BIENFAITEUR
Pour le sens ordinaire: auteur de bienfaits, voir les Concord. à cedernier mot.Dans Ps
144:2 la trad.: «L'Éternel est mon bienfaiteur»,représente le sens litt. de l'hébreu «ma
bonté» (voir Hasidéens), legrand mot des Psaumes (Bbl. Cent, corrige en: «ma force»).
Onias estappelé bienfaiteur des Juifs (2Ma 4:2) et Mardochée«sauveur et constant
bienfaiteur» d'Artaxerxès, par opposition avecAman, traître envers ses propres
bienfaiteurs. (Add. Est 6:13
etsuivants
) Ce terme de Bienfaiteur, en grec
Évergète,
était
devenu dèsl'antiquité un titre honorifique, officiellement décerné aux sujetsqui avaient
rendu de grands services à l'État, surtout en des tempscritiques (d'après Hérodote,
Pindare, etc.); les souverains persesles appelaient «Bienfaiteurs du Roi»; une
inscription de l'an 53environ désigne ainsi un médecin de l'empereur Claude;
aujourd'hui,en Grèce, les Évergètes sont les Hellènes.opulents qui donnent degrandes
sommes pour des fondations publiques, en particulier pourl'embellissement d'Athènes.
Plusieurs souverains s'étaient même parésde ce titre comme d'un surnom glorieux: en
Syrie Antiochus VII, enEgypte Ptolémée III et Ptolémée VII (ce dernier, cruel despote,
étaitaussi surnommé par contradiction
Kakergète
=Malfaiteur, ou
Physcon
=Ventre
enflé). Les inscr. appellent souvent Évergètesles empereurs: Adrien, Trajan, etc. C'était
une dignité équivalente à celles de sauveur
(sôtêr)
ou de père de la Patrie; ainsi Trajan
est appelé «le Sauveur et leBienfaiteur du monde entier». C'est évidemment à cet usage
deflatterie souvent bien mal placée que Jésus fait allusion dans Lu22:35
et suivants
:
alors que les maîtres de ce monde se décorent ouse font décorer de beaux titres de
service, tout en ne cherchant qu'àse servir eux-mêmes de leurs peuples qu'ils
oppriment, (comp. Mt20:25) au contraire le Seigneur inaugure le régime où
l'autoritésuprême et la sublime grandeur consistent à servir, sans orgueil etsans bruit;
et il est lui-même le Bienfaiteur par excellence, quisert (Lu 22:27) et qui donne sa vie
(Mt 20:28). Jn L.