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sans doute pas étrangère à l'opération. Un traité
de délimitation de frontières en Amérique,
conclu entre l'Espagne et le Portugal en 1750,
avait cédé à ce dernier un vaste territoire à l'est
du fleuve Uruguay, où se trouvaient les
«réductions» jésuites. Les Pères, en conséquence,
devaient se retirer avec leurs convertis en deçà
de la nouvelle frontière, en territoire espagnol.
En fait, ils armèrent leurs Guaranis, menèrent
une longue guérilla et finalement restèrent
maîtres du terrain qui fut rendu à l'Espagne.
Le marquis de Pombal, premier ministre du
Portugal, avait mal digéré l'affront. D'ailleurs, cet
ancien élève des Jésuites n'était pas resté
marqué de leur «estampille», et s'inspirait plus
volontiers des philosophes français et anglais
que de ses anciens éducateurs. En 1757, il
chassait les confesseurs jésuites de la famille
royale et interdisait les prédications des
membres de la Société. Après divers démêlés
avec celle-ci, il lança dans le publie des
pamphlets - dont le «Court exposé sur le