Page 314 - Dictionnaire Westphal

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ADOPTION
Acte légal par lequel on accueille quelqu'un comme son propre enfanten le faisant
participer aux privilèges inhérents à la famille etconférés par droit de naissance. Chez
les Hébreux, il n'y a pas deforme légale de l'adoption. Les femmes sans enfants
adoptent ceux quel'esclave donne à leur mari. Ainsi firent Sara et Rachel. De plus,
unpère ayant une fille unique pouvait la marier à un esclave affranchiet l'enfant issu
de cette union était considéré par le grand-pèrecomme son fils. Il y a des cas
d'adoption dans l'A.T.: la fille dePharaon adopta Moïse (Ex 2:10), la reine Tacpénès
adoptaGuénubath (1Ro 11:30), Mardochée adopta Esther (Est 2:7). Dans le N.T., cinq
passages des épîtres pauliniennes font usagedu mot adoption, grec
uïothesia
(Ro
8:15,23 9:4,Ga 4:5,Eph1:5). Dans Ro 9:4, il s'agit du privilège d'Israël, peuple choisi
etadopté comme fils. (cf. Ex 4:22,Os 11:1) Dans les autres passages, l'apôtre désigne
les prérogatives ducroyant qui, d'esclave, devient fils. C'est un changement radical
decondition. Dans Ga 4:5, nous trouvons très vraisemblablement une allusionau droit
romain. En effet, chez les Romains, l'adoption avait pour objet de fairepasser
complètement l'adopté sous la puissance du père adoptif etd'établir artificiellement les
mêmes relations civiles que celles quirésultaient de la naissance. L'adoption se faisait
par une adaptationdu mode d'acquérir, nommé mancipation. Devant témoins, on
faisait lesimulacre d'un achat. L'apôtre s'est servi de cette comparaison pourillustrer
sa théorie; et Deissmann
(NBS,
67) a montré, ens'appuyant sur les innombrables
inscriptions pré-chrétiennes des îlesde la mer Egée où se rencontre la formule: «A., fils
de B.,
paradoption
fils de C.», comment saint Paul a su employer une
figureuniversellement intelligible en adaptant à la foi chrétienne ce termecourant
d'adoption. Dieu a envoyé son Fils «pour racheter ceux quiétaient sous la loi et pour
que nous jouissions du privilège defils» (Ga 4:5). La validité de cette adoption est
garantie parle témoignage du Saint-Esprit. «Cet Esprit atteste lui-même à notreesprit
que nous sommes enfants de Dieu» (Ro 8:16). Ainsi adopté,le converti est une nouvelle
créature. Il peut, avec une entièrecertitude, appeler Dieu: Abba, Père. Devenu «enfant
de Dieu», ildevient aussi héritier de la gloire à venir (Ro 8:17). Aucuneimage ne pouvait
mieux que celle-là exprimer le changement radicalopéré par la grâce de Dieu dans la
vie de celui qui a trouvé enJésus-Christ le salut.