Page 15 - Bible Olivetan 1535
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REMARQUES

Sans aucun doute la Bible d’Olivetan 1535 est une pierre précieuse dans le diadème de Christ.
Connue aussi comme Bible de Serrières, ville où elle fut publiée par Pierre de Wingle sur un
matériel dépassé qui utilise des fontes d'écriture «gothique bâtarde» qui ne possèdent pas d'accent,
pas de virgule et qui ne connaissent pas le trait d'union. La première édition de la traduction
française de cette Bible a souvent été nommée « Bible des Martyrs » par les historiens protestants,
en référence aux répressions féroces et cruelles dont les vaudois du Piémont, de Provence et de
Calabre furent l'objet lorsqu’ils subirent d’horribles massacres par les papistes sanguinaires. La
lumière de la vérité qui jaillissait de cette Bible Vaudoise fut scellée par le sang d’innombrables
chrétiens qui périrent atrocement sous l’ordre de l’Antichrist qui siège à Rome.

En septembre 1532 se tint à Chanforans (Italie du Nord) une assemblée de chrétiens venus
essentiellement du Piémont, mais aussi de plusieurs provinces de France, et même d'Allemagne.
Au cours de cette réunion extraordinaire fut décidée, sur l'insistance particulière des Vaudois du
Piémont, l'impression d'une bible française destinée à tous. Les Vaudois s'engagèrent à fournir
les fonds nécessaires. Farel et Saunier se virent confier la responsabilité de la tâche. Ils
demandèrent alors l'aide de Pierre-Robert Olivetan qui avait déjà, pour lui-même, traduit en
français les Saintes Écritures. Mais, par humilité, Olivetan se fit prier, estimant que d'autres
étaient mieux qualifiés que lui pour ce travail. À la suite d'un voyage périlleux à travers les Alpes,
Olivetan, ému par la libéralité des chrétiens du Piémont qui avaient réuni et donné cinq cents écus
d'or pour l'impression de la Bible, se décida. En dix-huit mois, il révisa ses manuscrits et les
prépara pour l'impression. Le 12 février 1535, il écrivit la préface de sa traduction, qui est la
première bible en français traduite à partir des originaux hébreu et grec. Elle est sortie de
l'imprimerie à Serrières (canton de Neuchâtel, en Suisse) le 4 juin 1535. Olivetan n'a pas voulu
que son nom paraisse sur cet ouvrage. Un de ses collaborateurs ajoutera un poème en latin pour
en recommander la lecture, poème qui contient en acrostiche "Petrus Robertus Olivetanus", ce qui
a permis d'identifier le traducteur. C'est Olivetan qui a proposé, pour la traduction du mot hébreu
"Yahweh", le mot français "l'Éternel", nom de Dieu qui se trouve dans beaucoup de versions
françaises et qui n'a pas son équivalent dans d'autres langues.

Peu de temps après, Olivetan est mort empoisonné à Rome, victime de l'Inquisition papale, mais
son travail n'a pas été vain. Que la Bible d’Olivetan détienne l’honneur d’être la première
traduction française des originaux ne signifie pas pour autant qu’elle est la meilleure des
traductions, autrement toutes les révisions qui suivirent n’auraient pas été nécessaire. Elle a

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