Page 576 - Dictionnaire Westphal

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ANNE
(grec
Anna,
de l'hébreu
Khannâh
=grâce).
1.
La mère de Samuel (1Sa 1). Son mari
Elkana étaitde Rama, ville de la tribu de Benjamin, située dans les
montagnesd'Éphraïm (Ramathaïm-Tsophim n'est qu'une désignation plus complète:cf.
Ramatha dans Josèphe,
Ant.,
V, 10:2). Avec ses deux femmes,Anne et Péninna, il se
rendait tous les ans à Silo pour offrir unsacrifice à Jéhovah. Anne était stérile et en
éprouvait une profondetristesse, bien que son mari la traitât avec beaucoup d'égards
et lapréférât à Péninna. Une année, après le repas traditionnel quisuivait le sacrifice
d'actions de grâces, (voy. Le 7:15) Anneentra dans le temple et, dans sa détresse, pria
l'Éternel devantl'arche sainte. Elle fit le voeu, si un fils lui était donné, de leconsacrer à
Dieu (les détails du verset 11 font penser à la pratiquedu naziréat, institution très
connue en Israël, voy. No 6:6).Son voeu fut exaucé. Dès qu'elle eut sevré l'enfant, Anne
revint pourprésenter son fils à l'Éternel et offrir les sacrifices prescrits parla loi: après
l'avoir consacré solennellement au service de Dieu,elle le laissa sous la direction du
prêtre Héli au sanctuaire deSilo. Elle eut dans la suite trois autres fils et deuxfilles
(1Sa 2:21). Le
Cantique d'Anne
(1Sa 2:1-11) est une prière d'actionsde grâces qu'elle
aurait prononcée au moment où elle consacra Samuelà l'Éternel. C'est en réalité un
psaume de délivrance qui n'a guèrede rapports avec la situation historique: il a dû être
ajouté aprèscoup, car il paraît d'une époque plus tardive que le récit lui-même(le v. 6
semble indiquer une notion théologique assez récente enIsraël au sujet de
l'immortalité de l'âme); la fin a une allure dechant messianique qui fait penser à la
période postexilique. Seul leverset 5, qui mentionne une femme stérile, a pu créer un
lien entrece poème et Anne. En tout cas, ce chant a inspiré le cantique d'uneautre
mère: Marie (Lu 1:46
et suivants
), dans son Magnificat(voir ce mot).
2.
Transcrit sous la
forme
Anna,
nom de la femme deTobit et mère de Tobie (Tob 1:9,20 2:1,11 5:18 14:12).
3.
Fille de Phanuel, de la tribu d'Asser (voir ce mot).Les femmes de cette tribu étaient
renommées pour leur beauté, etplusieurs grands-prêtres et rois y prirent leurs
épouses. Anne étaitparmi les gens «pieux» d'Israël qui, à une époque de
relâchementreligieux, attendaient avec persévérance la venue du«Consolateur». (cf. Lu
2:25) Veuve depuis de longues annéesaprès sept ans de mariage, elle était âgée de
quatre-vingt-quatre ans(mais on pourrait traduire aussi: «restée veuve depuisquatre-
vingt-quatre ans», ce qui la ferait plus que centenaire). Songrand âge ne l'empêchait
pas de pratiquer régulièrement le jeûne etla prière, et de servir Dieu nuit et jour sans
sortir du Temple, (cf.Ps 27:4) ce qui veut dire, non qu'elle y résidait effectivement,mais
qu'elle n'en manquait aucune cérémonie. Elle réalisait l'idéalde la veuve d'après
l'apôtre Paul, qui, «restée seule, met sonespérance en Dieu et persévère nuit et jour
dans la prière etl'oraison» (1Ti 5:5). Elle possédait un don de parole inspiréequi l'avait
fait appeler prophétesse. Arrivant au moment où Siméonbénissait le petit enfant
Jésus, «elle se mit à son tour à louer Dieuet à parler de cet enfant à tous ceux qui
attendaient la délivrancede Jérusalem» (Lu 2:36,38). Ce tableau d'Anne la