ANDRÉ
(=viril; nom grec, porté chez les Juifs depuis l'époque séleucide). L'un des Douze, frère
de Simon Pierre; ils étaient fils de Jonaou Jean (Mt 16:17,Jn 1:42) et originaires de
Bethsaïda sur lelac de Génézareth (Jn 1:44) mais habitaient ensemble àCapernaüm
(Mr 1:29), y vivant de leur pêche. Lu 5:9 dit àce sujet que Jacques et Jean, fils de
Zébédée, étaient «associés» deSimon: le même terme grec
(koïnônos)
a été trouvé entre
autresdans un contrat de pêcheurs égyptiens du II e siècle, où «Hermèsprend Corneille
comme son «associé», dans la proportion du sixième duprix de location annuelle du
lac». André, avant de connaître Jésus, aentendu Jean-Baptiste et s'est attaché a lui
(Jn 1:35,40); ilest l'un de ses deux disciples (l'autre, anonyme, étant fortprobablement
Jean, fils de Zébédée) auxquels le Précurseur montreJésus, qu'ils se mettent à suivre
aussitôt, dans l'attenterespectueuse d'un enseignement nouveau: c'est ainsi qu'ils
obtiennentde lui cet inoubliable entretien de «la dixième heure» (fin del'après-midi), si
révélateur pour André, qu'il en porte immédiatementla nouvelle à Simon, en un
témoignage spontané qui est le cri ducoeur d'un ardent messianiste. D'après Jn 1:41
dans le ms. du Sinaï, «il fut le premier àtrouver son frère, Simon»: cette remarque
sous-entend que soncompagnon fut le second à faire la même chose, c-à-d. que Jean
allachercher Jacques; quoi qu'il en soit, André mérite bien le titre quelui donnent les
anciens auteurs chrétiens:
prôtoklélos
=premierappelé; il a le mérite, plus grand
encore, d'être celui qui «amena àJésus» son futur grand apôtre Pierre (Jn 1:35-42). Il
est ainsile premier missionnaire, dès cette première rencontre avec leurnouveau
Maître, sans attendre la vocation précise à l'apostolat queJésus leur adresse un peu
plus tard, au bord du lac où les pêcheursont repris leurs filets, et les abandonnent à
son appel (Mr 1:16ss; Mt 4:18
et suivants
). Si les synoptiques ne mettent plus en scène
André, ses deuxautres apparitions dans le quatrième évangile le montrent
agissantavec Philippe, et dans les deux cas encore «amenant quelqu'un àJésus»: la
première fois, c'était son frère, ensuite c'est le petitgarçon aux cinq pains et deux
poissons, dont il regrettel'insuffisance (Jn 6:8
et suivant
), enfin ce sont les Grecsanxieux
de voir Jésus (Jn 12:20-22); il est doncaussi--déjà--missionnaire en dehors d'Israël.
Ces traits de caractèreintentionnellement conservés par le quatrième évangile sont
confirméspar la place qu'il occupe dans toutes les listes des Douze: (Mr3:18,Mt
10:2,Lu 6:14,Ac 1:13) il fait partie du premier groupe,celui des quatre plus proches du
Christ, qui sont encore nommésensemble une fois (Mr 13:3); mais si les listes de
Matthieu et Luc lejoignent à son frère, il est pourtant celui des quatre quin'appartient
pas au cercle des trois intimes (Mr 5:37,Lu 9:28,Mt26:3); il se trouve ainsi rapproché
de Philippe, précisément, quidans les quatre listes est en tête du deuxième groupe de
quatre. André nous apparaît donc comme un tempérament actif: uncourageux, un
serviable, un bon coeur préoccupé d'autrui, mais hommede second plan qui s'efface
modestement, et qui s'entend avecl'esprit pratique de Philippe pour faire sans bruit
besogne utile. Il disparaît du N.T. et de l'histoire de l'Église. Une tradition(Eusèbe) en