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civile, puisque, en bons «intégristes», ils devaient
considérer les souverains comme des
mandataires au temporel du Saint-Père,
véritable chef de la chrétienté; ils furent toujours
les plus fermes soutiens des monarques, à la
condition, toutefois, que ceux-ci témoignassent,
envers leur suzerain commun, d'une entière
docilité.
Mais, dans le cas contraire, les princes «rebelles»
trouvaient en eux les plus redoutables ennemis.
«Partout où en Europe les intérêts de Rome
exigeaient qu'on excitât le peuple à se soulever
contre son roi, que l'on combattît par l'intrigue,
la propagande et, au besoin, par la révolte
ouverte, les décisions gênantes pour l'Église
prises par un prince temporel, la Curie savait
qu'elle ne pouvait trouver plus habiles, plus sûrs
et plus hardis que les Pères de la Compagnie de
Jésus»(14).
Nous avons vu par l'esprit des «Exercices»
combien le fondateur de la Compagnie apparaît,