Page 308 - Dictionnaire Westphal

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ADONIJA
(=Jéhovah est Seigneur).
1.
Quatrième fils de David; sa mère s'appelaitHagguith (2Sa
3:4,1Ch 3:2). Il naquit à Hébron, avant que sonpère ne s'installât à Jérusalem. Son
histoire est racontée avecdétail dans 2Ro 1 et 2Ro 2 (ces deux en forment laconclusion
naturelle de 2 Sam., en relatant la fin du règne de David). Après la mort de ses frères
aînés Amnon et Absalom, Adonija seconsidéra comme l'héritier du trône de David (1Ro
2:15). Commel'avait fait jadis Absalom, avec qui il offre d'ailleurs plusieurspoints de
ressemblance, il mena à Jérusalem une vie somptueuse et necacha à personne qu'il
comptait très prochainement succéder à sonpère. David était vieux; ses forces avaient
diminué, et avec elles safermeté et son esprit de décision. Il laissa faire Adonija
(1Ro1:6) sans prévoir que, tôt ou tard, un conflit devait éclater,puisqu'il avait promis
autrefois à Bath-Séba, son épouse préférée, laroyauté pour son fils Salomon (1Ro
1:17). Si dès les débuts dela monarchie en Israël l'idée courante l'estimait héréditaire
commeauparavant les fonctions de juge (Jug 9:2,1Sa 8:1 20:30, cf.2Sa 2:8
et suivant
,
où l'on voit le général de Saül, à la mortde celui-ci, proclamer roi son fils Isboseth),
aucune règle précisene donnait la couronne à l'aîné (comp. toutefois la règle
généralesur le droit d'aînesse: De 21:16
et suivant
). L'opinion publiqueconsidérait l'aîné
comme l'héritier présomptif: ainsi, tout Israëls'attendait à voir un jour régner Adonija
(1Ro 2:15). Mais ilfallait compter d'une part avec la volonté toute-puissante du
roi,émanation de la volonté divine, et, d'autre part, avec les intriguesqui ne pouvaient
manquer de survenir dans l'entourage d'un roipolygame, dont chaque épouse était
jalouse d'obtenir la royauté pourson propre fils. Ce fut ainsi, sans qu'on puisse dire
exactement dequel côté était le bon droit, que, pour la succession du vieux roid'Israël,
et de son vivant, un drame allait se jouer entre les deuxprétendants. Chacun s'était
assuré l'appui d'hommes influents à la cour. Lefidèle général de David, Joab, avait
promis son concours à Adonija,ainsi que le prêtre Abiathar. Dans l'autre parti,
l'intrigue étaitconduite par Bath-Séba, la mère de Salomon; elle avait gagné à sacause
le prêtre Tsadok, et surtout Bénaja, le chef de la garderoyale. Quant au prophète
Nathan (le même qui, jadis, était intervenuauprès de David pour lui reprocher son
adultère avec Bath-Séba), toutle monde voyait en lui un partisan de Salomon, sur qui
reposait labénédiction de Jéhovah (2Sa 12:26). Un jour, Adonija voulantsans doute
obliger le vieux roi à se décider en sa faveur, convoquases frères (sauf Salomon), ses
partisans et une partie de la cour àla source de Roguel, près de Siloé, où il offrit un
grand sacrifice.Dans l'excitation du banquet qui suivit, encouragés par la générositéet
la popularité du prince, ses amis l'acclamèrent par les cris de:«Vive le roi Adonija!»
Bath-Séba et Nathan, mis au courant,profitèrent habilement de ces circonstances, et
vinrent rappeler àDavid son ancienne promesse. Le roi ne jugea pas suffisant
dedésigner Salomon à son peuple comme prince héritier, mais le fitimmédiatement
proclamer roi au cours d'une cérémonie solennelle, à lafontaine de Guihon, à 700 m.
au Nord de celle de Roguel, derrière lesplis du terrain (carte VII, n° 1). Salomon avait