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1.1 Des traditions au canon

Tout peuple a ses traditions. Les traditions d'un peuple se composent de souvenirs historiques, de légendes, de chansons, de proverbes: en bref de tous les textes qu'on transmet d'une génération à l'autre./1   L'Ancien Testament contient les traditions du peuple hébraïque. Il contient les traditions reconnues par ce peuple comme faisant autorité. L'A.T. est donc "Ecriture", il fait partie des Ecritures des chrétiens (et il est l'Ecriture entière des Juifs) c.à d. la collection des écrits qui régissent la foi et la vie de la communauté croyante. En effet, l'A.T. ne contient pas toutes les traditions de ce peuple. Il en contient seulement une sélection, surtout celles que l'on reconnaît chargées d'un message divin. Celles donc qui faisaient autorité pour ce peuple ‘théocratique’. En d'autres termes, l'A.T. ne contient pas des écrits d'individus, de ‘grands esprits’ ou de génies religieux (ou, du moins, leur génie nous parvient par le canal et dans le contexte d'une communauté).

Fig.73 Is 40.6ss. Dans 1QIsa notez l'addition (entre les marques rouges) entre les lignes, c'était ainsi que les scribes corrigeaient les erreurs et ajoutaient les explications.
Ainsi se produisaient vraisemblablement certaines erreurs textuelles.

L'A.T. n'a pas non plus été inspiré mot à mot, mais Dieu a inspiré des hommes qui ont essayés de nous transmettre ce qu'ils ont reçu par le moyen de leurs propres paroles. Car le Dieu dont la Bible est ‘la parole’, est le Dieu qui s'est incarné dans une vie humaine, en la personne de Jésus, il est aussi celui qui s'exprime et travaille dans le monde au travers d'une communauté choisie. En effet l'étude de la tradition textuelle de la Bible nous montre que parfois les mots mêmes ne sont pas certains, car plus d'une possibilité se présente dans les manuscrits et éditions qui nous sont disponibles. Celui qui imagine une inspiration verbale, doit croire que Dieu n'a pas voulu protéger ces mots, mais les a laissés souffrir des erreurs des copistes! Chaque auteur biblique parle avec sa propre voix; plus on devient familier avec la Bible, même en traduction, plus on commence à reconnaître le ton de chacun comme on reconnaît la voix d'un ami, quand bien même on ne le voit pas. La Bible est donc un document humain (parfois trop humain!), mais en même temps elle est parole de Dieu.

La Bible est parole de Dieu de deux manières. Premièrement c'est Dieu qui a inspiré les auteurs, c'est pour cela qu'ils parlent (Am 3.8; Jr 20.9). Ils étaient conscients de prononcer le message divin (tout au moins les prophètes : "Ainsi parle le SEIGNEUR" disent ils). D'autre part, quand l'homme lit la Bible dans l'espoir d'entendre Dieu, le SEIGNEUR lui parle à travers sa lecture. La Bible contient, mais elle n'est pas, la parole de Dieu aux hommes du temps passé, elle devient parole de Dieu aujourd'hui quand il me parle dans ses pages. La Bible, document humain et parole divine, contient des traditions variées venant de sources variées (entre autres Amos le campagnard, David le roi/soldat et les prêtres du temple de Jérusalem), qui proclament le message du SEIGNEUR.

L'A.T. étant le dépôt des traditions des Hébreux, les origines de ses textes se trouvent cachées dans la préhistoire de ce peuple./2 Tout au long des siècles, on les racontait en y trouvant des messages pour le temps présent. Car quand on croit que les traditions contiennent des vérités divines qui doivent régir la vie de la communauté, on doit les appliquer aux circonstances actuelles. Si on raconte les récits de ce que Dieu a fait avec les ancêtres, on doit tenir compte de l'actualité. En transmettant les lois de Dieu, il faut chercher leur application aux problèmes du moment. En présentant la sagesse ancestrale, on y ajoute la sagesse moderne de l'époque. Quand on raconte les paroles que le Dieu vivant a confiées aux prophètes, le vrai disciple essaie de transmettre le message actuel, la parole de ce Dieu vivant aux vivants d'aujourd'hui. De même, les prières, les cantiques et les liturgies doivent être "du jour" et non pas seulement un musée. Il y eut donc tout un développement au cours de la transmission de ces textes. Ils n'ont jamais été lettres mortes; adaptables et adaptés, ils ont parlés à chaque génération.

Mais quand ces paroles furent mises par écrit, on commença à voir leur autorité d'une manière nouvelle. A un moment donné, le besoin de les fixer se fit sentir établir quels textes ont autorité et préciser les détails du texte autorisé. La liste des livres autorisés s'appelle le canon. Le canon est le résultat d'un long processus. Commençant avec la reconnaissance par la communauté des qualités particulières de certains textes, qui dorénavant influencent, et sont influencés par la vie de la communauté, ce processus aboutit à l'autorisation officielle du statut canonique. Une fois qu'un texte possède une telle autorité, il ne doit pas subir de changements, et pour les Juifs, non seulement son sens, mais aussi ses lettres étaient sacrées. Le texte canonique était donc conservé avec le plus grand soin.

Section 1.1 1: L'histoire de la production de la littérature canonique


Cette petite ../glossaire était redigée par Dr Tim Bulkeley à l'intention des étudiants africains de théologie de l'actuel Université protestante du Congo et elle est mise en forme éléctronique hypertexte par lui en 2003.

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Ce manuel a été rédigé par le Dr Tim Bulkeley à l'intention des étudiants africains de théologie de l'Université protestante du Congo. Il est mis en forme électronique hypertexte par lui en 2003-4.

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