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militari», contre l'opposition des fidèles ameutés
par les religieux. Ceux-ci refusaient, non
seulement de demander l'autorisation légale,
mais même de signer une déclaration
désavouant toute idée d'opposition au régime
républicain, ce dont M. de Freycinet, alors
président du Conseil et qui leur était favorable,
se serait contenté personnellement pour les
«tolérer» encore. Quand les Ordres se décidèrent
à signer cette déclaration d'un loyalisme tout
formel, la manœuvre avait été éventée, et M. de
Freycinet dut abandonner le pouvoir pour avoir
tenté de négocier cet accord contre la volonté du
parlement et de ses collègues du cabinet.
L'abbé Brugerette observe justement, à propos
de la déclaration que les Ordres religieux
répugnaient tant à signer: «Cette affirmation de
respect à l'égard des institutions que la France
s'était librement données... paraît aujourd'hui
bien inoffensive et anodine quand on la compare
au serment solennel de fidélité exigé des évêques
allemands par le Concordat du 20 juillet 1933