Page 29 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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Le manuscrit du Vatican, appelé B, et qui se trouve à Rouie dans la
bibliothèque qui lui a donné son nom, date du quatrième siècle, ainsi que le
Cottonianus (ou 1), dont des fragments existent encore au musée britannique.
L'archevêque Ussérius (Usher) l'a eu tout entier à sa disposition et en a publié
les variantes. Le manuscrit C, ou Codex Ephrem, qui se trouve depuis
longtemps à la bibliothèque royale de Paris, parait plus ancien que le
manuscrit Alexandrin. Il contenait autrefois la Bible entière; vers le dixième ou
onzième siècle, des copistes effacèrent, autant qu'ils le purent, l'écriture
ancienne pour copier sur le même parchemin quelque ouvrage du père Ephrem
(c'est de là que lui vient son nom); heureusement ils n'ont pas réussi tout-à-fait
dans leur oeuvre de vandalisme monacal. Le Codex Bezae, ou Cantabriensis,
appelé D (pour les Evangiles et les Actes seulement, car il ne contient que ces
livres), a été donné à l'université de Cambridge par Théodore de Bèze (1581),
qui l'avait reçu de Lyon, où on Pavait trouvé dans un monastère en 1562. On
est incertain sur son âge; Wettstein et quelques critiques l'attribuent à la fin du
cinquième siècle, d'autres le mettent beaucoup plus bas, jusque vers la fin du
huitième.
.
§ 13. Les manuscrits des classiques comparés aux manuscrits de la Bible.
- Quand il S'agit des ouvrages grecs ou latins de la littérature classique et
profane, on regarde vingt manuscrits et même dix comme suffisant amplement
à garantir l'intégrité du texte. On connaît une quinzaine de manuscrits
d'Hérodote, dont le plus ancien remonte à peine au dixième siècle: un Virgile
du Vatican, chose unique, paraîtrait remonter jusqu'au quatrième siècle; mais,
en général, c'est dans la période qui s'étend du dixième au quinzième siècle que
doit se placer la date de presque tous les manuscrits existants. Ainsi, quant à
l'âge et quant au nombre, les manuscrits des livres de la Bible l'emportent de
beaucoup sur tout ce que peuvent fournir les documents les plus importants
de la littérature classique ancienne. Le nombre des manuscrits a donc
puissamment contribué, par la comparaison qui a été faite des uns avec les
autres, à conserver la pureté primitive du texte sacré en même temps qu'il

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