BIEN-AIMÉ

1. La désignation de «bien-aimés de l'Éternel», donnée dans lesPsaumes (Ps 60:7 108:7 127:2) aux Israélites pieux (voirHasidéens), se retrouve chez les chrétiens sous la forme «bien-aimésde Dieu» (1Th 1:4,Ro 1:7,Col 3:13); ils se déclarent aussi entreeux «bien-aimés dans le Seigneur» (Ro 16:8), «bien-aimés»,«frères bien-aimés», etc. (1Co 4:14,Col 4:14,Ro 12:19,Heb 6:9,1Pi2:11,1Jn 2:7 etc.), et certaines de ces expressions sont passéesdans les liturgies de l'Église;voir Amour. 2. Dans les Évangiles ce terme, toujours au singulier,est réservé à Jésus, et marque sa relation unique de filialité avecle Père: il est proclamé son Bien-Aimé par une voix du ciel dans deuxsituations décisives de son ministère: son baptême (Mr 1:11,Mt3:17,Lu 3:22) et sa transfiguration (Mr 9:7,Mt 17:5, cf.2Pi 1:17). Jésus lui-même se désigne ainsi dans la paraboletransparente des vignerons (Mr 12:6,Lu 20:13). C'était un titremessianique inspiré à la fois par les Psaumes (Ps 2:7) et laprophétie (Esa 42:1 etc.); ce dernier texte est cité dans Mt12:18, qui rapproche le terme «Bien-Aimé» de celui d' «Elu», tandisque Lu 9:35 remplace le premier par le second dans ladéclaration de la transfiguration; d'où il ressort que les deuxappellations étaient équivalentes comme titres du Messie à l'époquedes Évangiles. Donc le singulier grec agapêtos =bien-aimé, quidans les LXX désignait une fois sur deux un fils unique (Ge22:2 etc.) est dans le N.T. exclusivement limité au Christ (c'estle même sens qu'ont les expressions analogues: êgapêménos, deEph 1:6, et «le fils de son amour», de Col 1:13). Parcontre, les écrits johanniques, tout inspirés qu'ils soient par lepoint de vue dominant de l'Amour, n'appellent jamais le Fils de Dieuson Fils «bien-aimé», mais disent son Fils «unique» (Jn 1:14,183:16,18,1Jn 4:9). Jn L.