qui se voyait par le dialecte de
certains qui parlaient encore leur jargon particulier, nommé le Joual. Son
peuple est en majorité des Catholicaïns, adorateurs du dieu galette. On y trouve
aussi des Évangélipaïns, adorateurs du nombril spiral vertigineux. Ce fut
l'ancienne demeure de Gracié, au temps qu'il fut enchaîné par Natas, le prince
de l'Oublie. Mais la cité avait beaucoup changé depuis ce temps. Le trou où se
trouvait la Dame de Perdition n'était plus, et le temple du dieu Co-Caïn avait
été détruit et réduit en poudre, qui fut dissipée par le vent. Les marchands de
rêves n'avaient plus d'endroits pour vendre leurs paradis artificiels au milieu
de la boucane et de la neige. Mammon, nommé aussi le dieu Profit, un des
associés du roi Céraste, était maintenant l'idole qu'ils adoraient tous.
L'endroit et les habitants demeurèrent ainsi sous le contrôle du roi Céraste et
ses sbires qui infiltrent tous les niveaux de la société pour exploiter les
peuples.
Un grand nombre d'Hérésiens en avaient fait leur demeure, et il y eut plusieurs conflits avec les deux guerriers d'Arignon. Lors d'une confrontation avec un groupe de sbires de Céraste, un nommé Poimen, un pasteurisé du clan des Manadiers, frappa Adelphes par derrière, comme un lâche. Ariel vint immédiatement à la défense de son frère, et terrassa solidement le Poimen, d'un coup de son bâton de voyageur, puis aida Adelphes à se relever. Alors ce fut la bataille générale. Le combat fut ardu, car les sbires de Céraste étaient beaucoup plus nombreux, et plusieurs utilisaient des dagues empoisonnées. Ariel et Adelphes combattaient comme des lions féroces, et tous les sbires de Céraste furent vaincus par les deux guerriers d'Arignon. Adelphes plongea son épée en plein coeur du Poimen pasteurisé, la retira puis lui trancha la tête. Ariel fracassa le crâne de plusieurs avec son bâton de voyageur. Tous les sbires de Céraste furent tués sans pitié.
Mais Adelphes fut gravement blessé dans le combat. La blessure qu'il avait reçu du lâche Poimen, s'aggrava, et ses forces furent graduellement dissipées. En plus il avait une fièvre violente. Malgré tous les soins d'Ariel, il fut transporté dans le Royaume d'Arignon avec une grande gloire. Dans une grande colère, Ariel prit alors l'épée d'Adelphes, puis se rendit parmi d'autres groupes des sbires de Céraste, et les massacrèrent tous, et leur trancha tous la tête, puis il pleura son frère. Il n'avait jamais connu une telle rage et une telle répugnance contre les Hérésiens, et se donna la mission de tous les exterminer. Mais le Roi Arignon lui envoya un messager brillant, dans un songe durant la nuit, pour lui dire de quitter la cité maudite de l'Oublie, et de reprendre la route. À son réveil, Ariel prit ses bagages, son bâton de voyageur, et l'épée d'Adelphes, et parti de cette cité maudite, destinée au feu de la colère d'Arignon. Il oublia tout ce qui était arrivé, mais les Hérésiens ne l'oublièrent pas. Il leur avait causé de sérieux dommages, et son nom resta gravé sur leur conscience pour tous les temps, jusqu'à la fin des temps. Ils craignaient fortement Ariel, se disant si un seul guerrier d'Arignon peut faire un tel carnage, que ferons-nous devant toute une troupe.
La route l'amena vers le Village du Réveil, construit sur le bord d'un grand lac nommé Agitation. Ses habitants étaient des Hérésiens, et certains d'eux avaient pris le nom de Méthodiens qui donnèrent naissance aux Charispentes écervelés. Il s'y trouvait le temple des Mysticiens où les Méthodiens se rendaient pour sauter comme des crapauds, se rouler sur le plancher comme un porc se roule dans ses excréments, et tous parlaient un charabia qui est nommé, le parler en langues de babouins, et dans une frénésie collective tous tombèrent dans des transes extatiques dans l'adoration de leur propre moi, se pensant des êtres divins. Lorsque Ariel vu cela, il fut fort troublé devant de tels dérèglements et emportements diaboliques. Il en fut complètement dégoûté à vomir. Il ferma et scella la porte du temple, s'assurant qu'aucun ne pouvait sortir, et fit descendre le feu du ciel qui les consuma tous. L'odeur du porc rôti se répandait partout dans le village, et Ariel quitta cet endroit infernal. Dorénavant l'endroit fut appelé Village du Brûlé. Céraste fut tellement furieux, qu'il fit rangé ses troupes pour attaquer le Royaume Ouranion, et détruire les forces du Roi Arignon.
LE TERRITOIRE DE VULGARIA ET LA RIVIÈRE BÉOTIENNE
La moitié de son voyage étant terminé, il restait encore à Ariel un grand trajet, et le plus pénible de tous de par son étendue. Il devait traverser le vaste territoire de Vulgaria, une terre dénudée de vivacité, et dont le point de départ était la Cité Aliboron, habitée par les Nullards, pour qui tout était insignifiant. Elle était connue aussi comme la Foire des Toqués, qui n'avait aucun sérieux fondement, car tout était frivole en cet endroit.
Ariel, rencontra un vieux couple très gentils, dont l'attitude était complètement différente du peuple, des gens consciencieux et plein de compassion. Leur mentionnant qu'il se préparait pour traverser le vaste territoire de Vulgaria, Constance et son mari Courage, l'invitèrent à venir se reposer quelques jours, avant d'entreprendre un tel voyage périlleux. Ariel accepta leur hospitalité, car il était complètement épuisé. Ils avaient une humble demeure en banlieue de la cité, et Ariel put s'y reposer en paix.
Il y demeura trois jours, travaillant à écrire ses mémoires; et le troisième jour il eut un songe: Voici, il se retrouva dans une cité étrange au milieu de la nuit. Il n'y avait personne, pas même un chat, ni aucun bruit. Il se disait en lui-même: «Qu'importe, je n'y connais réellement personne, et il n'y a aucun frère que je puisse partager avec.» Il ressentait sa solitude et en était attristé, lorsqu'il entendit une voix lui parler, en lui disant: «Ariel, mon frère, je suis maintenant en ville, et je désire te voir. Il y a longtemps que nous ne sommes pas rencontrés, mais j'habite ici maintenant en permanence.» Complètement épaté, Ariel se réjouissait de finalement avoir un frère pour partager avec. Il reconnaissait sa voix, mais ne put se souvenir d'où il l'avait connu. Alors il répondit: «Où demeures-tu que je puisse te voir ?» La réponse vint immédiatement: «Lève ta tête et regarde devant toi». Ariel regarda et vit dans le fond de la cour d'une vieille maison, qu'il avait déjà vu, un appartement qui n'existait pas auparavant, et il trouva cela vraiment étrange. Or il vit son frère au milieu d'une grande fenêtre, dans une lumière éblouissante, lui faisant signe de venir. Il s'avança avec prudence jusqu'à la porte qui s'ouvrit, et son frère sortit et le caressa avec larmes de joie. Ariel fut complètement émerveillé et se réjouissait grandement, les larmes ne cessant point de couler sur son visage. Son frère le fit entrer dans son humble demeure, lui fit un breuvage chaud, et les deux s'assirent à table et discutèrent des merveilles de la grâce de l'Esprit des vivants. Son frère se réjouissait des documents qu'Ariel avait rédigé, et surtout de la nouvelle traduction de la Bible des anciens réformateurs. Alors Ariel se leva et lui dit de venir avec lui, car il l'invita à souper et voulait qu'il rencontre sa femme. Son frère se leva et le caressa. Les deux se regardèrent dans les yeux, et Ariel vit le visage de son frère plein de sagesse, un sourire sur les lèvres, et les yeux pleins de joie comme des perles précieuses. Puis Ariel s'éveilla de son songe.
Un peu après Ariel se remit au travail mais avec difficulté, car il ne pouvait s'empêcher de penser à son songe, il cherchait à se rappeler qui était ce frère qu'il avait vu dans son rêve. Sept heures après il se leva pour prendre une pause, lorsque soudainement son frère se tenu devant lui, et sa mémoire lui revint en fixant son regard sur lui. C'était le Roi Arignon Lui-même, le Lion de la tribu de Judah, et il s'écria en dansant de joie, «Mais c'est toi Seigneur, tu es vraiment un Dieu de surprise», et il passa le reste de la journée à le louer, car il connaissait maintenant qui était son frère et son ami le plus intime. Il était venu souper avec lui, et quel festin ce fut. Et il se souvint de nouveau de l'aigle vigilant au regard perçant. Il partagea ces choses avec Constance et Courage qui étaient grandement émus de joie. Le matin du quatrième jour, plein de vigueur, Ariel remercia ses hôtes, les recommandant à l'Esprit des vivants pour ses bénédictions, et les quitta. Il s'arrêta sur la place du marché pour se procurer les choses nécessaires à son voyage. En préparant ses bagages, un groupe de scélérats vint l'harceler, et ils tentèrent de le dérober devant une foule de gens cruels et insensés qui les encourageaient. La commotion s'intensifia et Ariel était en sérieux danger. Ariel était pour les massacrer tous, lorsqu'un paysan, vêtu d'un manteau bigarré qui couvrait sa tunique blanche, traversa la foule pour se tenir devant Ariel afin de le protéger. D'une seule parole de sa bouche, tous s'enfuirent comme des minables froussards. Ariel était stupéfait devant une telle autorité et une telle puissance. L'homme se tourna vers lui, lui tendit la main et se présenta: JE SUIS Euttices et j'ai été envoyé par Constance et son mari Courage, qui sont de ma famille. Puisque je vais dans la même direction que toi, je vais t'accompagner pour le reste de ton voyage. Il se pencha, prit les bagages d'Ariel, les mit sur ses épaules, et lui dit: Viens, partons d'ici. Chemin faisant ils devinrent de grands amis, et Euttices fut le confident le plus intime d'Ariel.
La plaine qu'ils traversaient était aride, et donnait l'évidence d'avoir subie plusieurs feux de forêt. Il y avait très peu d'arbres, mais beaucoup de buissons avec des fruits sauvages qui étaient les délices des ours de la région. Ils rencontrèrent deux jeunes hommes, un nommé Arrogant et l'autre Impertinent, qui revenaient de la pêche, avec plusieurs poissons attachés par une corde, et suspendus sur leurs épaules. Euttices les avertis que ce qu'ils faisaient était très dangereux dans cette région. Mais ces insolents se moquaient de lui et l'insultèrent grossièrement. Mais Euttices leur tourna le dos, et poursuivit son chemin avec Ariel. Or à l'instant, une mère ours avec ses oursons, attirée par l'odeur du poisson, sortie des buissons et les déchira en pièces. Puis Euttices dit à Ariel: L'Esprit des vivants donne la nourriture à tous les êtres vivants, mêmes les insensés aux bêtes des champs.
Ils arrivèrent à un endroit nommé le Marais Vertigineux des Étourdis Nombrilleux, et dans lequel se déversaient les égouts des Hérésiens et des Égoriens. L'odeur répugnante de leurs doctrines excrémentielles, fut intolérable et rendit Ariel malade à vomir. Euttices vint et plaça sa main dans le creux de l'estomac d'Ariel, et il revint à la santé. Puis il cracha dans le marais, et ses eaux devinrent pures comme du cristal, et l'odeur de fleurs célestes remplissait l'air aux chants d'oiseaux.
Or le peuple des Engourdis du Village Dépravé, tous des Évangélipaïens Trininitarés, vinrent avec des bâtons, des épées, et des fourches pour les chasser de leur territoire, car ils aimaient mieux l'odeur de leurs excréments que la pureté de la vérité.
Alors Euttices prit l'épée d'Adelphes de la main d'Ariel, et dans un éclair foudroyant, la planta dans un rocher, où elle se trouve à ce jour, et la terre s'ouvrit et ils tombèrent tous dans un abîme de feu dévorant, puis la terre se referma sur eux. L'Épée étant la Vérité et le Rocher étant Christ, Ariel fut donné de comprendre que cela servait de signe pour le jugement dernier, et la séquestration des Exclusiens dans des souffrances sans fin. Dorénavant tous les passants consciencieux inclinent la tête en mémoire de cela; mais les réprouvés, les idolâtres, les lâches, les indifférents, les traîtres et les renégats, passent outre à leur perdition.
Plus loin ils virent une charrette tirée par deux bœufs venir vers eux. Un fermier de la région, avec sa femme et leur jeune fils, se rendait au marché de la Cité Aliboron, pour vendre leurs produits. Mais l'enfant était gravement malade, et ils s'arrêtèrent pour demander de l'aide. Euttices regarda l'enfant couché sur les cuisses de sa mère, tremblant d'une fièvre violente. Il prit l'enfant dans ses bras, lui parla à l'oreille avec douceur et compassion. et il fut restauré à la santé. Il le remit à sa mère qui ne cessa de pleurer de joie. Ils furent grandement reconnaissant envers eux, et Euttices leur dit de visiter sa famille, Constance et Courage, à leur arrivé dans la Cité Aliboron.
Arrivé à la Rivière Béotienne qui marque la frontière entre les ténèbres de l'ignorance et la lumière de la réflexion dans la conscience, ils ne purent la traverser, car elle était trop large et profonde. Ils pouvaient néanmoins y voir de l'autre côté, les collines verdoyantes de l'espérance du territoire de l'Assurance, dont la Cité de Sainte Présence est le cœur de l'existence.
Ariel était perplexe devant un tel impasse, car le sentier qu'ils suivaient était le bon, et pourtant il les amena à cet endroit infranchissable. Euttices lui dit que l'Esprit des vivants pourvoira, et de pas s'inquiéter. Alors la voix de l'Esprit des vivants vint à Ariel, comme derrière ses oreilles, lui disant: Regarde l'arbre à ta gauche, il y a une corne attachée à une de ses branches. Prend la et attend à midi, lorsque le soleil sera dans toute sa force, puis sonne la. Or il se faisait tard, et la nuit se préparait à tomber. Ils devaient donc attendre au lendemain. Ils se firent un feu et prirent un peu de nourriture et de vin, tout en discutant des merveilles de la grâce, et particulièrement de l'attribution des mérites du sacrifice de la croix.
Lorsque Euttices se pencha pour mettre du bois dans le feu, son manteau bigarré s'ouvrit, et Ariel put voir sur sa tunique blanche, une tulipe rouge, brodée à l'endroit de son coeur. Il put donc comprendre la source de l'autorité et de la puissance de son nouveau compagnon de voyage.
Le lendemain matin ils se levèrent à une belle journée chaude et ensoleillée. Ils plongèrent dans les eaux de la rivière pour se laver, ainsi que leurs vêtements, qu'ils enlevèrent pour faire sécher au soleil. Lorsque vint midi, quand le soleil se trouvait devant leurs yeux, Ariel sonna la corne, et la remit à Euttices qui l'attacha de nouveau à l'arbre. Soudainement ce fut comme si le soleil éclata dans une lumière éblouissante, et ils entendirent le son d'une trompette retentissante, et virent une barque sortir de la lumière et l'ange Michaël qui la dirigea vers eux. Puis une voix vint du ciel, leur disant d'entrer dans la barque, ce qu'ils firent, et immédiatement ils se retrouvèrent sur l'autre rive dans le territoire de l'Assurance. Ariel en était complètement émerveillé, et rendit gloire à l'Esprit des vivants. Alors Euttices alla au devant de lui, lui disant de s'empresser, car il voulait atteindre la Cité de Sainte Présence avant la soirée.
Ils prirent donc le sentier nommé Humilité, qui était le seul chemin qui les mena à la cité. En passant par la voie nommée Soumission, ils arrivèrent à l'auberge de la Résignation pour se reposer quelque peu, avant de reprendre le chemin de la Vérité. Ils arrivèrent ainsi, quelques temps après, à la Cité de Sainte Présence où Euttices avait de la famille. Ariel, voyant l'endroit, s'exclama: Mais ce n'est qu'un humble petit village. Je m'attendait de voir une vaste cité. Alors Euttices lui dit: C'est ce que la majorité des gens pense y voir. Mais la vérité est toujours contraire à ce que le monde pense. On ne mesure pas la Cité de Sainte Présence par la quantité de sa surface, mais par la qualité de sa profondeur. Ce qui est caché aux yeux des hommes de la terre, détient toujours plus de valeur. La perle de grand prix enfouie dans la terre de celui qui laboure le sol de la grâce, est d'une valeur inestimable. En vérité, de l'autre côté du voile entre les deux monde, les richesses de la Sainte Présence sont plus vaste que toutes les étoiles dans les cieux, car elles sont éternelles.
Alors ils se rendirent à la maison du frère de Euttices, nommé Pistisius, qui les reçu avec une grande joie. Lorsqu'ils furent assis à la table, Pistisius leur amenèrent du pain fraîchement cuis, et un bon vin de sa propre vigne. Ariel remarqua qu'ils étaient des jumeaux, et réalisa que, selon la signification de leurs noms, la Confidence et la Confiance sont deux frères. Or lorsque Euttices brisa le pain pour le partager entre eux, la lumière se fit dans la conscience d'Ariel, et il fut donné de comprendre que les deux frères étaient le même homme, et que Euttices était Lui-même la Sainte Présence qui habitait en son cœur. Il en fut complètement éblouis et ravis dans l'extase des révélations, et transporté dans la sublimation de cette réalisation dans l'adoration de l'Esprit des vivants. Son nouveau compagnon de voyage était son ami intime, Emmanuel, le Roi Arignon Lui-même, et il s'en réjouit grandement. Le lendemain, les deux inséparables, reprirent la route pour l'Auberge d'Emmanuel. Ariel était attiré de façon irrésistible vers cet endroit, depuis le début de son voyage. Il savait, comme par intuition, qu'il y trouverait le repos qu'il cherchait.
LA FORÊT ENCHANTÉE, ET L'AUBERGE D'EMMANUEL
La fin de son voyage et l'accomplissement de sa mission s'approchèrent, et Ariel
en était pleinement conscient. Son voyage avait été ardu et pénible, plein
d'épreuves et de conflits. Son corps et son esprit en portèrent les marques, et
il était très fatigué.
Il y avait une cité paisible en bordure de la Forêt Enchantée, nommée Champs de Grâce, et Ariel s'y arrêta quelque peu avec Euttices pour se reposer. Ils firent la connaissance d'un boulanger nommé Artos, qui était le fournier du pain de vie.
Ils partagèrent le pain de gloire, et Ariel fut grandement fortifié. Mais Artos ne put reconnaître Euttices car ce n'était pas encore le moment pour lui. Ils eurent de grandes discussions sur les merveilles de la grâce, et Artos lui disait que Gracié et sa femme Irènia venaient régulièrement chercher de son pain, pour partager avec les voyageurs. Le Paraclet qui était l'Aubergiste de l'Auberge où ils logeaient, s'en servait pour renouveler leurs forces, et l'Esprit des vivants fut grandement glorifié. Euttices souriait à cela, et fut fortement ému en son cœur.
Ariel voyait en Artos un frère et un vrai guerrier d'Arignon, et avait beaucoup d'affection pour lui, et ils devinrent de grands amis.
Mais Ariel dut le quitter, car sa mission n'était pas encore terminée. Avant de partir, Artos lui donna quelques conseils: il n'y a qu'un seul chemin qui mène à l'Auberge d'Emmanuel, et la route est encore longue. Tu traverseras l'endroit du Chêne qui a peu d'habitants, et où il y avait une petite communauté de Presbyriens. Ils avaient fait appel à Gracié pour les enseigner, et il y consenti pour un temps, mais l'Esprit des vivants l'appela ailleurs. Par après la communauté se dissipa, mais il en reste encore quelques-uns qui ont perdu la voie et ne sont plus récupérables. Après une longue marche, le chemin longe le lac Ferraille et courbe le Rocher de la Mort, où se trouve la Maison de l'Assassin. Ce fut la demeure d'un nommé Clémenteur qui terrorisa la famille de Gracié, mais sa femme Irènia put se sauver avec les enfants qui étaient sous sa garde, et prirent refuge à l'Auberge. Entre-temps le terroriste tenta d'assassiner Gracié dans un guet-apens sur la route. Mais un ange le frappa et il mourut d'une mort affreuse. Le traître qui avait planifié tout cela, un ami de la famille, fut découvert et Gracié lui administra une solide raclée, puis le fit forcément expulser de la Forêt Enchantée, et abandonné sur une route qui mène à la cité de l'Oubli, d'où tu as combattu avec les Hérésiens. Plus loin tu rencontreras un seul obstacle. Il y a un petit village avant d'arriver à l'Auberge, qui se nomme Commérage. Ne t'arrête pas, mais continue ta route, sans dévier ni à gauche ni à droite. Les habitants de ce village ont tous des langues de vipères, et il est préférable des éviter, car ils rapportent tout à Céraste. L'Auberge se trouve plus loin dans la forêt, et n'est connue de personne, sauf des guerriers d'Arignon. Soit donc prudent afin qu'elle demeure ainsi. Passé ce village il n'y a que de la forêt à perte de vue, et des montagnes où habitent les aigles aux regards perçants.
Ariel remercia Artos et fit comme il lui dit. Il prit la route avec Euttices qui portait ses baggages, pour entrer dans la Forêt Enchantée, et fut émerveillé par sa beauté. Partout il y avait des lacs et des rivières, et de merveilleuses chutes qui se déversaient de rocher escarpés. Les ruisseaux regorgeaient de poissons, et les animaux couraient librement dans les champs, et les oiseaux laissaient constamment entendent leurs chants.
Le parcours était plaisant et sans incident, et pour une fois Ariel pouvait se détendre. Traversant la communauté du Chêne, il n'y avait rien pour attirer son regard, et il continua sa route. Il parvint au Rocher de la Mort et vit la Maison de l'Assassin, et son cœur fut fortement attristé par des images qui surgirent dans sa conscience. Mais Euttices le consola, et il rendit gloire à l'Esprit des vivants pour avoir protégé Gracié. Arrivé au village de Commérage, il fit comme Artos lui avait conseillé, et le traversa sans s'y arrêter, ni parler à aucun habitant. D'autre part, l'Esprit des vivants avait envoyé une puissance d'aveuglement sur les habitants, pour qu'ils ne se préoccupent point de la présence d'Ariel, et pour les garder dans l'ignorance à propos de l'Auberge d'Emmanuel, afin que ses guerriers soient en sécurité. Pour le reste du chemin, la voix d'Arignon servait de guide à Ariel, car il aurait pu se perdre aisément en empruntant un méchant sentier dans ce vaste territoire.
Arrivé à l'Auberge d'Emmanuel, où on l'attendait avec anticipation, il en fut émerveillé. En entrant sur le terrain, Ariel vit sur le portique de l'Auberge un aigle qui le fixait de son regard perçant, et remarqua que l'air était rempli d'un parfum céleste et agréable, qui provenait de nombreuses fleurs exquises, dont l'odeur mettait son esprit dans une paix indescriptible. Il vit aussi un grand jardin avec toutes sortes de plantes, de fruits, de vignes de raisin pleines de grappes, et de rangées de légumes, qui servaient tous pour la nourriture des saints. Il y avait aussi un petit ruisseau plein de poissons, dont les eaux, pur comme du cristal, découlaient dans de petites chutes, formant un étang merveilleux. Il était même tenté d'y plonger et de se faire masser par l'eau des chutes. Mais une chose à la fois, et un jour à la fois. Des choses plus importantes l'attendaient.
Il fut reçu par Gracié et sa femme Irènia, qui vinrent vers lui, avec une grande joie, tout comme s'ils recevaient Arignon lui-même. Il leur présenta Euttices, son compagnon de voyage, qu'ils admiraient beaucoup, pour avoir porté le fardeau d'Ariel. Tous étaient dans l'allégresse la plus sublime. Ils entrèrent dans l'Auberge en toutes jubilations, comme il est possible seulement à des fils d'Arignon. L'Aubergiste, nommé le Paraclet, avait préparé une table pleine de délices: du pain de vie, des fruits et des légumes du Jardin d'Arignon, de l'Agneau broché avec soin comme l'Agneau de Dieu avait été attaché à la croix, et du vin de la Vigne d'Emmanuel. Les chants des oiseaux se faisaient entendre de partout, comme une musique céleste.
Irènia se rendit à la cuisine et revint avec un plat argenté, sur lequel il y avait quatre bols en verre transparent plein d'un liquide doré. Son visage rayonnant de joie, elle le plaça sur la table, disant: L'Esprit des vivants verse sur nous ses bénédictions d'en haut. Voici du miel des ruches de Dabar des Ouvriers du Lion d'Ouragnon, très rare et donc très précieux, qui nous est accordé pour notre réjouissance.
Assis à la table des vainqueurs, ils prirent un repas divin, réservé au plus hauts dignitaires d'Arignon. Lorsque Euttices rompit le pain, ils le reconnurent, mais il disparu devant leurs yeux. Et ils entendirent une voix, disant: JE SUIS JÉSUS, l'Admirable Souverain Suprême, la Réflexion Vivifiante qui éclaire votre conscience dans les merveilles de mes révélations. Tous furent émerveillé et rempli de sa Sainte Présence. Alors Gracié se leva et dit en des paroles pleines de reconnaissance et d'adoration: Seigneur Jésus, notre Souverain Prince et Sauveur, lumière de notre conscience, respire de notre existence, et puissance de notre résistance contre la concurrence; à toi revient tous les honneurs, la gloire et la puissance, aux siècles des siècles. Amen! Et tous dirent Amen!
Ariel mentionna l'hospitalité du Berger Sozène et leur raconta ses aventures, puis Gracié fit de même. Il y avait quelque chose de mystérieux dans l'air, qu'ils ne purent comprendre. Alors le Paraclet vint et alluma la Lampe de la Conscience, et sa lumière reposa sur Gracié et sur Ariel, et la femme de Gracié fut complètement époustouflée. Elle voyait qu'Ariel et Gracié était un seul, complètement identique en tous les détails, et pourtant ils étaient deux. Comment cela se pouvait-il, elle se disait ? Gracié regardait Ariel et se voyait lui-même comme dans un miroir; et ce fut de même au sens inverse avec Ariel. Alors Ariel vint pour donner le message du Roi Arignon à Gracié, mais il le connaissait d'avance, il connaissait tout ce qui est en Ariel, puisque les deux sont une seule et même personne.
Ils demeurèrent plusieurs jours, voire même plusieurs mois en cet état glorieux, car ce fut comme si le temps n'existait plus.
Quelque temps après, se levant un beau matin aux chants des oiseaux et admirant deux cerfs auprès du jardin, ils virent Artos et sa femme Chatoyante arrivés à l'Auberge avec un gros panier plein du pain de vie. Ils sortirent à leur rencontre et se caressèrent tous, la joie dans leur cœur. Ils entrèrent dans l'Auberge pour un bon repas. Mais soudainement, arrivèrent sur le terrain deux autres guerriers d'Arignon, un nommé Mastard et l'autre Massif, qui étaient gravement blessés. Tous vinrent immédiatement à leur secours. Sans tarder on leur aida à enlever leurs vêtements, et on les fit entrer dans l'étang d'eau pure comme du cristal, et les chutes purifièrent leurs blessures. Puis ont les fit sortir et les femmes leurs appliquèrent un baume très spécial et pansèrent leurs blessures. Puis on leur amena des vêtements propres, et tous entrèrent dans l'Auberge.
Autour de la table, lors d'un bon repas, Mastard et Massif leurs expliquaient que les choses s'aggravaient sérieusement dans le monde des hommes. Ils venaient de la cité lointaine de Monplaisir située dans le grand territoire nommé Volupté où il y eut une grande bataille entre les guerriers du roi Arignon et une armée d'Égoriens du roi Céraste. Plusieurs des nôtres y laissèrent leur vie à la gloire d'Arignon. Les Égoriens étaient trop nombreux que nous ne purent réussir à les vaincre. Nous avons échappés de justesse au carnage, et nos troupes prirent refuge dans les montagnes Ataraxie jusqu'au prochain combat. Ariel et Gracié se regardèrent, sachant que le grand jour s'approchait pour la bataille finale entre les deux mondes.
Après quelques temps, leurs blessures étant guéries, ils quittèrent l'endroit pour rejoindre leurs troupes. Ils étaient fort reconnaissant pour l'aide et le support qu'ils avaient reçu, et le Paraclet versa sur eux l'huile de sa grâce, puis ils prirent la route plein de joie et d'anticipation. Alors Gracié dit à Ariel: Vient, il est temps de se mettre à l'oeuvre, nous avons beaucoup de travail devant nous. Tu peux me remettre maintenant le paquet précieux que Perceptif t'a donné pour moi. Dans la bibliothèque de Gracié qui contenait 3000 volumes, ils s'assirent à la table et ouvrirent le paquet. Leurs yeux s'ouvrirent tout grand, lorsqu'ils virent que c'était un livre qui se nommait: La Parole de l'Esprit des vivants, des guerriers de l'Épée d'Arignon. Ariel s'exclama: Mais c'est le Livre des livres qui dévoile les trois flammes, et qui indique la demeure du Roi Arignon. Ils en furent fortement émerveillé, et se mirent à en étudier profondément tout le contenu avec grands soins. Puis sous la direction du Paraclet, ils se mirent à écrire documents après documents sur tous les sujets qui s'y rapportent, faisant des recherches interminables dans les volumes de la bibliothèque de Gracié. Puis ils furent envoyés à toutes les troupes du Roi Arignon, en préparation pour la dernière bataille. Il s'y trouva la Métamorphose de l'Esprit des vivants, les trois allégories d'Ariel, le Mythe du Dieu envoyé de Dieu, Prédestination ou Postdestination, la Doctrine des Saintes-Écritures, et plusieurs autres en grand nombre. Même lors de leurs marches régulières dans la forêt, ils ne cessèrent de discuter des merveilles qu'ils apprirent, la Sainte Présence de l'Esprit des vivants les remplissant de la lumière de ses révélations.
Un soir, Ariel fut donné un songe d'Arignon dans la nuit, qui lui dit de sortir dehors auprès du Jardin, ce qu'il fit, ne réalisant pas sur le moment que Gracié avait reçu la même vision, car les deux formaient un seul homme. Alors Ariel était auprès du Jardin de la Grâce, et regarda les étoiles étincelantes dans les cieux. Mais soudainement elles se mirent à bouger, et tombèrent toutes sur la terre aux pieds d'Ariel. Ce fut une troupe d'anges dont le chef était Gabriel. Il s'avança vers Ariel, plia le genou et lui remit une épée, et son nom était écrit en Hébreu sur le manche. Elle avait été formée dans la forge du Divin Forgeron, chauffée au rouge et frappée à maintes reprises sur son enclume, jusqu'à ce qu'elle prenne la forme voulue. Son manche avait été trempé dans le sang du soleil, sa lame dans le lait de la lune, et ses tranchants dans le scintillement des étoiles. C'était l'Épée de Gloire des guerriers invincible. Alors Ariel la prit de la main de l'ange et devint le capitaine de la troupe. Puis il plia le genou et rendit gloire au Roi Arignon. Puis se levant, il entendit un bruit, et se tournant il vit un cheval ailé, d'un blanc pur éclatant. Il savait que l'heure était venue. Levant la tête, il vit que Gracié et sa femme Irènia étaient à ses côtés, et ils s'embrassèrent avec larmes et avec joie. Puis Ariel monta sur le cheval, l'Épée de gloire à la main, et parti comme une étoile filante dans le ciel étoilé, la troupe d'anges le suivant par derrière.
Gracié et sa femme, Irènia, retournèrent dans l'Auberge. Gracié prit le bâton de voyageur d'Ariel et frappa une pierre près du foyer, et elle éclata en pièces. Puis il l'accrocha sur le mur au-dessus du foyer avec une plaque sur laquelle était inscrit:
Sur un cheval volant;
Accompagné d'anges éclatants;
Ariel le prince des voyageurs;
Trouva la gloire et l'honneur;
Comme guerrier du Roi Arignon;
Dans la cité Splendeur-de-Sion.
Alors ils se
préparèrent pour le grand rassemblement de l'Émergence. Et le Paraclet les
dirigea dans l'adoration de l'Esprit des vivants. Puis regardant son mari
profondément dans les yeux, elle le reconnut, et elle appela son nom, Ariel, et
le caressa fortement. Puis ils furent remplis à surabonder de toutes les
merveilles de la grâce. Amen !
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À Christ seul soit la
Gloire
Amen !
Rédigé par Jean leDuc
sous la direction de Christ
pour la communauté mondiale des élus.