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l'assassin le guettait, était notoirement l'homme
des Jésuites, et Michelet a démontré que ceux-ci
connaissaient le projet d'attentat. «En effet,
Ravaillac s'était confessé au Père jésuite
d'Aubigny peu de temps auparavant, et quand
les juges interrogèrent le prêtre, il se contenta de
répondre que Dieu lui avait accordé le don
d'oublier immédiatement les aveux qu'on lui
faisait au confessionnal»(38).
Le Parlement, persuadé que Ravaillac n'avait été
que l'instrument de la Compagnie, fit brûler le
livre de Mariana par la main du bourreau.
«Heureusement, Aquaviva était toujours là. Ce
grand général, une fois de plus, sut manœuvrer;
il condamna, dans les termes les plus sévères, la
légitimité du tyrannicide. La Compagnie a
toujours eu des écrivains qui, dans le silence de
leur cabinet, exposent la doctrine dans toute sa
rectitude, et de grands esprits politiques qui lui
mettent,
à
l'occasion,
les
masques
nécessaires.»(39)