Page 283 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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pour légitime l'«usurpation» de cet ancien État
pontifical. Or il y avait des précédents: à deux
reprises, (en 1888 et en 1903), un chef d'État -
et non des moindres - avait été reçu à Rome à la
fois par le roi d'Italie et par le pape. Il est vrai
que ce visiteur n'était pas un président de
République, mais l'empereur d'Allemagne
Guillaume II... Il en avait d'ailleurs été de même
pour Édouard VII, roi d'Angleterre, et pour le
Tsar.
L'intention offensante de ce refus était donc
évidente, et encore soulignée par une note
adressée aux diverses chancelleries par le
secrétaire d'État Merry del Val. Un auteur
catholique, M. Charles Ledré, écrivait
récemment à ce propos: «La diplomatie
pontificale pouvait-elle ignorer le rapprochement
d'importance décisive qui, derrière la visite du
président Loubet à Rome, achevait de prendre
corps ?».(113)