Page 31 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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L'élection de Karol Wojtyla en 1978 devait quelque peu changer

               cette  pratique  bien  commode  du  secret:  le  Vatican  passait  de

               mauvais moments en relation avec les affaires conclues entre les

               banquiers Sindona et Calvi, et le IOR. Grand besoin était d'épous-


               seter le symbole de l'Église "des pauvres". La création du Conseil

               pour  l'Étude  des  Problèmes  Économiques  du  Saint-Siège,  une

               commission  cardinalice,  allait  rendre  possible la publication  d'un

               bilan  étoffé  (bien  que  lacunaire:  y  manque  toujours  la  voix  du

               IOR dont il résulte qu'en 1981 les entrées étaient de 62 millions


               de  dollars  (dont  17  millions  d'offrandes)  et  les  sorties  de  59,5

               millions  de  dollars.  En  1982  le  Conseil  annonçait  simplement  la

               prévision de la dette: quelques 30 millions de dollars. En 1983, le

               silence.  Début  1984,  la  Préfecture  des  Affaires  Économiques

               s'alarmait  -  niais  sans  créer  la  surprise  -  devant  la  probabilité


               d'un déficit de 32 millions de dollars. Avec ceci de particulier que

               le Vatican déclarait pour la première fois ouvertement chercher à

               susciter une augmentation substantielle des offrandes de la part

               des pays riches, principalement l'Allemagne et les USA.



















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