Page 285 - Dictionnaire Westphal

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ADAM
Le mot Adam (hébreu
Adam)
se rattache probablement au termeassyrien
adamou--
créer, produire. Il désigne donc l'être créé,la créature, l'homme dans le sens de genre
humain.Il ne peut avoir pour racine
adâmâh
=le sol (mot dérivé de
dam
=rouge),
adâmâh
étant féminin. Le rapprochement de cesdeux termes dans Ge 2:7 n'est qu'un
jeu de mots conforme auxhabitudes constantes de la littérature hébraïque.Sur les 31
fois où le mot Adam se trouve dans les cinq premierschapitres de la Genèse, il n'a le
caractère de nom propre qu'unefois (Ge 5:3-5), dans la généalogie sacerdotale
introduite parle raccord du rédacteur qui mit ensemble J et P. Partout ailleurs,dans le
récit qui est de J, il sert pour raconter les débuts du genrehumain
(homo)
et non la
biographie d'un homme
(vir)
Tout le récit Ge 2:7-5:5 doit être envisagé comme
ladescription, non d'événements qui se sont passés au cours de la viede quatre
personnages, mais comme une narration où, dans un stylefiguré et dans une image
ramassée, sont racontés les commencements del'humanité dans ses rapports avec
Dieu (voir Chute).La mention d'Adam premier homme ne se retrouve nulle part
dansl'A.T., sauf dans les chronologies composées très postérieurement parles milieux
sacerdotaux (Ge 5:3-5 et 1Ch 1:1). La Vers.Syn. a eu le tort de rétablir en français le
mot Adam dans Job31:33 que Segond, Reuss et l'ensemble des critiques
avaientjudicieusement remplacé par «comme les hommes» ou «à la manière
deshommes». Cacher ses fautes est représenté dans Job comme un faithumain. La
littérature hébraïque antérieure à l'exil ne revient pas surle récit de la chute comme
sur un fait historique individuel, mais ony retrouve partout l'enseignement qui se
dégage de cette parabole oùsont caractérisées les circonstances qui séparèrent de
Dieul'humanité primitive et la constituèrent dans le péché (Jer13:23,Ps 51:7 etc.).Des
chronologies juives, Adam, considéré comme le premier homme, apassé dans la
chronologie de Lu 3:23, laquelle, d'ailleurs,établie pour prouver que le peuple juif est
fils d'Adam par ordre deprimogéniture, appelle Adam «fils de Dieu». Dans ce
parallélismeentre les deux fils de Dieu (cf. Lu 1:35 avec Lu 3:38) onreconnaît en Luc le
disciple de Paul. Jésus, qui connaissait bien lerécit Ge 2-4 (Mt 19:4-6,Mr 10:6-8 = Ge
2:24), ne faitaucune allusion à Adam.Paul, élevé à l'école des rabbins, voit en Adam un
personnage etfonde sur le parallélisme entre Adam et le Christ des partiesessentielles
de son système théologique: péché d'Adam, oeuvre deChrist; nature psychique par
Adam, nature spirituelle par Christ;mort par Adam, résurrection par Christ; premier
Adam, second Adamfils de Dieu resté obéissant (Ro 5:12-21,1Co 15:12-49). DansPhp
2:6-11, Paul met les sentiments du Christ et sa destinée encontraste avec les
sentiments et la destinée du premier couple humain(cf. Php 2:3 et Ge 35:5-22). Dans
1Ti 2:9-15, Paulrevient une dernière fois au récit de la chute. Dans ce passage
oùl'apôtre laisse voir combien il est encore influencé par la théologierabbinique et la
philosophie sociale de l'Orient, Paul montre--et cetémoignage est précieux à recueillir--
que pour lui le premier coupledoit être envisagé avant tout comme le type primitif de