BABYLONE

La fondation de Babylone ne semble pas être antérieure au III emillénaire: vers 2850, Sargon 1 er y creusa des tranchées et, un peuplus tard, Shar-kali-sharri y bâtit des temples. La ville, qui, du reste, avait très peu d'importance à cetteépoque reculée, fut saccagée par Dungi, roi d'Our, vers 2400. Ce nefut que sous la première dynastie (amorréenne) de Babylone(2225-1925) que cette ville devint une métropole d'importancemondiale. Grâce aux conquêtes, aux constructions de palais et de temples,au creusage de canaux, grâce surtout à l'administration intelligenteet au développement commercial et agricole qui forment la gloire durègne de Hammourapi, sixième roi de cette dynastie, Babylone, quin'était auparavant qu'une ville de province, devint une capitale dontl'importance, pendant environ deux millénaires, n'est inférieure àcelle d'aucune autre ville de l'antiquité orientale. Héritière de la grande culture sumérienne qu'elle répandit danstoutes les directions, au centre d'une plaine d'une fertilitéproverbiale, point stratégique de rencontre des grandes routescommerciales (où, après sa ruine, surgiront Séleucis, Ctésiphon;Bagdad), Babylone fit une telle impression sur l'imagination desanciens, que même les Israélites la considéraient comme le centre dedispersion de l'humanité après le déluge (Ge 11:1-9). Après des vicissitudes variées (voir Assyrie et Babylonie, parag.3), la vieille capitale fut détruite complètement par Sennachérib(689), mais le fils même du destructeur (Assarhad-don) en ordonna lareconstruction. Ce ne fut cependant que sous le règne deNébucadnetsar (604-561), le deuxième roi de la dynastie caldéenne (ounéo-babylonienne), que la grandeur imposante et massive des édifices(cf. Da 4:30; Josèphe, Ant., X,), la beauté des monuments etl'extension légendaire de la ville entourée par des muraillescolossales, firent de Babylone une des merveilles du monde antique. Les fouilles admirables de Koldewey (1899-1912) ont mis au jourune bonne partie des constructions de Nébucadnetsar et ont démontréque presque rien ne reste de la ville de Hammourapi. La ville estpresque toute sur la rive orientale de l'Euphrate. Le grand murd'enceinte n'a pas l'extension fabuleuse dont parlent Hérodote etd'autres historiens grecs: le côté N.-E. du mur mesure à peu près 4km.; le côté S.-E., dont la moitié a disparu, avait probablement lamême longueur: ces deux murs et le fleuve entourent la partie de laville dont les ruines existent encore. A l'angle N.-E. (colline Babil), il y a une forteresse avec un palais royal, dernierrefuge en cas d'attaque. Au centre de la ville (colline Kasr) setrouve le forum, avec le grand palais de Nébucadnetsar (salle dutrône, jardins suspendus), le temple de Nin-Makh, et la monumentaleporte d'Ishtar (fig. 48), la plus imposante des ruines, d'où partaitla voie sacrée qui traversait la ville du N. au Sud: en allant versle S., on a, à sa gauche, la colline Merkes (temple d'Ishtar,d'Accad et maisons particulières), et à sa droite, la grande tour deBabel (E-temen-anki, «maison du fondement du ciel et de la terre»);ici la voie tourne à l'Ouest, passant entre la cour de cette tour etle célèbre temple de Mardouk (E-Sagila, «maison à la tête élevée»),colline Atnran, et traverse l'Euphrate sur un pont magnifique(Hérodote, I, 186). Dans l'A.T. le mot Babel (assyr. Bab-îlou='porte du dieu)indique à la fois la ville et le royaume dont Babylone était lacapitale. Dans le N.T. Babylone, à part les allusions à l'A.T.dans Mt 1:17 et Ac 7:43, sert à indiquer d'une façonsymbolique la ville de Rome et son empire (1Pi 5:13,Ap 14:8 16:1917:5 18:3,10,21). BIBLIOGRAPHIE --L.W. King, A Hist, of Babylon , London 1914.