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cela aurait pu se faire sans mettre en jeu,
comme aujourd'hui, des possibilités tellement
immenses. Cette déclaration correspond aussi à
la façon de penser du pape, car au cours de ces
dernières années, Sa Sainteté a exprimé à
plusieurs reprises le regret que l'Autriche-
Hongrie ait négligé de châtier» son dangereux
voisin danubien».(4)
Nous voilà loin, en effet, des bruits «absurdes»
d'une intervention pontificale en faveur de la
paix. Au reste, ce n'est pas seulement le
diplomate autrichien qui rapporte «l'opinion
réelle» du pontife romain et de son ministre. La
veille, 26 juillet, le baron Ritter, chargé d'affaires
de Bavière près le Saint-Siège, avait écrit à son
gouvernement: «Le, pape approuve que
l'Autriche procède sévèrement contre la Serbie. Il
n'a pas une grande estime des armées de la
Russie et de la France en cas de guerre contre
l'Allemagne. Le cardinal secrétaire d'État ne voit
pas quand l'Autriche ferait la guerre si elle ne se
décide pas à présent»(5).