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Certes, on savait fort bien au Vatican qu'il
s'agissait de détacher l'Italie de ses partenaires
de la Triplice: l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie,
ces deux puissances germaniques en qui l'Église
romaine voyait ses meilleurs bras séculiers.
C'était même là tout le nœud de l'affaire. Aussi
la mauvaise humeur du Vatican éclatait-elle à
tout propos.
D'autres conflits allaient surgir au sujet
d'évêques français considérés à Rome comme
trop républicains. Enfin, las des difficultés sans
cesse renaissantes en raison des infractions du
Vatican aux termes du Concordat, le
gouvernement français mettait fin, le 29 juillet
1904, «à des relations qui, par la volonté du
Saint-Siège, se trouvaient être sans objet». La
rupture des relations diplomatiques devait
logiquement conduire, peu après, à la séparation
de l'Église de l'État. «Nous trouvons aujourd'hui
normal, écrit M. Adrien Dansette, que la France
entretienne des relations diplomatiques avec le
Saint-Siège et que l'État et l'Église vivent sous le