Page 18 - LES SOCIÉTÉS SECRÈTES
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gladiateurs combattaient entre eux, ce qui faisait la joie de la plèbe
et l'empêchait de s'appesantir sur sa propre impuissance. C'est le
même principe qui sous-tend, aujourd'hui, la télévision, la vidéo et
les grands matchs de football: on donne au citoyen superficiel la
possibilité d'échapper au néant et au poids pesant de son existence.
De quoi nous détournent donc les médias ? C'est à nous demander
de quoi nous prendrions conscience si nous n'étions constamment
distraits de nous-mêmes. Il n'est pas nouveau qu'un "tiers" tire
avantage de la guerre que se font deux autres pays. Il est bien
connu que "lorsque deux personnes se disputent, la troisième s'en
réjouit". Transposons ce dicton à un pays ou à notre planète
entière, et nous en verrons le bien-fondé. Les systèmes bancaires,
par exemple, qui accordent un prêt à un pays belligérant ont tout
intérêt à ce que la guerre ne prenne pas fin trop vite. C'est par des
guerres et des troubles qu'on peut pousser un peuple à accepter et
même à souhaiter que naissent des institutions auxquelles il n'aurait
jamais spontanément consenti (par ex. l'OTAN, l'ONU). Cependant,
pour ceux qui ne s'y intéressent pas spécialement (excluons les
morts), il n'y a, à vrai dire, pas de relation entre les guerres des
derniers siècles. Serait-il possible qu'il n'y ait pas que l'industrie de
l'armement qui tire profil des guerres ? Qu'est-ce qui pousse donc
les hommes à se haïr indéfiniment jusqu'à tuer leurs propres
CONGÉNÈRES ? Qu'est-ce qui est assez important pour nous
pousser à exterminer une vie ? N'avons-nous donc rien appris de
ces centaines de millions d'hommes morts à la guerre et de la
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