RICIN

Il s'agit de la plante qui apparaît uniquement dans l'histoire deJonas (voir ce mot), nommée en hébreu qîqâyôn (Jon4:6,7,9,10) et dans laquelle la plupart des versions modernesvoient le ricin. Autrefois les LXX avaient traduit par coloquinte (kolokuntha), saint Augustin par courge (cucurbita), laVulg, par lierre (hedera). Les versions juives se bornent àtranscrire le mot en lettres modernes, comme nos anciennestraductions (Mart., Ost.): kikajon. Luther, Calvin et la versionanglaise traduisent comme Augustin: courge. L'identification avec le ricin est plausible, mais nullementcertaine; elle s'appuie sur l'analogie de l'assyr. koukkânîtum =plante de jardin, et surtout de l'égypt, kiki comme du mot duTalmud: huile de qîq, désignant le ricin. Celui-ci est de la fam.des Euphorbiacées, genre ricinus, espèce unique r. communis L., originaire d'Afrique. C'est une plante herbacée, annuelle dansles pays tempérés, arborescente dans les pays chauds, répandueaujourd'hui dans tous les pays du globe. Les feuilles sont amples,peltées (c-à-d, élargies en bouclier et attachées par leur centre),palmatilobées et dentées avec au moins 7 lobes. Les fleurs sontmonoïques, sans pétales, disposées en panicule terminale composée degrappes, les fleurs supérieures mâles, les inférieures femelles. Lefruit est une capsule lisse ou hérissée de pointes, s'ouvrant en 3capsules bivalves renfermant chacune une graine dont l'albumen estriche en aleurone et en huile. On en connaît l'utilisation actuellecomme remède et aussi comme huile industrielle. Certains auteurs conservent la préférence à la traduction desaint Augustin. Ils observent que la croissance et la flétrissurerapides de la plante dans l'histoire de Jonas correspondent beaucoupmoins aux caractères du ricin qu'à ceux de la courge. Celle-ci est dela fam. des Cucurbitacées, genre cucurbita , esp. c. Pepo DC.(giraumon, citrouille iroquoise, c. de saint-Jean). C'est l'espèce laplus variable de toutes celles du genre. Les tiges sont tantôtallongées, sarmenteuses et grimpantes, garnies de vrilles, tantôtcourtes et presque dressées, sans vrilles. Les feuilles présententdes lobes prononcés. Fleurs grandes, jaunes; calice en coupe àdivisions en alène; corolle campanulée à 5 divisions; 3 étamines, 3stigmates. Fruit cylindrique, ovoïde ou en cône allongé, avec côtesplus ou moins saillantes. On a aussi pensé à l'espèce voisine: c. lagenaria L. ou lagenaria vulgaris Sr. (calebasse, gourde).Ch.-Ed. M.