LA VIE DE
JÉSUS
CHAPITRE II
L'activité publique de
Jésus.
B. L'activité de
Jésus en Galilée.
40. Le jeune homme de Naïn.
(Luc
VII, 12-17.)
Les disciples allaient être témoins d'une
nouvelle manifestation de la gloire de leur Maître
en approchant avec lui de Naïn, charmante petite
ville, dont le nom signifie labelle. Mais, ce
jour-là, un voile de deuil s'étend sur elle et ses
environs. Lorsque le coeur est oppressé par le
chagrin et la douleur, le plus ravissant paysage est
incapable de le réjouir, car les blessures du coeur
ne sauraient être guéries par la contemplation des
beautés de la nature. Lorsque le monde croit pouvoir
célébrer le service divin au sein de la création, sa
pensée renferme une part de vérité, car le Dieu
tout-puissant qui se révèle à nous par sa Parole, en
a aussi tracé les caractères dans la création.
Toutefois, quiconque n'a pas appris d'abord à
connaître Dieu dans sa Parole et dans son Fils
unique, est incapable de reconnaître ses traits dans
la nature. Et même ceux qui savent lire dans les
oeuvres majestueuses de Dieu, y chercheraient en
vain la consolation de leur coeur, l'apaisement des
souffrances de leur âme.
Naïn la belle n'offre aucune
consolation au coeur déchiré de cette mère, que
marche derrière le cercueil de son fils unique, au
moment où Jésus fait son entrée.
Et comme il approchait de la
ville, il arriva qu'on portait en terre un mort,
fils unique de sa mère qui était veuve ; et il y
avait avec elle un grand nombre de gens de la ville.
La mort détruit l'intime union de l'âme et du corps.
Elle déchire les plus tendres liens. Les douleurs,
les larmes, les inquiétudes, les chagrins forment
son funèbre cortège. Une fois déjà cette mère avait
dû faire ce triste chemin. C'est lorsque son mari
lui avait été enlevé. Que de douleurs dans le
veuvage ! C'est pourquoi Dieu prend un soin tout
particulier des veuves. Celle-cidu moins avait une
consolation dans son fils. Elle espérait qu'il
apporterait quelque soulagement dans sa vie pleine
de tristesse, et serait son soutien dans ses vieux
jours. Mais elle devait apprendre par une cruelle
expérience que les pensées de Dieu différaient des
siennes. Elle avait espéré que ce fils lui fermerait
un jour les yeux, ces yeux fatigués par les larmes,
et voici qu'il expire dans ses bras ! Une veuve
suivant le cercueil de son fils unique ! On devrait
croire que c'est trop de maux à la fois. Est-ce
qu'un coeur humain peut supporter tant de douleurs ?
N'y a-t-il donc aucun consolateur dans cette
affliction, aucun secours dans cette extrémité ?
Jésus est là ! Il apporte consolation et
secours. Hors de Jésus, toute la terre n'est qu'un
immense champ de mort, la vie n'est que souci et
tourment, larmes et lamentations.
Et le Seigneur l'ayant vue,
fui touché de compassion pour elle, et il lui dit :
Ne pleure point. Comme l'oeil du médecin
est fixé sur la blessure d'un membre malade, de même
l'oeil et le coeur du Sauveur sont constamment
attentifs aux maux de ceux qui souffrent. Et comme
l'or et tout ce qui brille attire les regards des
enfants du monde, excite leur envie et provoque
leurs efforts pour se les approprier, de même les
douleurs et les larmes des coeurs affligés attirent
le Seigneur Jésus et lui inspirent pour nous une
miséricordieuse pitié. - Il fut touché de
compassion pour elle. Il voit la désolation de
cette veuve, et son amour compatissant fait passer
cette douleur étrangère dans son propre coeur. Il
nous fallait un tel souverain sacrificateur, qui
compatit à nos faiblesses, à nos besoins. Il nous a
été donné, nous savons que nous pouvons lui dire
sans crainte tout ce qui nous chagrine et nous
afflige. Nous savons qu'il nous comprend, qu'il
éprouve nos sentiments, souffre avec nous et a pitié
de nous. Ne pleure pas, dit-il à cette femme
affligée. C'est l'expression de son amour. Aux
hommes pleins de leur propre justice, il dit :
Pleurez, lamentez-vous, menez deuil (Jacq.
IV, 9 ;V,
1). Lorsqu'il dit : ne pleure point, c'est qu'il
veut consoler et secourir ; lorsqu'il dit : Pleurez,
il veut aussi secourir, en amenant les âmes à
connaître leurs péchés et les consoler par le
pardon. - Et s'étant
approché, il toucha la bière ; et ceux qui la
portaient s'arrêtèrent, et il dit : Jeune homme, je
te le dis, lève-toi. Et celui qui était mort s'assit
et commença à parler. Quelle émotion
durent éprouver les morts en entendant la voix du
Prince de la vie ! Elle résonna à leurs oreilles
comme s'il avait dit : Mort, je veux être ta perte (Osée
XIII, 14) ! L'âme du jeune homme l'entendit
aussi ; elle reconnut la voix du Seigneur, et rentra
docilement dans le corps qu'elle venait de quitter.
Pour le moment, Jésus n'a appelé que le jeune homme,
et celui-ci s'est levé. S'il ne s'était pas adressé
à lui personnellement, tous les morts auraient dû
ressusciter à sa voix toute-puissante.
C'est ce qui arrivera un jour. Car il
reviendra et touchera l'immense cercueil de la
terre. Et les morts qui dorment doucement dans leurs
sépulcres, comme l'enfant dans son berceau, se
lèveront et commenceront à parler ; les uns
prononceront des paroles de joyeux ravissement, les
autres jetteront des cris de terreur et de
désespoir. -Et il le rendit
à sa mère. Les larmes maternelles sont
séchées ! Les hommes comptent sur la réunion avec
ceux qui les ont précédés dans la tombe, et cet
espoir les console. Mais il n'est fondé que lorsque
ceux qui meurent et ceux qui survivent ont cru en
Jésus et sont enracinés en Lui comme dans le Prince
de la vie. Le mauvais riche, au milieu de ses
tourments, a bien revu le pauvre Lazare ; mais ce
revoir ne lui a apporté aucune consolation, aucune
joie.
Nous contemplons avec larmes nos
bien-aimés qui nous ont quittés, et nous voudrions
bien qu'ils nous fussent rendus déjà sur cette
terre. Toutefois, quiconque voit les choses comme
elles sont, ne demande rien de pareil. Ceux qui ont
trouvé ici-bas le rocher sur lequel leur navire peut
être solidement amarré, ceux qui ont lavé leur robe
dans le sang de l'Agneau, et qui sont entrés dans
les tabernacles éternels, ceux-là ne désirent pas
plus revenir dans cette vallée de larmes, que le
prisonnier libéré ne demande à rentrer dans son
cachot. Et ceux qui ont réellement aimé les êtres
chéris qui les ont quittés, les félicitent d'être
entrés dans le repos réservé, au peuple de Dieu. Ils
comprennent ce que Luther disait de sa chère petite
Madeleine, qu'il a si amèrement pleurée. Il n'aurait
pas voulu la rappeler même si elle lui eût apporté
un empire.
Et la crainte
les saisit tous, et ils glorifiaient Dieu en disant
: Un grand prophète s'est levé parmi nous et Dieu a
visité son peuple.
Et le bruit de ce miracle se
répandit dans toute la Judée et dans tous les pays
d'alentour. Oui, le bienheureux évangile
de Jésus doit parvenir jusqu'aux extrémités de la
terre. Il faut que toute créature sache qu'il est la
résurrection et la vie, et que quiconque croit en
lui vivra quand même il serait mort (Jean
XI, 25. 26). Aucun âge ne peut éviter la mort.
L'enfant au berceau, le jeune homme dans la fleur de
la jeunesse, l'homme parvenu au complet
épanouissement de sa force, deviennent la proie de
ce roi des épouvantements. Mais Jésus le suit pas à
pas et détruit ses oeuvres. Thalitha coumi ! c'est
ainsi qu'il rappelle l'enfant à la vie. Jeune homme
je te le dis : lève-toi ! C'est ainsi qu'il réveille
le jeune homme. Et il arrache l'homme mûr à la mort
par cet appel victorieux : Lazare, sors dehors !
C'est ainsi qu'il la vainc, quel que soit l'état
auquel elle a réduit sa proie. Il rappelle la fille
de Jaïrus sur son lit de mort. Il fait sortir le
jeune homme de Naïn de son cercueil. Il retire
Lazare du sépulcre où il était depuis quatre jours.
Tous ces exemples doivent être pour nous une
précieuse preuve que Jésus est le vainqueur de la
mort sous tous ses aspects et dans tous les lieux.
.
41. La mission des apôtres.
(Matth.
X, 5-42.)
Le Sauveur est constamment entouré de malades. La
détresse et la misère se pressent autour de lui.
D'ailleurs, il les cherche lui-même. Car consoler et
secourir, sauver et délivrer, ce n'est pas seulement
sa vocation, c'est aussi sa joie de Sauveur. C'est
pourquoi il va de ville en ville, et, à travers la
misère corporelle, son regard plein d'amour découvre
les plaies de l'âme : Et
voyant la multitude du peuple, il fut ému de
compassion envers eux, de ce qu'ils étaient
dispersés et errants, comme des brebis qui n'ont
point de berger. Être dispersé et privé
de berger, c'est aux yeux de Jésus une misérable
vie, tandis que le coeur de l'homme insensé regarde
précisément comme un grand bonheur de vivre sans
berger, d'être indépendant et maître de ses actions.
Il n'y a cependant de vraiment heureux que le coeur
qui a conscience d'être l'objet des soins du Bon
Berger. Mais ces troupeaux, courbés sous le poids
des douleurs corporelles,misérables et dispersés,
sont privés des tendres soins du berger ; ce
spectacle émeut profondément le coeur de Jésus.
Comme il aimerait être partout où se trouvent la
détresse et la misère, afin de tendre à tous une
main secourable ! Alors il
dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il
y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la
moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson.
La moisson est grande, car elle est
partout où il y a des âmes pécheresses à chercher et
à sauver. Il y a peu d'ouvriers. Il semble que le
Bon Berger soit le seul ; mais dans son humilité, il
comprend les apôtres avec lui. Mais même tous
ensemble, qu'est-ce pour tant de gens ? Il faudrait
des troupeaux d'évangélistes ! Le céleste Maître de
la moisson veut bien susciter et envoyer des
ouvriers, mais il veut qu'on le lui demande. Le
manque d'ouvriers prouve le manque d'hommes qui
prient. C'est par la prière ayant pour objet l'envoi
des ouvriers, que les disciples se trouvent disposés
à se rendre à l'appel de leur Maître.
Et ayant appelé les douze
disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les
esprits immondes, et de guérir toutes les maladies
et toutes les infirmités. Le nombre douze
avait déjà sa signification dans l'Ancien Testament.
Les enfants de Jacob étaient douze ; ils ont été les
ancêtres d'Israël, et les représentants de tout le
peuple de l'Alliance. C'est pourquoi le Seigneur
appelle aussi douze apôtres, qui seront à leur tour
les représentants du peuple de la Nouvelle Alliance,
de l'Eglise de Christ. Jésus ne charge pas seulement
les disciples d'annoncer la Bonne Nouvelle, il leur
donne aussi le pouvoir sur les puissances ennemies.
Par eux-mêmes, ils étaient incapables d'accomplir l'oeuvre
que leur Maître leur confiait, lui seul a ce
pouvoir; mais il le leur communique. En sorte que
par leur parole et par leur action, sa voix et sa
main secourable s'étendent jusqu'à ceux dont il ne
pouvait s'approcher corporellement.
Il les envoya
deux à deux(Marc
VI, 7), afin de se fortifier mutuellement,
lorsque l'un d'eux tomberait dans le découragement.
C'est ainsi qu'ils purent dès le commencement faire
l'expérience des douceurs de la communion
fraternelle. D'abord le Seigneur leur assigne leur
champ de travail : N'allez
pas vers les Gentils et n'entrez dans aucune ville
des Samaritains ; mais allez plutôt versles
brebis de la maison d'Israël qui sont perdues.
Les païens et les Samaritains doivent avoir part,
eux aussi, au royaume des cieux, mais seulement plus
tard. Pour le moment, les disciples sont envoyés
dans le champ bien connu du peuple juif, auquel sont
faites les promesses de l'Ancien Testament. De cette
manière, le début de leur activité leur sera
facilité. C'est seulement après là mort du Seigneur
et l'effusion du Saint-Esprit, qu'ils seront envoyés
à tous les peuples de la terre.
Puis le Seigneur leur dit en quoi doit
consister leur travail. Et
quand vous serez partis, prêchez et dites : Que le
royaume des cieux approche. Les disciples
doivent débuter dans leur prédication, de la même
manière que Jean-Baptiste et que Jésus lui-même,
c'est-à-dire, de façon à ce que le royaume des cieux
soit annoncé à tous. Jésus, sans se réfugier dans un
silence complet, se tient provisoirement à l'écart.
Toutefois, il accompagne la prédication de ses
disciples par les miracles qu'il opère par leurs
mains.Guérissez les
malades, nettoyez les lépreux, ressuscitez les
morts, chassez les démons. Vous l'avez reçu
gratuitement, donnez-le gratuitement. Ils
devaient gagner les âmes des hommes et non leur
argent. Il ne faut pas que le royaume des cieux
qu'ils annoncent, soit traité comme un objet de
commerce.
À la vérité, ceux qui entendent la Parole
sont tenus d'entretenir celui qui la leur apporte,
car l'ouvrier est digne de sa nourriture (Matth.
10. 8), et le Seigneur a ordonné que ceux qui
annoncent l'Évangile vivent de l'Évangile (I
Cor. IX, 14). Toutefois, il leur est interdit de
trafiquer de la Bonne nouvelle. Leur équipement
extérieur doit être aussi simple que possible.
Ne prenez ni or, ni argent, ni
monnaie dans vos ceintures, ni sac pour le voyage,
ni deux habits, ni souliers, ni bâton. On
se munit ordinairement d'argent et de vêtements pour
voyager. Et les disciples pouvaient être tentés de
se pourvoir de provisions, puisqu'ils devaient
donner gratuitement ce qu'ils avaient reçu
gratuitement. Mais le Seigneur veut qu'ils ne
prennent que ce qui leur est absolument nécessaire,
afin que leur marche, exempte de toute espèce
d'embarras, soit prompte et facile. Malgré cela, ils
peuvent être sans inquiétude ; il sera pourvu à leur
entretien.
Leur maître règle également leur séjour.
Et dans quelque ville ou
dans quelque bourgade que vous entriez,
informez-vous qui est digne de vous recevoir, et
demeurez-y jusqu'à ce que vous partiez de ce lieu-là.
Quels sont ceux qui étaient dignes d'entendre le
message du royaume des cieux ? - C'étaient ceux qui
attendaient la consolation d'Israël. Les disciples
devaient les chercher et demeurer chez eux, jusqu'à
ce que leur travail fût terminé dans cette localité.
Il leur était interdit de choisir leur gîte, et
d'élever aucune prétention. Ils devaient se garder
de paraître chercher leur commodité, et la faveur
des hommes, ou d'avoir l'air de préférer la maison
du riche à celle du pauvre. -
Et quand vous entrerez dans
une maison, saluez-la, et si la maison en est digne,
que votre paix vienne sur elle ; mais si elle n'en
est pas digne, que votre paix retourne à vous.
Leur souhait de paix ne devait pas être un vain son,
ni une formule privée de force, mais leur paix
devait réellement être communiquée (Luc
X, 6) à ceux qui soupiraient après la paix de
Dieu. S'ils se jugeaient eux-mêmes indignes de la
vie éternelle, les disciples retiraient pourtant une
bénédiction de leur offre de paix. Leur mission ne
les appelait pas à agir sur les multitudes, mais à
poser le fondement du royaume des cieux dans la
famille.
Et partout où
l'on ne vous recevra pas et où l'on n'écoutera pas
vos paroles, en sortant de celle maison ou de cette
ville, secouez la poussière de vos pieds ; je vous
dis en vérité que Sodome et Gomorrhe seront traitées
moins rigoureusement que celle ville là, au jour du
jugement. Il faut que les disciples se
préparent à ne pas être reçus partout amicalement,
mais à voir se fermer devant eux plus d'une porte à
laquelle ils auront heurté. Ils devaient secouer la
poussière de leurs pieds pour témoigner aux
habitants qu'ils ne demandaient pas même un atome de
leur poussière, mais ne voulaient que sauver leurs
âmes. C'est ainsi que le jugement est dénoncé à ceux
qui méprisent l'Évangile. Ce ne sera pas la gravité
du péché, qui servira de mesure à ce jugement, mais
la grandeur de la grâce offerte et le mépris avec
lequel on l'aura refusée. Ce refus sera accompagné
pour les apôtres de persécutions de toutes sortes,
que le Seigneur leur annonce dès maintenant.
Voici, je vous
envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez
donc prudents comme des serpents et simples comme
des colombes. Cet avertissement ne
s'adresse pas seulement aux apôtres, mais aussi à
tous les croyants. La voie que les disciples du
Seigneur ont à suivre est une voie douloureuse. Il
n'a pas promis des jours agréables, mais des croix à
ceux qu'il invite à marcher après lui. Mais ces
brebis sont protégées par le puissant Berger, dont
la gloire consiste à se montrer fort dans les
faibles. Entourés d'ennemis pleins de méchanceté et
de furie, les disciples doivent conserver un visage
serein et un coeur doux et bienveillant. Laprudence
est l'application de toutes les forces morales à
l'accomplissement de la tâche dont on est chargé ;
elle n'est pas un mal ; elle est au contraire un
devoir moral. Mais en quoi Jésus voit-il de la
prudence dans le serpent ? Ce n'est certainement pas
dans sa fausseté, dont nous ne savons rien. La
prudence du serpent consiste à attendre le
moment le plus favorable pour saisir sa proie, et ce
moment venu, à le mettre immédiatement à profit.
Cette innocente prudence, le Seigneur lui-même en
fait usage pour gagner les âmes. Voilà pourquoi il
la recommande à ses disciples.
Ces deux dispositions : la prudence du
serpent et la simplicité de la colombe ne
doivent pas être séparées, mais continuellement
réunies. Prudence de l'esprit et simplicité du coeur.
Une prudence qui reconnaît les dangers dont elle est
menacée, et les difficultés dont elle est entourée,
qui éprouve les esprits et ne se laisse pas tromper.
Et avec cela, une simplicité de coeur, qui va
au-devant même de son ennemi, sans arrière-pensée,
avec une entière confiance et ne demande qu'à lui
rendre tous les services commandés par la charité.
La prudence du serpent dans le choix des moyens à
employer pour détruire les ruses de Satan ; la
simplicité de la colombe dans un but de divine
charité, pour surmonter le mal par le bien. La
prudence du serpent qui ne se laisse pas tromper ni
maltraiter inutilement ; la simplicité de la
colombe, qui ne veut ni maltraiter les autres, ni
leur causer aucun dommage. La prudence du serpent,
qui, repoussé d'un côté, revient de l'autre, pour
essayer de faire du bien ; la simplicité de la
colombe qui ne s'engage jamais dans une mauvaise
voie pour arriver à ses fins. La prudence du serpent
qui agit comme saint Paul, lequel se faisait Juif
avec les Juifs et Grec avec les Grecs, afin d'en
gagner quelques-uns ; la simplicité de la colombe
qui, en agissant ainsi, n'abandonne jamais la
vérité. La prudence du serpent, qui ne cherche pas
les dangers en annonçant l'Évangile, et ne s'y jette
pas aveuglément ; la simplicité de la colombe, qui
ne craint pas non plus, quand cela est nécessaire,
de sacrifier ses biens et son sang pour le Seigneur.
La prudence du serpent sans la simplicité
de la colombe, rendrait facilement le coeur faux et
méchant, rusé et rampant ; la simplicité de la
colombe, sans la prudence du serpent, serait exposée
à se sacrifier sans aucun profit, et pourrait être
plus nuisible qu'utile à la cause qu'elle défend. Il
est très difficile de réunir ces deux dispositions,
mais notre Seigneur les a réunies en lui, et il peut
et veut nous rendre capables de les réunir en nous,
et d'en faire usage ! Cette prudence et cette
simplicité seront d'autant plus nécessaires aux
disciples, qu'ils sont
menés devant les gouverneurs et devant les rois, à
cause de Jésus, pour lui rendre témoignage devant
eux et devant les nations. Mais le
Seigneur leur recommande de ne point être en peine
de ce qu'ils diront ni comment ils parleront, car
l'Esprit du Père céleste parlera par eux.
La haine contre les croyants sera plus
forte que les liens du sang.
Or, le frère livrera son frère
à la mort et le père son enfant, et les enfants se
soulèveront contre leurs pères et leurs mères et les
feront mourir. Vous serez haïs de tous à cause de
mon nom, mais celui qui persévérera jusqu'à la fin,
c'est celui-là qui sera sauvé. Il y a
deux puissances qui sont plus fortes que l'amour
naturel. C'est la haine contre Jésus, qui détruit
l'amour du père, de l'enfant, du frère, et l'amour
pour Jésus, qui ne se laisse pas arrêter par l'amour
terrestre. de la famille, qui reste fidèle au
Seigneur, même dans les persécutions, parce qu'il
sait que son salut dépend de sa fidélité. Cependant,
il ne faut pas que les disciples se jettent
inconsidérément dans le danger. Lorsqu'ils sont
persécutés dans une ville, il leur est permis de
fuir dans une autre. D'un autre côté, ils ne doivent
pas trouver étrange d'être persécutés à cause de
Jésus. Car le disciple
n'est pas plus que son Maître, ni le serviteur plus
que son Seigneur ;il suffit au disciple d'être comme
son Maître et au serviteur d'être comme son
Seigneur. S'ils ont appelé le père de famille
Béelzébul, combien plus appelleront-ils ainsi les
serviteurs ! Quiconque veut être le
disciple de celui qui a sauvé le monde en mourant
sur une croix, doit se préparer à porter sa croix
après lui.
Bien que le coeur naturel soit tenu dans
la servitude par la crainte de la mort (Héb.
II, 15) ; bien qu'il lui répugne d'être haï,
cependant le croyant peut être sans crainte.Ne
les craignez donc point, car il n'y a rien de secret
qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne
doive être connu. Ce que je vous dis dans les
ténèbres, dites-le dans la lumière ; ce que je vous
dis à l'oreille, prêchez-le sur le haut des maisons.
Le Seigneur a répété ces sérieuses paroles dans
diverses occasions ; et la plupart du temps elle
empruntent au contexte une nouvelle lumière. Il faut
que tout ce qui est caché vienne à la lumière et
soit manifesté. Il est donc parfaitement inutile de
vouloir cacher quoi que ce soit aux regards de celui
dont les yeux sont comme des flammes de feu.
Confessons franchement nos péchés, afin qu'ils nous
soient pardonnés et que la colère de Dieu ne demeure
pas sur nous. Il faut, que
tout ce qui est caché vienne à la lumière et soit
manifesté.
Notre vie est cachée avec Christ en Dieu et toute la
félicité que nous goûtons dans la communion avec
Christ, ne saurait se communiquer. Son esprit fait
entendre à notre esprit maintes paroles de la plus
douce consolation ; mais ce sont des paroles
ineffables. C'est seulement lorsqu'ils paraîtront
avec lui dans la gloire, que la vie cachée des
chrétiens sera manifestée et brillera de
l'incomparable éclat du soleil de la grâce. Il
faut que tout ce qui est caché vienne à la lumière
et soit manifesté.
Il est vrai qu'il y a eu pour l'Église
chrétienne des temps où l'Évangile, comme le trésor
caché dans le champ, a dû se dérober aux regards ;
où les disciples de Jésus se réunissaient en
assemblées secrètes autour de la Parole de Dieu ; où
ils priaient et chantaient des cantiques en
l'honneur de leur Maître dans des retraites cachées,
dans le désert et dans les forêts, dans des cavernes
où derrière des portes barricadées. Mais on ne peut
pas mettre la lumière du soleil sous le boisseau.
L'éclat de la Divinité perce tous les obstacles et
finira par éclairer toute la terre. Il faut que
tout ce qui est caché vienne à la lumière et soit
manifesté. La crainte des hommes pouvait bien
intimider et décourager le coeur des chrétiens, au
point qu'ils s'écriaient avec Jérémie : « Je ne
ferai plus mention de lui et je ne parlerai plus en
son nom, car la Parole de l'Éternel m'est tournée en
opprobre et en moquerie tout le jour. » Mais celui
qui a reçu l'Évangile dans son coeur et non pas
seulement dans sa tête ; celui qui, comme les
Samaritains, a appris à connaître Jésus, non
seulement pour avoir entendu parler de lui, mais par
une bienheureuse expérience, celui-là ne peut pas
par crainte des hommes garder pour lui ce qu'il a
reçu, ni taire ce qu'il sait de Jésus. Il dit avec
le même Jérémie : « Mais il y a dans mon coeur comme
un feu ardent renfermé dans mes os, et je suis las
de souffrir et je n'en puis plus (Jérémie
XX, 8. 9).
Et ne craignez
pas ceux qui ôtent la vie du corps et qui ne peuvent
rien faire à l'âme ; mais craignez plutôt celui qui
peut perdre le corps et l'âme dans la géhenne.
Le plus grand mal que les hommes puissent nous
faire, c'est de tuer notre corps. Là s'arrête leur
pouvoir. Combien n'est-il donc pas insensé de se
laisser dominer par la crainte qu'ils inspirent, au
point de renier Dieu, dont la puissance s'étend
jusque dans l'éternité ! Lorsqu'on voulait forcer
l'évêque Polycarpe de renier Jésus en face du
bûcher, il répondit : « Ce feu-ci s'éteindra, mais
celui de l'autre vie brûlera éternellement. »Dieu a
le pouvoir de faire périr, même après la mort, les
coeurs lâches qui l'ont renié ; mais il a aussi le
pouvoir de protéger fidèlement ceux qui le
confessent ; tellement qu'il n'est pas permis au
monde de toucher un cheveu de leur tête.
Deux passereaux ne se
vendent-ils pas une pite ? et néanmoins il n'en
tombera pas un seul à terre, sans la permission de
votre Père. Les cheveux même de votre tête sont tous
comptés. Ne craignez donc rien, vous valez mieux que
beaucoup de passereaux. Oui,
certainement, nous valons mieux, car notre âme a été
rachetée, non par des choses périssables, comme
l'argent ou l'or, mais par le précieux sang de
Christ (I
Pierre, I. 7).
Après avoir attiré ses disciples par les
promesses, le Seigneur les effraye par des menaces.
Quiconque donc me
confessera devant les hommes, je le confesserai
devant mon Père qui est aux cieux ; mais quiconque
me reniera devant les hommes, je le renierai
devantmon Père qui est aux cieux. Dans la
société de ceux qui aiment Jésus, il est facile de
le confesser. Il semble même qu'il serait impossible
de le renier. Mais les voies du chrétien le
conduisent à travers le monde, qui méprise et hait
Jésus. Néanmoins celui qui met son espérance en lui,
ne doit pas avoir honte de lui ; il faut qu'il le
confesse courageusement et joyeusement.
Une telle confession du nom de Jésus est
une déclaration de guerre au monde.
Ne croyez pas que je sois venu
apporter la paix sur la terre. Je suis venu
apporter, non la paix, mais l'épée. Car je suis venu
mettre la division entre le fils et le père, entre
la fille et la mère, entre la belle-fille et la
belle-mère, et on aura pour ennemis ses propres
domestiques. Paix sur terre ! tel est le
don que l'enfant né à Bethléem apporte à ce monde
privé de paix. Et le prophète annonce que le
châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur lui
(Esaïe
LIII, 5). Jésus lui-même, avant de remonter vers
son Père, console ses disciples par ces paroles : «
Je vous laisse ma paix »(Jean
XIV, 27). De même, lorsque le Ressuscité pénètre
dans la chambre où ils étaient enfermés par crainte
des Juifs, il leur dit : « La paix soit avec vous ».
Et cependant : non la paix, mais l'épée ! Oui,
Christ apporte la consolation aux coeurs brisés et
aux âmes altérées de Dieu, la paix avec Dieu. Mais
la paix avec un monde plongé dans le mal et ennemi
de Dieu ? jamais ! L'amour du monde est inimitié,
contre Dieu (Jacq.
IV, 4).
Sans doute les enfants de Dieu sont prêts
en tout temps à vivre en paix, même avec un monde
ennemi de Christ. Ils sont et demeurent, quant à
eux, des messagers de paix. Mais aussi longtemps que
le monde voudra rester ce qu'il est, c'est-à-dire
monde, il faut que les enfants de paix se résignent
à subir sa haine, et à être en guerre avec lui.
Étant donnée cette différence fondamentale et
essentielle entre les enfants du monde et les
enfants de Dieu, ce n'est pas une louange de dire
d'un d'homme qu'il n'a point d'ennemis. Il est à
craindre qu'un tel homme ne renie Christ pour avoir
la paix avec le monde. Malheur à vous, lorsque tous
les, hommes diront du bien de vous (Luc
VI, 26) ! Celui qui
aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas
digne de moi, ou qui aime son fils ou sa fille plus
que moi, n'est pas digne de moi. Et celui quine
prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas
digne de moi. Ces paroles seraient
blasphématoires, si Jésus n'était pas ce que saint
Jean dit : Le vrai Dieu et la vie éternelle (Jean
XVII, 3). Car ce suprême honneur, d'être aimé
par-dessus tout, plus que père, mère, fils ou fille,
Dieu le réclame pour lui seul (Deut.
XXXIII, 9-10). C'est seulement parce que Christ
est le Fils unique du Père, engendré par lui de
toute éternité, que l'honneur divin lui est dû.
Autrement, cet honneur serait une idolâtrie et une
bassesse.
Saint Luc rapporte les paroles du
Seigneur de la manière suivante :Si
quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père, sa
mère, sa femme, ses enfants et même sa propre vie,
il ne peut être mon disciple. Ainsi, quiconque
d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il a, ne
peut être mon disciple(Luc
XIV, 33). Que Dieu nous préserve de dire comme
les habitants de Capernaüm :
Celle parole est dure, qui
petit l'écouter (Jean
VI, 60) ? Cette parole est réellement sévère et
forte ; mais prenons garde d'émousser la pointe de
l'épée à deux tranchants ! Haïr les parents, haïr sa
propre vie, porter sa croix, renoncer à tout ce
qu'on possède : admirables paroles du Fils de
l'homme, mais seulement pour ceux qui sont
travaillés et chargés, qui sont altérés et brisés.
Jésus prononce un jugement impitoyable sur toute
disposition qu'il trouve contraire à la volonté de
Dieu dans le coeur de l'homme. Il est écrit : Si
quelqu'un ôte quelque chose des paroles du livre de
cette prophétie, Dieu ôtera sa part du livre de vie
(Apoc.
XXII, 19). Que personne ne tente de retrancher
ces sérieuses paroles, qui sont l'expression vivante
de la pensée du Sauveur. Elles sortent du coeur de
celui dans lequel la bonté et l'amour de Dieu se
sont révélés. Le Seigneur veut tuer ce qui doit
mourir si l'âme veut être sauvée.
Nous lisons qu'une grande foule suivait
le Seigneur, lorsqu'il prononçait ces paroles. Elles
n'étaient pas faites pour attirer, et n'étaient pas
non plus destinées à produire cet effet. Parmi la
multitude qui se pressait autour de lui, Jésus en
voyait beaucoup qui ne soupiraient pas après le
salut. Il leur lançait ces paroles comme des épées
et des dards, pour les porter à s'éprouver
eux-mêmes. Ces paroles étaient aussi destinées à
illuminer, comme un éclair, la vie de ceux qui le
suivaient, afin d'effrayer ceux qui
nel'accompagnaient que par curiosité, ou séduits par
leur imagination. Haïr ! ce commandement dans la
bouche du doux Sauveur des pécheurs nous semble
incompatible avec son amour. Mais il y a une sainte
haine, sans laquelle il n'y a pas de véritable
amour. Ayez le mal en
horreur et attachez-vous fortement au bien(Rom.
XII, 9). Lorsque le coeur a embrassé Christ de
toute son énergie, comme l'éternelle
personnification de l'amour de Dieu, il doit être
aussi rempli de la même énergie pour repousser tout
ce qui lui est contraire. Tout ce qui tend à nous
empêcher de saisir Christ, de travailler à notre
salut avec crainte et tremblement et de poursuivre
notre sanctification, sans laquelle personne ne
verra le Seigneur, - quel que soit cet être ou cet
objet - nous avons le devoir de le repousser de
toutes nos forces, et de rompre d'autant plus
complètement avec lui, que notre salut nous tient
plus à coeur. Dans ce cas, cette sainte haine contre
père et mère, contre frère et soeur, contre fils et
fille, ne s'adresse pas à leur personne, mais à leur
incrédulité et à leur inimitié contre Dieu.
Si nous sommes réellement animés de cette
sainte haine, sachons qu'elle tire son origine du
coeur même de Dieu, qui aime aussi ardemment le
pécheur qu'il hait le péché. Cependant, ce serait un
mauvais signe pour le disciple de Christ. s'il
pouvait se séparer d'un méchant père ou d'une mère
incrédule sans un douloureux combat intérieur. Les
liens de la famille sont consacrés par Dieu, et l'on
trahirait un sentiment bien contraire à sa volonté,
si l'on pouvait les déchirer d'un coeur léger, et
sans verser des larmes amères comme celles que saint
Paul répandait sur l'état des ennemis de la croix de
Christ, qui se trouvaient parmi son peuple. Au
surplus, le Seigneur nous indique lui-même comment
il comprenait la haine contre un père et une mère,
lorsqu'il l'assimile à la haine qu'on doit avoir
pour sa propre vie. Par ce dernier commandement,
le Seigneur n'ordonné pas à ses disciples des
mortifications ni des mutilations à la façon des
moines, ni surtout le suicide.
La vie présente est un précieux don de
Dieu, et nous devons lui en rendre grâces. Nous
avons à en prendre soin comme d'un vaisseau
terrestre qu'il nous faut remplir de la vie
éternelle. Mais le péché, qui a la mort pour
salaire, s'est tellement établi et enracinédans
cette vie, qu'il semble presque impossible de les
séparer l'un de l'autre. C'est la vie de péché que
nous avons héritée d'Adam, qui doit être l'objet de
cette haine. Il ne faut pas en prendre soin ; il
faut qu'elle soit affaiblie et livrée à la mort
chaque jour, de manière que nous n'ayons d'autre
passion que Jésus. Voilà ce que le Seigneur exige de
ses disciples. Saint Paul, qui était crucifié au
monde, et pour lequel le monde était crucifié,
disait : Je suis tous les jours exposé à la mort (I
Cor. XV, 31). Le pieux morave Schoenlein avait
une soeur à laquelle les voies de Dieu paraissaient
par moment pénibles, et elle désirait mourir. Alors
son frère lui disait :«
Madeleine, quand tu seras morte, je ferai graver sur
ta tombe cette inscription : Ici repose Madeleine
Schoenlein, qui désirait mourir parce qu'elle ne
voulait pas mourir. » Et c'est la vérité.
Celui-là seul est heureux en mourant, qui a consenti
à mourir avant de mourir. Haïr sa propre vie n'est
donc autre chose que faire mourir la vie que l'on
tient d'Adam. Ceci regarde tous les disciples, mais
particulièrement les pasteurs chargés de paître le
troupeau. Celui-là seul qui est mort à lui-même et
qui meurt tous les jours, peut préparer les autres à
la mort.
Quiconque ne
porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être
mon disciple (Luc
XIV, 27). Celui qui porte ici-bas sa croix en
suivant le Seigneur, portera là-haut la couronne.
Les disciples du crucifié ne peuvent être exempts de
la croix. C'est la livrée du Roi de gloire. Mais
encore, qu'est-ce que la croix ? Est-ce toute espèce
de malheur ou d'épreuve ? Non, assurément. Ce sont
seulement les disciples de Jésus qui ont des croix.
Les méchants ont sans doute beaucoup de maux mais
pas de croix. Aussi les enfants de Dieu ne
doivent-ils pas déprécier cette suprême distinction
en donnant le nom de croix à la moindre contrariété,
ce qui arrive si souvent. Ce sont seulement les
souffrances que les disciples supportent dans la
communion de celles de Jésus, qui méritent le nom de
croix.
Celui qui aura
trouvé sa vie la perdra ; mais celui qui aura perdu
sa vie pour l'amour de moi, la trouvera.
Quiconque veut trouver le bonheur hors de Christ, et
en le reniant, perd la félicité éternelle. Hors de
Jésus, il n'y a pas de vrai bonheur. -Celui
qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit
reçoit celui qui m'a envoyé. Commeceux
qui repoussent les disciples, tombent sous le
jugement de Dieu, de même ceux qui protègent la foi
et les croyants, reçoivent leur récompense ; car la
bénédiction de Dieu entre avec ses serviteurs dans
leurs maisons. Quiconque reçoit les disciples et
leur rend les services recommandés par la charité,
parce qu'ils sont disciples de Jésus, reçoit
véritablement Jésus lui-même. Ainsi le prix de ces
services n'est pas dans l'argent ou dans la somme de
peines que nous y consacrons ; mais dans la
manifestation de l'amour pour Jésus. |