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BAALBEK
Ville de la Coelésyrie, ou Békâa, entre le Liban et l'Antiliban, à lalimite insensible de
partage des eaux entre les bassins du Léontèsvers le S. et de l'Oronte vers le N. Elle est
célèbre aujourd'hui etsouvent visitée pour les ruines imposantes de ses
merveilleuxsanctuaires, comparables par la masse à ceux de Thèbes et par lagrâce à
ceux d'Athènes; voy. fig. 36 à 41, des reproductions de sestemples et de la fameuse
pierre inutilisée, aux dimensions colossales(voir Carrière). Il n'a pas encore été dégagé
de vestiges de l'époquebiblique, car des deux temples, ni le grand (celui de Jupiter), ni
lepetit (de Bacchus? d'Atargatis?) ne remontent au delà de l'époqueromaine d'Antonin
le Pieux (II e siècle ap. J.-C). La ville, alorsfort importante, était connue depuis le
temps des Séleucides, sous lenom grec d'Héliopolis (=cité du Soleil), qui la désignait à
justetitre, ainsi que le nom de Baal qui se trouve dans le nom sémitiquede Baalbek,
comme le siège du culte auquel elle était consacrée; maisles documents manquent
complètement jusqu'ici sur ses origineslointaines, peut-être phéniciennes, et sur son
antique histoire.Comme il peut sembler improbable qu'un grand centre religieux
etstratégique aussi proche de la Palestine soit passé sous silence dansla Bible, on a
naturellement tenté de retrouver Baalbek sous diversnoms de l'A.T.; mais aucune
identification n'est actuellement autrechose qu'une simple hypothèse. Les deux
suivantes paraissent lesmoins invraisemblables, sans être entièrement satisfaisantes:
1.
La Baalath, construite par Salomon comme placeforte et dépôt militaire, et nommée
(1Ro 9:18,2Ch 8:6) avecTadmor (Pal-myre) qui se trouve à 180 km. à l'Est de Baalbek.
MaisJos 19:44 place Baalath parmi les villes de Dan, région toutedifférente, où se
trouvaient les autres forteresses de Salomon,Guézer et Beth-Horon (1Ro 9:17,2Ch 8:5).
2.
La Bikath-Aven condamnée par Amos (Am 1:5) parmi les villescruelles du royaume
de Damas. D'une part les LXX, suivis par quelquessavants modernes, lisent
On (ôn)
au
lieu
d'Aven,
par unesubstitution de voyelles qui peut se soutenir, et traduisent:
«plained'On»; or, c'est le nom. de l'Héliopolis d'Egypte (Eze 30:17),peut-être ici choisi
pour faire allusion à l'Héliopolis de Syrie.D'autre part, la Vulgate ne transcrit pas ce
nom propre, mais letraduit:
campus idoli
=plaine de l'idole, ou de l'idolâtrie;allusion
possible à Baal, quoique la dernière syllabe de Baalôeft(avec
k
en hébr.) ne puisse sans
doute être rapprochée comme onl'a tenté du mot
Bikath
(avec
q
en hébr.). L'étymologie
de cenom de Baalbek est encore extrêmement douteuse. L'avenir nous réservesans
doute plus de lumière, avec les progrès des fouilles en cetendroit.--Voir Liban. Jn L.