REPOS

La Bible présente le repos comme un don de Dieu, une grâce, uneréfection du corps et de l'âme, un droit de toute la nature. 1. Pour la terre il représente la cessation de la culture quitourmente le sol. D'où l'institution de l'annéesabbatique;voir (Le 25:4 26:34) Sabbat. 2. Pour l'individu il est le couronnement de l'effort, la récompensedu travail, la marque d'une bonne conscience. On ne peut y aspirer oul'obtenir que lorsqu'on a terminé sa tâche (2Co 2:13 7:5, cf.Esa 62:6 et suivant, Ps 83:2). D'où, l'institution du reposdu 7 e jour, dont les Juifs ont cherché la raison dans un repos deDieu (Ge 2:2,Ex 20:11), notion anthropomorphique contredite parla parole de Jésus: (Jn 5:17) «Mon Père agit continuellement»(c-à-d, sans se reposer le jour du sabbat), mais qui chez lesIsraélites--cela ressort du décalogue du Deutéronome (De 5:14 etsuivants) --avait pour origine la servitude en Egypte dont Israëlavait souffert, et pour but de libérer une fois par semaine lesesclaves, les animaux, tous les êtres asservis à la dure loi dutravail (voir ce mot). Point de repos pour l'individu dissolu (Pr7:11), ou méchant (Esa 57:20), ou réprouvé (Ap 14:11). Lerepos est le fruit de la justice (Esa 32:17). Les Psaumes lereprésentent tantôt comme une aspiration du croyant dans ledanger (Ps 55:7 22:3), tantôt comme l'affirmation sereine decelui qui se confie en Dieu (Ps 16:8 23:2, cf. Ac 2:26,Eze34:15), vit en communion avec lui (Ps 91:1), le craint et luiobéit (Ps 25:13, cf. Jer 6:16). Jésus ne recherche pas pourlui-même le repos physique (Mt 8:20); mais il pense à celui deses disciples (Mr 6:31). Les temps messianiques sont représentéscomme une ère bienheureuse où chacun se reposera sous sa vigne ousous son figuier (Mic 4:4). 3. Pour Israël. Chez les Hébreux sans cesse errants, aux prises avecdes ennemis, en lutte de tous les côtés, le désir d'une ère detranquillité, de sécurité, de vie paisible est bien compréhensible etsouvent exprimé. Dieu l'avait promise aux Israélites pour l'époque oùils s'établiraient en Canaan (De 12:9 et suivant). En attendant,il leur montrait des lieux de repos provisoires (No 10:33). Maiscelui-ci dépendait de leur obéissance (De 28:58,64 et suivant);c'est pourquoi Jéhovah les laissa si longtemps errer dans ledésert (Ps 95:10 et suivant). Après la conquête de Canaan, lepeuple jouit de repos un certain temps (Jos 1:13 21:44 22:423:1). Pour les croyants d'Israël, le repos du peuple est toujoursassocié à sa piété: Dieu accorde le repos sous le règne d'Asa, roipieux (2Ch 14:5 et suivant, cf. 1Ro 5:3 et suivant). Lesprophètes déclarent que l'absence de repos est une punition de Dieusur ses enfants coupables (Esa 28:12,Mic 2:10). Ils annoncentpour l'avenir une ère de sécurité; ce sera le repos des «restesd'Israël», c'est-à-dire du peuple messianique (Esa 14:1 etsuivants, Sop 3:13). 4. Le repos est aussi envisagé dans la Bible comme lié à une résidence. Le «lieu du repos» =Canaan (De 12:10 28:65,Jos22:4, Heb 4:1 et suivants), Jérusalem où séjourne l'arche.(Ps 132:5,14,2Ch 6:41,Esa 25:10) Le séjour bienheureux,le «repos du sabbat», figuré par la Terre promise et où lesserviteurs de Dieu jouiront d'une paix glorieuse, consiste, avant lavie dans le ciel, dans la communion spirituelle avec Dieu parJésus-Christ sur la terre (Heb 4:1,11). 5. Il suit de là que la notion la plus élevée du repos est celle d'une félicité de l'âme. Par opposition au repos du sépulcre (Job3:13-17,Ps 16:9,Ec 6:5 etc.) et à la jouissance trompeuse quedonnent les biens matériels (Lu 12:19), le psalmiste chante lerepos du juste comblé des bénédictions divines (Ps 116:7),Jérémie exalte le repos de l'âme, fruit de la fidélité à l'Éternel,Jésus promet la paix bienheureuse à quiconque vient à lui et secharge humblement de son joug (Mt 11:29). Ce repos était laferme espérance des premiers chrétiens au milieu de leurstribulations (2Th 1:7,Ap 14:13); il demeure dans tous lestemps l'aspiration des enfants de Dieu éprouvés sur la terre. «Leciel, c'est aimer en paix.» Voir Paix, Joie.