Page 1173 - Dictionnaire Westphal

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BETH-SÉAN
Aujourd'hui
Beisân,
petite localité de 3.000 hab., dans la valléedu
Djâloûd
et à 7 km. à
l'Est du Jourdain. L'ancienne cité futattribuée à Manassé (Jos 17:11), mais il semble
bien qu'elleresta aux mains des Cananéens, qui disposaient d'un cordon de villesfortes
(Dor, Méguiddo, Thaa-nac, Jibléam), commandant la grande routecommerciale de
Damas au Carmel et assurant la protection de la richeplaine de Jizréel (Jug 1:27). Les
Philistins vainqueurs à Guilboa suspendirent les armes deSaül dans le temple de
BETH-SÉAN et accrochèrent son cadavre aux remparts(1Sa 31:10, cf. 1Ch 10:10).
Sous Salomon, la ville étaitadministrée par l'intendant Baana (1Ro 4:12), mais elle
conservatoujours son particularisme. Au temps de Jérémie, les Scythes
s'enemparèrent, d'où le nom de
Scythopolis
pris par BETH-SÉAN. (2Ma 12:29, Jos.,
Ant.,
VI, 148, XII, 8:5). Avec les Romains,elle devint une des villes de la Décapole (Jos.,
G.J.,
III, 9 7).Sous la persécution de Dioclétien, Scythopolis fournit le premiermartyr,
Procope (Mort en 303) - Prise par les Arabes, détruite par Saladin (1183), la villevégéta,
et seules quelque ruines attestaient sa prospérité à l'époqueromaine. Des fouilles
commencées en 1921 ont abouti à des résultatsremarquables. L'exploration du site se
poursuit sous la directionméthodique d'une expédition américaine (Fisher, puis A.
Rowe) et,décapant le tell couche par couche, en retrouve toute la successionhistorique,
parvenant à des temps de plus en plus lointains. Desdécouvertes faites jusqu'ici, il
ressort que BETH-SÉAN fut, du XV e auXII e siècle av. J.-C, un des points d'appui de
la puissanceégyptienne en Palestine. La ville occupait un emplacement stratégiquede
la plus haute importance, et les pharaons avaient tout intérêt às'y maintenir. Des
objets égyptiens nombreux (bijoux, scarabées)attestent cette possession, mais surtout
plusieurs stèles avecinscriptions, une de Ramsès II (1300-1234), deux de Séti I
er(1320-1300), et enfin une statue de Ramsès III (1200-1175). Un
migdol
(forteresse)
du XIV e siècle, avec trois tours en façade,est en voie de dégagement. Toute une série
de temples, construits et reconstruits au mêmeemplacement, sous les pharaons
Ramsès II, Séti I er, Améno-phis IIIet Thoutmès III (XV e siècle av. J.-C), ont été
étudiés. Les deuxderniers, contemporains de Thoutmès III, sont
particulièrementintéressants. Si leur plan reste encore peu net, faute de
déblayementcomplet,!le concept sémitique de l'enceinte sacrée est souligné, desobjets
cultuels (autel, table à offrandes), une matséba (colonne),des ex-voto, ont été
retrouvés. Le plus beau document religieux jusqu'ici découvert est la stèleégyptisante
qui donne la représentation et le nom du dieu de B.-S.,
Maakar
(ou Maakal), dieu au
type sémitique, à tiare conique ornéede fanons, où l'on retrouve un excellent
répondant de Set-Soutekh oude Rècheph. A signaler encore, un relief en basalte, à
deuxregistres, figurant la lutte d'un lion (Nergal?) et d'un chien, dontl'interprétation
reste encore imprécise; des plaquettes de terrecuite représentant des serpents, où l'un
d'eux étale une poitrine defemme. A. Rowe songeait, à ce propos, à
Shahan,
dispensatrice de lasanté et figurée ainsi chez les Babyloniens. On aurait peut-être