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«On a rendu les Jésuites entièrement
responsables de l'anéantissement de la Pologne.
Posée dans ces termes, l'accusation est
excessive. La décadence de l'État polonais avait
commencé avant qu'ils parussent en Pologne.
Mais, assurément, ils ont précipité la
décomposition du royaume. De tous les États, la
Pologne, eu égard aux millions de chrétiens
orthodoxes qu'elle comptait dans son sein, était
celui à qui la tolérance religieuse s'imposait le
plus évidemment, comme un des principes
essentiels de sa politique intérieure. Les Jésuites
ne l'ont pas permis. Ils ont fait pis: ils ont, de la
manière la plus funeste, mis la politique
extérieure de la Pologne au service des intérêts
catholiques.»(25)
Cela, qui fut écrit à la fin du siècle dernier, est à
rapprocher de ce que déclarait, après la guerre
1939-1945, le colonel Beek, ex-ministre des
Affaires étrangères polonais de 1932 à 1939: «Le
Vatican est un des principaux responsables de
la tragédie de mon pays. J'ai réalisé trop tard