BAAL-ZÉBUB

(=seigneur des mouches). Nom d'un dieu philistin d'Ékron que le roi Achazia fit consultersur sa maladie (2Ro 1:2-16); peut-être dieu solaire, adoréprobablement comme le Maître capable soit d'envoyer, soit de retirer,soit de guérir la plaie des mouches, si terrible en Orient. Le N.T. suit la déformation que les Juifs firent subir à ce nomde dieu païen, pour l'appliquer, par un jeu de mots méprisant, auprince des démons: Béelzébul doit signifier, en effet, ou bien«seigneur du fumier» (araméen zèbèl, pour zeboul), ou plusprobablement «seigneur de la maison suprême» (hébreu zeboul), c-à-d. de la sombre demeure des esprits méchants: c'était donc unsurnom de Satan. Lorsque les Juifs accusent Jésus de chasser lesdémons par la puissance de ce personnage, ses réponses, qui fontallusion à la «maison», à «ceux de la maison», semblent confirmer ladeuxième interprétation (Mt 10:25 12:24,27,Mr 3:22,Lu 11:15-19). Ce nom est devenu, dans le français courant, Bêelzêbuth ou Belzêbut. Comme le terme zébuth est fréquent dans les écritsmagiques des premiers siècles, et qu'on y reconnaît (Deissmann) latranscription grec de l'hébreu Tsebaoth, dans l'expressiond'A.T.: JHVH Tsebaoth (=Éternel des armées), il se peut queBéelzébuth soit le titre antagoniste (Baal des armées), dans lalangue de la sorcellerie. Jn L.