Puisqu'il faut renoncer à l'identification des anciens, qui voyaientla Thrace dans le Tiras (voir ce mot) de la Table des Peuples (Ge10:2). la seule allusion biblique à cette contrée se trouve dansl'apocr. 2Ma 12:35: c'est un cavalier thrace qui sauvependant la bataille le gouverneur iduméen Gorgias, en coupant le brasde son ennemi. Cet incident correspond bien à la spécialité de laThrace aux époques grecque et romaine: elle fournissait de soldatsmercenaires, surtout pour l'infanterie légère et la cavalerie, lesÉtats militaires les mieux organisés; c'est d'elle aussi que venaientà Rome des gladiateurs réputés, et l'épithète de thrace désignait unarmement particulier pour leurs combats inhumains. Les populationsthraces étaient en effet plongées dans une barbarie extrême. Les régions qui furent appelées de ce nom au cours de l'antiquitéont d'ailleurs beaucoup varié; ce fut plus particulièrement le rivageE. de la mer Noire et tout son arrière-pays entre l'Ister(aujourd'hui le Danube) et la Macédoine. En 46 de l'ère chrétienne,sous l'empereur Claude, le nom de Thrace fut donné à la provinceromaine de l'empire délimitée par les monts Haemus (aujourd'huiBalkans) et la Macédoine, tandis que le pays situé au Nord entre cesmonts et l'Ister était devenu sous Auguste la province de Moesie.