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qui veillent si soigneusement à son bien-être,
par une reconnaissance filiale qui, sans être très
profonde, est pourtant très tenace. Ce résultat,
qui n'est assurément pas très brillant, prouve
suffisamment qu'il y a quelque défaut grave
dans la méthode d'éducation des Pères. Quel
est-ce défaut ? Évidemment de n'avoir jamais
pris soin de développer chez leurs rouges
enfants les facultés inventives, le besoin
d'activité, le sentiment de la responsabilité;
c'étaient eux-mêmes qui faisaient pour leurs
chrétiens des frais d'invention de jeux et de
danses, qui pensaient pour eux, au lieu de les
amener à penser par eux-mêmes; ils se
contentaient de soumettre ceux qui étaient
confiés à leurs soins à un dressage mécanique,
au lieu de faire leur éducation.»(11)
Mais comment en eût-il pu être autrement, de la
part de ces religieux formés eux-mêmes par un
«dressage» de quatorze années ? Allaient-ils
enseigner aux Guaranis - comme, aussi, à leurs
élèves à peau blanche - à «penser par eux-