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cours et se mit à tirer les marrons du feu. On
était alors sous le coup d'une sorte de
cauchemar, on sortait d'un rêve effroyable,
c'était le moment d'en profiter pour s'emparer
des esprits affolés par cette «affreuse lutte».(55).
Mais n'en est-il pas de même après toutes les
guerres ? C'est un fait incontestable que l'Église
romaine a toujours bénéficié des grands
malheurs publics; que les deuils, les misères, les
souffrances de toute sorte poussent les foules à
chercher dans les pratiques pieuses d'illusoires
consolations. Ainsi se trouve raffermie, sinon
augmentée, par les victimes elles-mêmes la
puissance de ceux qui ont déchaîné ces
malheurs. A cet égard, les deux guerres
mondiales ont eu les mêmes conséquences que
celle de 1870. La France, alors, était vaincue,
mais, par contre, ce fut une éclatante victoire de
la Compagnie de Jésus, que marqua, en 1873, le
vote d'une loi décidant la construction d'une
basilique du Sacré-Cœur sur la butte
Montmartre. Cette église, dite du «Vœu
national», par une cruelle ironie sans doute,