Page 479 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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Il faudrait en effet une singulière naïveté et une
parfaite ignorance des usages élémentaires de la
diplomatie, pour croire que cette déclaration
«inattendue» n'était pas inscrite au programme.
Gageons qu'elle n'a jeté aucune ombre sur «la
conversation prolongée de M. Adenauer avec le
cardinal Tardini, secrétaire d'État du Saint-
Siège, qui a été son hôte à déjeuner à
l'ambassade d'Allemagne».(153)
L'intrusion spectaculaire du Saint-Office dans la
politique internationale, par la voix du cardinal
Ottaviani avait choqué même les catholiques,
accoutumés pourtant de longue date aux
empiétements de l'Église romaine dans les
affaires de l'État. Rome ne s'y est pas trompée.
Mais la perpétuation de la guerre froide est
d'un intérêt si vital pour la puissance
politique du Vatican, voire pour sa prospérité
financière, qu'il n'a pas hésité à renouveler
ses manifestations à cet égard, si mal
accueillie qu'ait été la première
.