Page 17 - VERSIONS ET RÉVISIONS DE LA BIBLE
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ecclésiastique l'assentiment que seule l'Écriture a le
droit de réclamer. Il ne faut pas, écrit-il, "introduire dans
l'Église cet exemple de tyrannie: que soit tenu pour
hérétique quiconque n'aurait pas répété les formules
établies par un autre". Dans la demande de Caroli, Calvin
voit donc une atteinte à l'autorité de la seule Écriture et à
la liberté chrétienne, bien qu'il soit responsable lui-même
de la mort de Michel Servet pour avoir attaqué le mystère
de la Trinité Ontologique du catholicisme qui provient de
ces anciens symboles. Dans son livre, la Restitution
Chrétienne, il est dit correctement que la trinité n'a pas
de fondement biblique. Servet conserve l'idée qu'il y a un
Père, un Fils et puis le Saint Esprit, mais il ne veut pas
que ce soit des “ personnes ”. Il estime que le mot “
personne ” ne peut absolument pas convenir, notamment
au Saint Esprit, et en cela il avait parfaitement raison car
«Dieu est Esprit» dit le Seigneur Jésus (Jean 4:24) et non
pas une personne. Ensuite, il pense que le Fils est en fait
le Logos, la Parole de Dieu qui s'est incarnée, mais à un
moment précis de l'histoire. Il y avait donc pour Servet un
moment où le Fils n'existait pas comme tel avant son
incarnation, mais comme Dieu même, le Père éternel. Sa
position était solidement biblique sans aucun recours à la
supposition des préjugés trinitaires avec ses conjectures
aberrantes. Par conséquent, malgré tout ce qui est dit
contre lui par les trinitaires orthodoxes, Servet acceptait
strictement l'autorité de l'Écriture, en tant que source de
la foi en dépit de ses autres écarts doctrinaux. Si Calvin
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