BORNE

La limite entre champs contigus, que souvent rien ne distingue, pasmême la différence des cultures, dut être marquée de bonne heure enPalestine, comme encore aujourd'hui, par un sillon deux fois pluslarge que la moyenne, et par une pierre plantée à chaque extrémité.Déplacer ou supprimer ce repère de la propriété était un délit, toutcomme dans nos codes modernes. Les anciens en avaient même, en général, une conceptionreligieuse: l'inviolabilité de l'héritage des pères avait uncaractère sacré; c'est ainsi que le paysan romain vouait ses borneslimites à la protection du Dieu Terme (lat. Terminus), qu'ilhonorait de fêtes particulières. Mais ce genre de vol rural n'endevait pas moins être assez commun en Orient, à en juger parl'insistance de l'A.T. à le dénoncer (De 19:14 27:17,Pr 22:2823:10,Os 5:10); Pr 15:25 attribue à l'Éternel l'affermissementinébranlable des bornes de la veuve, qui, dans la société antique,était sans protecteur pour faire valoir ses droits. On a trouvé àGuézer des inscriptions gravées dans des pierres du sol marquant lalimite du territoire (fig. 49).