Page 473 - Dictionnaire Westphal

Version HTML de base

AMANDE, AMANDIER
L'amandier est de la fam. des Rosacées:
prunus amygdalus
Hooker.Originaire du
Turkestan et de l'Asie centrale, il croît spontanémentdans les régions du Liban et de
Moab; mais en Palestine, où il estcommun, il est surtout planté et cultivé. Il a des
fleurssub-sessiles précédant les feuilles, celles-ci pliéeslongitudinalement dans le
bourgeon. Le fruit est une drupe oblongue,comprimée, veloutée, à chair fibreuse
coriace, sèche, s'ouvrantirrégulièrement, à noyau sculpté rugueux. Comme un certain
nombred'arbres (saule, coudrier, etc.), l'amandier porte ses fleurs avantses feuilles. De
plus, il est en Palestine le premier en floraison;dès le mois de février, quelques fois.
janvier, encore en pleinhiver; d'où son nom hébreu
chaqèd--veilleur,
et le sens de
lavision du jeune Jérémie: (Jer 1:11) la branche fleuried'amandier symbolise, par sa
précocité, la vigilance de l'Éternel etle gage du prochain accomplissement de ses
promesses. D'autre part,les pétales blancs, à base rosée visible seulement de près,
donnentau globe de l'arbre fleuri une apparence frappante qui fait penser àla
vénérable tête blanchie des vieillards. C'est le sens de Ec12:7, dans la description
imagée des infirmités de la vieillesse:temps
où l'amandier fleurit
(où les cheveux
blanchissent), et nonpas:
où l'on dédaigne l'amande
(les dents étant tombées);
cettedernière traduc. est grammaticalement insoutenable. Les rameaux d'amandier
paraissent dans l'histoire de Jacob, sousle nom de
louz
.(Ge 30:37) La verge d'Aaron
était unebranche d'amandier, ainsi peut-être que celles des douze chefsd'Israël (No
17:8
et suivant
); le Moyen âge vit dans cettebaguette fleurie en une nuit un emblème de
la virginité de la mère duSeigneur: d'où
l'amande mystique,
sorte d'auréole ogivale
quiencadre souvent les images de la vierge Marie. La fleur de l'amandier entre dans
l'ornementation du chandelier àsept branches (Ex 25:33 37:19
et suivants
). Presque
toute l'ancienne Grèce cultivait l'amandier; d'où le nomde «noix grecque» donné à son
fruit par les Romains et longtempsconservé. Mais l'ancienne Egypte ne le possédait
pas; et les amandes,avec les pistaches, constituaient un cadeau fort apprécié
desÉgyptiens (Ge 43:11). Elles sont toujours très en faveur dansl'alimentation de
l'Orient. On les mange déjà vertes avant ledurcissement de la coque; l'amande
proprement dite, contenue dans lenoyau durci, se mange fraîche, ou grillée, ou pilée
en gâteau, ousucrée en pralines. Aujourd'hui nous faisons usage de deux espèces:la
douce (consommation habituelle) et l'amère (préparation enmédicaments à propriétés
toxiques). Le bois de l'amandier est dur, excellent pour la combustion etses feuilles
constituent un bon fourrage. Ch.-Ed. M. et Jn L.