BOURGS DE JAÏR

Le nom comm. hébr.,havvoth, désigne des villages de tentes, campsde genre bédouin, donc des habitations plus ou moins nomades autourde quelques points d'eau fixes.Le nom pr.qu'ils portaient: Jaïr (No 32:41,De 3:14,Jos 13:30,Jug10:4,1Ro 4:13,1Ch 2:23), est rattaché à deux Jaïr différents (voirJaïr): un descendant de Manassé qui les aurait conquis sur lesAmoréens dans le pays de Galaad (No 32:39-41), et un juge deGalaad dont les fils en auraient reçu la propriété (Jug 10:3,6). On a harmonisé en supposant le second descendant du premier, eten faisant mettre ses fils en possession des lieux conquis parl'ancêtre (Dict. Bost). Cela ne supprime pas toutes les difficultés.En effet, le nombre des Bourgs de Jaïr varie: 60 (Jos 13:30), 23ou 60 (1Ch 2:22 et suivant), ce dernier chiffre ayant pu êtresuggéré par celui des villes fortifiées d'Argob, (cf. 1Ro 4:13)enfin 30 (Jug 10:4); et l'explication qui attribue le nombrefort à la totalité des endroits et les moindres aux principauxseulement (Dict. Bost) paraît bien insuffisante. De plus, De 3:14 (voir verset 3 et suivant) mélange laconquête de ces Bourgs de Galaad avec celle d'Argob en Basan (voirces mots); de même, Jos 13:30 les place en Basan; tandis que1Ro 4:13 distingue nettement les deux régions: avec raison, carGalaad s'étendait entre le Jabbok au Sud et le Yarmouk au Nord, alorsque le pays de Basan, où se trouve la région d'Argob, estexclusivement au Nord du Yarmouk. Ces variantes, qui témoignent d'unecertaine confusion dans les traditions, fournissent un argument deplus aux commentateurs récents qui considèrent l'établissement deManassé à l'Est du Jourdain comme postérieur à la conquête, et quitendent à ramener les deux Jaïr à un même personnage, comme celui del'époque des Juges. Précisément, la parenté du premier, descendant deJuda par son grand-père et de Manassé- par sa grand'mère (1Ch2:22), pourrait bien représenter l'installation d'un clan israélited'origine mixte clans ce pays de Galaad.