Page 522 - Dictionnaire Westphal

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AMULETTES, CHARMES, TALISMANS
Ce sont des objets qu'on envisage comme ayant en eux-mêmes lapuissance de protéger
celui qui les porte contre toute espèce dedangers et de maléfices, ou de lui assurer la
possession des chosesqu'il désire. Le mot amulette vient du latin
amuletum (amoletum)
et signifie «ce qui écarte»;
talisman,
en arabe
tilasmun,
vient d'une racine grecque qui
signifie «accomplir». Les amulettes appartiennent au domaine des croyances magiques
quiont existé chez tous les peuples et se retrouvent encore partout sousles formes les
plus diverses. Innombrables sont les objets auxquelson attribue un pouvoir magique:
parties du corps de l'homme ou desanimaux, plantes, pierres, métaux, monnaies,
armes, outils, etc. Uneinscription, fût-elle très courte, leur donne une valeur
particulière. Les fouilles pratiquées en Palestine ont montré que, là aussi,les amulettes
ont joué un grand rôle dans la vie des habitants dupays, à l'époque israélite comme à
l'époque cananéenne. On a retrouvéde simples petites pierres percées d'un trou, des
figuresgrossièrement taillées, des coquillages, des représentations del'oeil d'Horus
(dieu égyptien), spécialement efficaces contre le mauvais oeil, de petites statuesde Bez
(dieu domestique égyptien) ou d'Astarté, qui devaient assurerla faveur de ces divinités,
des scarabées en grand nombre, des«lunes» (croissants), des «soleils», etc. L'influence
égyptienne esttrès visible, mais en Assyro-Babylonie les amulettes n'étaient pasmoins
nombreuses ni moins variées qu'en Egypte (voir art.
Apotropoeen
du
Reallexic. dev
Assyriol.,
fasc. 2, 1929). L'existence d'une foule d'amulettes en Canaan à
l'époqueisraélite ne surprend pas, car la magie sous toutes ses formesoccupait une
grande place dans les conceptions et les pratiquespopulaires, comme le montrent les
défenses de la Loi et la polémiquedes prophètes: Ex 22:18,Le 19:26,De 18:10,Esa
2:6,Eze 13:17-19,Mal3:5, cf. 1Sa 28:9,2Ro 21:6. Cependant les amulettes ne sont que
rarement mentionnées dansl'A.T. Le mot même ne se trouve qu'une fois, Esa 3:20,
dansl'énumération des nombreux objets dont les femmes avaient coutume dese parer.
Mais d'autres passages font évidemment penser à desamulettes: Ge 35:4, boucles
d'oreilles que Jacob enterre avecles idoles des membres de sa famille; (cf. Ex 32:3)
Jug8:23, croissants au cou des chameaux des Madianites; Ca 4:9,collier qui a un
charme spécial; Ge 38:18, le cordon que Judadonne à Tamar; cf. Os 2:4. Plusieurs
prescriptions de la loi, qui ont actuellement uneportée spirituelle, ont conservé le
souvenir de la croyance à lavaleur préservatrice de certains objets. Ainsi les clochettes
d'or etles grenades qui ornaient la robe du grand-prêtre étaient sans doute,à l'origine,
destinées à éloigner les mauvais esprits (Ex28:33-35), et les franges, avec le cordon
bleu que les Israélitesdevaient mettre aux coins de leur vêtement, pour se souvenir
descommandements de l'Éternel (No 15:37-41), avaient primitivementune signification
analogue. Dans De 6:8 11:18 (comp. Ex13:9) la recommandation toute spirituelle
d'avoir constamment laloi devant les yeux fait allusion à des signes et à des
toiaphoth
(mot de signification obscure =probablement des bandeaux autour dela tête) que l'on
portait autrefois en guise d'amulettes. Chosecurieuse, la recommandation de De 6:8 a