CALOMNIE
La calomnie contre un accusé devant la cour de justice est le fauxtémoignage, interdit
par le Décalogue (De 5:20
parallèle
Ex20:11,Mr 10:19); la Bible en contient quelques
exemples célèbres(1Ro 21:13,Mt 26:59
et suivant
, Ac 6:11 17:6 s, etc.). L'imputation
sciemment mensongère qui constitue la calomnieproprement dite est désignée par
l'hébreu
râkîl
ou
râgal
(deux racines évoquant probablement les allées et venues de
celui quibavarde au détriment d'autrui): cette calomnie est interdite (Le19:16),
dénoncée (Ps 15:3 50:19,Eze 22:9), déplorée (Jer6:28 9:4). Le terme
dibbâ
est au
contraire le murmure quiglisse (Pr 10:18); comp. la fameuse description de la
calomniepar Basile (Beaumarchais,
Barb. de Sév.):
«D'abord un bruit légerrasant le
sol...pianissimo murmure et file, etc.» Ces termes hébreuxpeuvent désigner non
seulement la calomnie mais encore la médisance,c-à-d. les accusations vraies
inutilement colportées (Pr 11:1320:19). La calomnie est condamnée aussi dans les
Apocryphes, quiappellent le calomniateur «la troisième langue», celle qui excitedeux
personnes l'une contre l'autre (Sir 19:15 51:2;énergique description dans Sir 28:14
et
suivants
). Le N.T. la désigne ordinairement par les mots grec de la famillede
blasphème,
au sens moral (fausse accusation contre l'homme) etnon pas religieux (accusation
contre Dieu): la calomnie estincompatible avec la vie chrétienne (Mt 15:19,Col
3:8);pourtant, les fidèles chrétiens doivent s'attendre a ses attaques(1Co 4:13, grec
dusphômoûménoi
=diffamés; Ro 3:8,Ap2:9), et ils doivent en préserver la doctrine et la
voie deDieu (1Ti 6:1,2Pi 2:2). Dans 2Ti 3:3, le terme grec est
diabolos;
ce nom de
«calomniateur» est devenu le titre du Diable,qui est «l'adversaire», c-à-d. l'accusateur
de parti pris (1Pi5:8), «menteur et père du mensonge» (Jn 8:44). Principauxexemples de
calomnie: 2Sa 10:3 19:27,Esd 4:12
et suivants
, Ne6:2,Mt 11:18
et suivant
, Ac 24:5, etc.
Jn L.