SOSTHÈNE

(du grec sôs =intact, et sthénos =force). Ce nom grec,qu'on retrouve à la fois dans les inscriptions et dans les papyrusdes premiers siècles, est porté par deux personnages du N.T. ayantquelque connexion avec la ville de Corinthe. 1. Chef de la synagogue de cette ville (Ac 18:17); probablementsuccesseur en cette qualité de Crispus devenu chrétien (Ac18:8). Le proconsul Gallion ayant refusé de juger l'apôtre Paul,que les Juifs de Corinthe avaient amené à son tribunal pour l'accuserde culte illégal, la foule juive («tous», dit le récit) se vengea surSosthène et le roua de coups en plein tribunal, pour la déception queleur causait sans doute la faiblesse de l'accusation de Sosthène,leur porte-parole. 2. Compagnon de saint Paul, nommé par celui-ci dans l'adresse de la 1reépître aux Corinthiens, comme s'associant à sa rédaction (1Co1:1). Il était donc avec l'apôtre à Éphèse, où Paul écrivit cettelettre. Si la mention de Sosthène en tête de l'épître devait indiquerqu'il avait quelque accointance particulière avec les chrétiens deCorinthe, on pourrait se demander s'il ne s'agirait pas du Sosthènechef de la synagogue de cette ville (Ac 18:17), qui dans ce casse fût converti entre l'incident rapporté plus haut (n° 1), survenuau cours du 2 e voyage missionnaire (vers l'an 51), et la rédactionde 1Co au cours du 3 e voyage (vers l'an 55). Mais un nom aussifréquent à cette époque pouvait bien se rencontrer deux fois, et mêmedavantage, dans la région d'une cité grecque cosmopolite commel'était Corinthe. D'autre part, le nom de Sosthène accompagnant celui de l'apôtreau début de l'épître peut le désigner comme son secrétaire, quil'aurait écrite sous sa dictée: saint Paul précise lui-même qu'iln'en écrit de sa propre main que quelques mots à la fin (1Co16:21); en ce cas, la mention de Sosthène n'impliquerait pas qu'ilfût tout spécialement connu des Corinthiens.