Page 825 - Dictionnaire Westphal

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ASSYRIE ET BABYLONIE
1. Le pays et ses habitants.
Les régions bordées par l'Arménie, la Perse, le golfe
Persique etle désert de Syrie doivent leur fertilité et leur civilisation auxdeux fleuves
célèbres qui les arrosent: le Tigre et l'Euphrate. LesGrecs appelaient bien à propos ces
contrées: Mésopotamie, «au milieudes fleuves». Dans l'antiquité, la surface bordée par
les deuxrivières était bien plus restreinte qu'aujourd'hui, car le cours del'Euphrate est
maintenant à l'Ouest, celui du Tigre à l'Est de leurcours de jadis; d'autre part, la terre
a envahi le golfe Persique surune étendue de plus de 100 km. (les villes de Éridou et
Our étaientanciennement sur la mer). Les deux fleuves débouchaient d'ailleursdans la
mer séparément. On peut dire que l'Euphrate est le fleuve dela Babylonie, tandis que
le Tigre est le fleuve de l'Assyrie. Surl'ancien cours inférieur de l'Euphrate s'élevaient
les villes deÉri-dou, Our, Larsa, Shourouppak, Nippour, Kish, Babylone et Sippar;sur
le cours supérieur du Tigre florissaient les villes de Assour,Kalah et Ninive. Le cours
tranquille de l'Euphrate et le courstumultueux du Tigre semblent avoir laissé leur
empreinte sur lecaractère national respectif des Babyloniens et des Assyriens. A
l'époque la plus reculée, nous trouvons deux peupladesdistinctes en Babylonie: au
Sud les Sumériens (voir Asianiquhs), auNord les Accadiens, de race et de langue
sémitiques. Les Assyrienssont de même des Sémites. Dans les temps historiques, la
Mésopotamiea été envahie par les peuplades voisines, les Élamites, les Kassites,les
Amorréens, les Araméens, sans pourtant modifier dans une mesureconsidérable ses
caractères ethniques.
2. Explorations et fouilles.
Arbelles est la seule ville de
l'ancienne Mésopotamie qui n'ait pasdisparu: les autres sont toutes ensevelies,
oubliées. Le rabbinBenjamin de Tudela (1160) est le premier qui ait donné, après
dessiècles de silence, une description des ruines de Ninive et deBabylone. Marco Polo,
qui visita Bagdad et Mossoul, ne semble pass'être intéressé aux ruines. Depuis lors,
Babylone fut visitée par lemédecin allemand Rauwolff (1574), par le commerçant
anglais Eldred(1583), par Shirley (1599), qui vit aussi Ninive; par Cartwright(1611),
par Pietro délia Valle (1614-26), et par bien d'autresdepuis. Tous, excepté le premier,
commettent l'erreur de confondreBabylone avec Bagdad. Jean Otter, de l'Académie
Royale desInscriptions, détermina à peu près, sur les données des géographesarabes,
l'emplacement de Babylone et de Ninive. Le Carmélite Emmanuelde Saint-Albert,
Niebuhr, l'abbé Beauchamp, Guillaume Olivier, auXVIII e siècle, et les Anglais Rien,
Buckingham et Porter, aucommencement du XIX e, ont préparé par leurs voyages
l'époque desfouilles archéologiques. Paul Botta, agent consulaire français à Mossoul,
commença en 1842les fouilles en Mésopotamie et découvrit le palais de Sargon
àKhorsabad; Layard découvrit les palais de Kalah à Nimroud trois ans plustard et, en
1849-50, ceux de Ninive à Kouyoundjik (où son successeurRassam découvrit en 1853
la bibliothèque d'Assourbanipal). EnBabylonie, les fouilles commencèrent en 1854,
quand Lof tus explorale sol de Warka (Érek). Peu après, Taylor travailla à Mukayyar
(Our)et Rawlinson à Birs Nimroud (Borsippa). En même temps Fresnel etOppert firent