SOUMISSION

(du latin submittere =mettre sous). Ce terme indique toutensemble l'action de soumettre les autres, de les abaisser, etl'attitude de celui qui se soumet, s'abaisse volontairement. Danscette seconde acception, la soumission ne va pas sans l'humilité(voir ce mot). L'idée de soumission se présente dans la Bible sous les troisformes du substantif, de l'adjectif et du verbe actif ou réfléchi;elles recouvrent plusieurs acceptions différentes. C'est tout d'abord la notion d'une soumission collective d'unpeuple ou d'un groupement, soit au pouvoir politique, soit à unearmée ennemie, soit aussi à Dieu en tant que chef et maître de toutela terre. Dans Ps 66:3 c'est l'ennemi de Dieu qui est contraintde se soumettre à lui, et dans Ps 78:8 l'auteur exhorte sonpeuple à n'être pas rebelle à son Dieu. Le prophète de l'exil, dansson hymne à la puissance de Dieu (Esa 40 Esa 41), pose à sonpeuple (Esa 41:2) la question de savoir qui a soumis les nations aupouvoir de Dieu, si ce n'est Dieu lui-même. L'Apocalypse prédit qu'àla fin des temps tous les royaumes de la terre seront soumis à notreSeigneur (Ap 11:15). Dans un sens politique, Jérémie (Jer27:8,12) conseille à son peuple de se soumettre au roi de Babylone;c'est le même avis que donne Guédalia, gouverneur de Juda, auxJudéens qui n'ont pas été emmenés en exil avec leurscompatriotes (Jer 40:9). Plusieurs exhortations des apôtresrecommandent la soumission aux autorités politiques ou civiles: Ro13:1,5,Tit 3:1,1Pi 2:13, etc., où cette soumission est considéréecomme un devoir bien précis, devoir envers Dieu, dit le dernierpassage, tandis que le premier parle des autorités comme de déléguésde Dieu. Dans les domaines cosmique, moral ou familial, la soumissiondésigne la subordination, l'obéissance;voir (Mt 8:9,Lu 10:17,Ro8:7,1Co 14:32,Heb 2:5,1Pi 5:5,1Jn 5:19 etc.) Obéissance. Trois catégories de personnes sont, à diverses reprises, citéesdans le N.T. comme étant normalement placées dans une situation desoumission: ce sont:

les enfants par rapport à leurs parents (Lu 2:51,1Ti 3:4),les serviteurs vis-à-vis de leurs maîtres (Lu 7:8,Tit 2:9,1Pi 2:18)et l'épouse à l'égard de son mari (1Co 14:34,Eph 5:22,24,Col 3:18,1Ti 2:11,Tit 2:5,1Pi 3:1-5);
Dans ce dernier cas, l'apôtre Paul ne craint pas, pour lajustifier, de comparer la soumission due par la femme à son mari àcelle de l'Église à Christ dans le domaine de la vie spirituelle(voir Mariage, II). Au point de vue religieux et dans le monde spirituel, lasoumission est une attitude de l'âme par laquelle le croyant faitsienne la volonté de Dieu et l'accepte finalement. La soumission ici ne doit pas être confondue avec la résignation,vertu stoïcienne mais non chrétienne. Se résigner c'est accepter cequ'on ne peut changer. «Prions avec le peuple et résignons-nous avecles sages» (Voltaire). Quiconque croit à la fatalité s'y résigne maisne s'y soumet pas. Il peut y avoir de l'orgueil dans la résignation, il n'y en aaucun dans la soumission. On se résigne à une volonté subie; on ne sesoumet moralement, c'est-à-dire librement, qu'à une volonté reconnue,estimée, aimée; on ne se soumet entièrement qu'à Dieu. Le modèle de cette soumission nous est donné par Jésus enGethsémané: «Père, que ta volonté soit faite et non lamienne!» (Lu 22:42). Comme conséquence de sa soumission à Dieu et à la loi de Christ,le chrétien doit avoir les prévenances de l'humilité, du dévouement,de l'amour envers ses frères, et se montrer plein d'égards vis-à-visdes conducteurs spirituels de la communauté (2Co 9:13,Eph5:21,Heb 13:17,1Pi 5:5).